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Armée luxembourgeoise : opération séduction


Cette inauguration était l'occasion pour Francine Closener de rappeler que des «efforts sont faits» pour motiver les jeunes à rejoindre l'armée luxembourgeoise. (Photo : Editpress)

L’armée luxembourgeoise, en manque de sang neuf, multiplie les opérations séduction. Vendredi, elle a inauguré son premier bureau d’information, boulevard Royal à Luxembourg.

Missions, carrières, salaires, obligations capillaires… Ce bureau pourra répondre à toutes les questions que se posent les futurs soldats. Pancartes et poings levés, ils se sont invités à la fête : de jeunes militants étaient présents, vendredi, au 15 boulevard Royal à Luxembourg, pour l’inauguration du premier bureau d’information de l’armée.

Pas pour s’en réjouir : « Il serait plus utile d’utiliser cet argent pour améliorer le financement scolaire! Car des jeunes de 15 ans vont venir ici, sans vraiment savoir ce qui les attend. On leur fait plein de promesses, mais on oublie de leur dire que le but d’une armée c’est d’avoir des soldats prêts à tuer. On leur parle d’aventure, mais on ne leur montre pas de photos de militaires menaçant de tuer d’autres gens» , explique Maurice, du collectif Richtung 22, accompagné par un militant des Jonk Lénk.

Pas si sûr. Une affiche, à l’intérieur du nouveau bureau d’information, donne des «indices» aux aspirants militaires : on y voit un soldat tirer avec un imposant lance-roquettes… À l’accueil, on trouve Shana, soldat volontaire pour trois ans. Si l’ouverture officielle s’est faite hier, le bureau est en réalité ouvert depuis deux semaines « et on a déjà recruté quatre personnes! », nous révèle-t-elle.

Quelles sont les questions que lui posent fréquemment les candidats? « Généralement, ils demandent ce qu’ils devront faire concrètement à l’armée, quelles seront leurs tâches. Ils s’interrogent aussi sur le salaire, le niveau d’études, les différentes carrières après avoir été volontaire… Des filles m’ont aussi demandé si elles devaient couper leurs cheveux pour entrer dans l’armée. » Il suffit de voir sa queue de cheval pour avoir la réponse!

«Mes quatre premiers mois ont été difficiles»

La secrétaire d’État à la défense, Francine Closener, se réjouit de l’ouverture de ce bureau : « C’était nécessaire, car il manquait un lieu fixe dédié à l’information sur l’armée. Car, bien sûr, l’armée tenait des stands lors de foires ou d’évènements, mais ici, on a un bureau qui a pignon sur rue et qui pourra renseigner tous les jours sur l’armée en général, ses missions, ses offres de carrière, les modalités de recrutement.. .» Un recrutement qui reste difficile. On le sait, les candidats ne se bousculent pas au portillon et seulement un candidat sur cinq parvient au terme de la procédure de recrutement.

Mais « des efforts sont faits », répond-elle, citant notamment le cours offert depuis la rentrée scolaire au lycée technique d’Ettelbruck et visant à préparer les jeunes aux tests écrits et physiques pour l’admission au service volontaire.

Ce nouveau bureau d’information « se veut complémentaire aux efforts de promotion de l’armée réalisés auprès des jeunes afin que l’armée continue, à terme, à disposer du personnel nécessaire pour remplir ses nombreuses missions nationales et internationales» . Alors, trop dure l’armée luxembourgeoise? On s’en va poser la question à Tom Marin et Diana Rodrigues : « Mes quatre premiers mois ont été difficiles, c’est vrai. Parce que tout est nouveau, le rythme, les horaires, la discipline… Après, on s’y fait », explique cette dernière qui veut devenir sous-officier et ensuite évoluer dans l’armée, la police ou les douanes.

Les critiques des militants? « Je ne suis pas d’accord, d’abord parce que personne ne nous a poussés, on est des volontaires », réagit Tom. « Et l’armée luxembourgeoise est très technique, on se spécialise dans les communications satellite, dans le renseignement… C’est ça l’avenir de l’armée », ajoute Diana.

« Pour moi, l’armée est une bonne chose, ça aide les gens timides à se dépasser. Mais c’est sûr que, pour certains, c’est difficile de s’y faire. À l’école, ils font ce qu’ils veulent et ici, à l’armée, ils doivent apprendre l’ordre », conclut Tom.

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)

Le bureau d’information de l’armée est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Plus d’infos sur www.armee.lu, par téléphone (8002-4888), ou par courriel (info@armee.lu).

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