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[Bataille des Ardennes] Un vétéran témoigne : «On ne savait pas d’où ils allaient venir»


George avait 21 ans lorsqu'il a été envoyé sur le front à Bastogne. Aujourd'hui âgé de 96 ans, ce vétéran américain revient sur le rude combat mené contre les Allemands. (Photo : David Marques)

Originaire du Texas, George McCalpin est actuellement au Luxembourg pour commémorer les 75 ans du début de la bataille des Ardennes. Au départ, cet ingénieur militaire était basé à Mersch. Au lendemain du déclenchement de l’offensive von Rundstedt, son bataillon a été envoyé à l’est de Bastogne. «On était en première ligne en attendant les renforts», se rappelle le vétéran américain.

Il pleut des trombes d’eau sur le cimetière militaire de Hamm. C’est ici que nous rencontrons George, un des nombreux vétérans de la bataille des Ardennes à s’être déplacés pour assister aux commémorations des 75 ans du début de la bataille des Ardennes. Malgré son fier âge, 96 ans, cet ancien ingénieur militaire ne se laisse pas déranger par la pluie et le froid. Il a vécu pire en décembre 1944 sur le front, près de Bastogne. «Je suis arrivé le 17 à l’est de Bastogne. Mes camarades et moi, on y est restés jusqu’au soir du 19 décembre. On était en première ligne pour empêcher les Allemands d’avancer», raconte George.

C’est au bout de trois jours qu’arrive enfin la 101e division aéroportée, commandée par le général Anthony McAuliffe. Vendredi, le vétéran originaire du Texas a fait part de son vécu de la «Battle of the bulge» à deux jeunes soldats américains, qui venaient de le prendre en photo devant une des plus de 5 000 croix que compte le cimetière de Hamm. Les recrues se montrent impressionnées. «Jesus, is this true?», peut-on entendre à plusieurs reprises de la part des jeunes recrues, honorées d’avoir pu échanger avec un de ceux qui ont permis de stopper l’offensive allemande. «Où est la tombe de George?», s’exclame tout à coup le vétéran. On lui montre la tombe du général George S. Patton, principal artisan de la victoire alliée lors de la bataille des Ardennes. «Hi George!», balance son homonyme, revenu à 96 ans en Europe pour rendre hommage à ses camarades tombés au front.

«Notre préoccupation était de préparer Noël»

Au départ, George McCalpin était stationné à Mersch. «On a débarqué le 4 octobre 1944. Je me rappelle très bien du château de Mersch. Nos quartiers étaient situés dans une auberge de jeunesse. On y était vraiment bien», raconte l’ancien ingénieur militaire.

Personne, y compris les soldats américains déployés dans un Grand-Duché libéré depuis le 9 septembre, ne se doutait que les Allemands allaient encore une fois frapper. «Notre première préoccupation était de penser à Noël. On s’est posés la question de comment on allait fêter cela», indique George. Il venait d’avoir 21 ans. Tout a basculé le 17 décembre, au lendemain du déclenchement de l’offensive allemande. «On a mis le cap sur Bastogne. Après l’arrivée des renforts, on a avancé vers l’ouest. Sur la route, on a réussi à neutraliser deux chars allemands», se plaît à rappeler le vétéran. Une de ses missions principales sera la surveillance des ponts le long de la Sûre. «Les explosifs étaient déjà installés. On ne savait pas d’où les Allemands allaient venir», détaille George. «Je montais la garde pendant 24 heures d’affilée». Lui et ses camarades étaient parmi ceux qui dès le 28 décembre 1944 ont contribué à repousser les troupes d’Hitler en direction de l’Allemagne. «La situation s’était stabilisée. Mais on restait déployés en nombre», note-t-il. Retour à Hamm, 75 ans plus tard.

Vendredi matin, George a visité Mersch. Dans l’après-midi, il a assisté au lancement des commémorations officielles. «J’étais déjà revenu en Europe au début des années 90. Avec mon épouse, on avait loué une voiture. Je me rappelle avoir passé une nuit à Ettelbruck. On est repassés par le cimetière de Hamm avant de retourner aux États-Unis», se rappelle le vétéran. Et Bastogne? «Ah oui, j’y suis aussi allé. Je me suis fait photographier près du monument du Mardasson, en dessous de la stèle dédiée au Texas», conclut-il.

David Marques

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