Accueil | Luxembourg | Après la tornade : « Un réflexe normal et spontané de reloger les sinistrés »

Après la tornade : « Un réflexe normal et spontané de reloger les sinistrés »


"Nous avons eu de la chance que la tempête ne soit pas passée par ici et que l’hôtel n’ait pas été touché. L’objectif est d’aider les gens !», souligne Marco Pütz, patron de l'hôtel Threeland qui héberge les sinistrés. (photo Claude Damiani)

Le propriétaire-administrateur de l’hôtel Threeland de Pétange, Marco Pütz, qui a mis 24 chambres de son hôtel à disposition des personnes les plus sinistrées par la tornade, apporte son témoignage et explique comment tout s’est mis en place, de concert avec les autorités.

Également patron d’un magasin de sport dans l’avenue de la gare (Harysports), Marco Pütz s’est immédiatement rendu sur place, après avoir été prévenu du passage de la tornade : « A première vue, les dégâts s’avéraient énormes. Mon magasin se trouve exactement là où a frappé la tempête ; on aurait dit qu’une bombe était tombée sur Pétange ! ».

Cela étant, Marco Pütz s’estime chanceux : « Nous n’avons pas eu de gros dégâts, sauf sur les volets et la toiture qui ont tout de même été touchés. Une vitre a été brisée chez nos locataires, mais sinon, je dois dire que nous avons été protégés par la résidence d’à côté qui compte une dizaine d’étages, alors que mon magasin se trouve dans un immeuble de trois étages. Nous avons eu un coup de chance. Le toit de la résidence d’à côté a complètement explosé ! »

Marco Pütz propose de suite de reloger d’éventuels sinistrés. « Les autorités ne nous l’ont pas demandé, il s’agit d’un réflexe normal et spontané que nous avons eu. J’ai rapidement constaté, face à l’ampleur du désastre, qu’il fallait aider les gens. Il y avait entre autres beaucoup de personnes âgées touchées et je pense que le plus important, c’est qu’elles aient un toit pour la nuit. J’ai regardé combien de chambres nous avions de disponibles ; elles étaient au nombre de 24. Nous les avons mises à la disposition », relate-t-il.

« Nous n’allons pas présenter de facture ! »

A la base, Marco Pütz n’est pas informé du nombre exact de sinistrés à reloger : « Les estimations ont évolué – dans le mauvais sens – dans la courant de la soirée. Je suis parti vers 23h30, et il y a encore des gens qui sont arrivés après. Au total, nous avons hébergé 80 personnes dans les 24 chambres. Ce sont des grandes chambres dans lesquelles 4 à 5 personnes ont été placées. Au départ, les autorités ont transporté les gens au centre sportif Bim Diderich, au cas où le nombre de personnes à reloger aurait été plus lourd. Mais ce ne fut pas le cas. De plus, une très grande solidarité s’est mise en place. Des habitants ont logé des personnes pour une nuit etc. Cela dit, je pense que les gens ne s’apercevront que dans les jours à venir de la véritable ampleur des dégâts, car je pense qu’ils sont plus importants qu’il n’y paraît. Il faut se dire honnêtement : comment peut-on réparer 200 toits en un laps de temps d’un mois ? C’est impossible !».

En attendant, les 80 personnes hébergées au Threeland y resteront au moins jusqu’à lundi, avant qu’une décision des autorités publiques ne soit prise. «Les chambres sont de toute façon réservées jusqu’à lundi. Les gens dorment ici, prennent leurs repas dans notre restaurant et ne paient pas. Mais cela n’est pas le plus important : on ne va pas présenter une facture aux gens qui sont maintenant sinistrés. Ce n’est pas notre but ni notre philosophie. Nous avons eu de la chance que la tempête ne soit pas passée par ici et que l’hôtel n’ait pas été touché. L’objectif premier est d’aider les gens !», souligne Marco Pütz.

D’ailleurs, le patron se veut catégorique : « Si je devais avoir une grosse demande de réservation de chambres ? Eh bien, je suis désolé pour mes clients, mais l’hôtel est complet ! Le volet financier passera après ; ce n’est pas notre priorité à l’heure actuelle ! LA priorité est de tendre la main aux gens, même s’il est clair que nous ne serons pas en mesure de les héberger plus d’un mois, car nous avons des réservations etc. Mais pour l’instant, ils restent chez nous !»

Claude Damiani

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.