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C’est déjà l’heure du bilan pour le Luxembourg City Film Festival


La dernière grande table ronde, «You've got a film - now what?», était dotée d'un panel de premier ordre. Portant sur les opportunités financières pour les films à 360 degrés, elle était filmée selon ce procédé.

Le Luxembourg City Film Festival 2017 a baissé le rideau sur une édition record, saluée pour la pertinence de sa programmation, mais qui n’a pas réussi à éviter la polémique.

Voilà, c’est fini. Le septième Luxembourg City Film Festival a baissé définitivement le rideau dimanche soir après onze jours bien remplis et très suivis.

C’est sur un dernier choix cornélien imposé aux festivaliers que s’est refermé le festival. D’un côté, il pouvait assister à la soirée de clôture officielle, à 19 h à l’Utopolis, et donc découvrir le dernier film de Terrence Malick, Song to Song, dont le Luxembourg accueillait là la deuxième diffusion mondiale. De l’autre, il pouvait opter pour la Cinémathèque et la possibilité à 17 h, 19 h et 21 h, de voir les films lauréats du prix de la critique (Glory, de Kristina Grozeva et Petar Valchanov), du prix du documentaire (I Am Not Your Negro, de Raoul Peck) et du Grand Prix : The Other Side of Hope (Aki Kaurismäki, qui sort par ailleurs en salle mercredi). Impossible de faire les deux!

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Cette septième édition a une fois encore battu tous les records, avec selon les estimations non encore officielles quelque 26 600 festivaliers en tout – ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à 2016 – et quelque 15 700 personnes dans les salles de cinéma (+10 %). Mais au-delà des chiffres, il y a les rencontres, l’ambiance…

«Que restera-t-il de cette septième édition?, lance la comédienne Laëtitia Galy, lors de la cérémonie de remise des prix. Vous avez aimé la rencontre avec Ray Liotta, la séance de dédicaces avec Douglas Kennedy, mais nous vous avons aussi vu rire, pleurer, sursauter au fil des projections, fêter les nombreuses premières luxembourgeoises, danser au Quartier général jusqu’à l’arrivée de la police, discuter très tardivement avec Arnaud des Pallières dans un restaurant. Vos enfants ont pu rencontrer leurs idoles, dont Michel Ocelot et Antoon Krings. Un festival est une addition de moments uniques.»

Lors de la même soirée, tous les jurys, sans exception, ont salué la pertinence des différentes sélections et la qualité des films sélectionnés. La porte-parole du jury international, la comédienne Hande Kodja, les a résumés en ces termes : «Habitués à fréquenter les jurys des festivals, rarement nous avons vu une sélection d’une telle qualité. Parmi les dix films sélectionnés, nous avons très longtemps débattu de neuf d’entre eux, non pas parce que nos désaccords étaient puissants, mais parce que le plaisir de parler de chaque film, de l’honnêteté ou de l’ambition de chaque réalisateur nous a conduits à des débats passionnants.»

Mais, malgré cette unanimité, le festival a dû affronter une petite polémique, de la part de quelques professionnels du secteur, à cause de l’absence de films grand-ducaux en compétition, contrairement à l’an dernier où il y en avait trois et alors même que trois coproductions grand-ducales ont eu cette année les honneurs de la Berlinale et un moyen métrage ceux de Sundance. «La sélection est faite par un comité artistique indépendant», rappelle simplement la coordinatrice générale de la manifestation, Gladys Lazareff, sans vouloir commenter plus le sujet.

Un festival réussi, mais qui doit encore grandir

On peut la comprendre. D’autant que l’absence de films grand-ducaux en sélection n’a pas empêché les films faits ou coproduits par le Luxembourg d’occuper une grande part de la programmation du festival.

Non, s’il fallait ressortir un point négatif de cette édition, ce serait plutôt l’absence des lauréats lors de la soirée de remise des prix, à l’exception de Joachim Dollhopf, co-réalisateur d’Auf Augenhöhe, lauréat du prix du jury enfant. Pour le reste, se sont déplacés le directeur de production pour le coup de cœur des enfants, le comédien du film pour le prix du public, le producteur pour le prix du documentaire (lire ci-bas), le distributeur luxembourgeois pour le prix de la critique et absolument personne pour le Grand Prix. Pas même une petite vidéo du réalisateur ou du producteur pour saluer les spectateurs présents. Rien. Et ces absences ont fait de cette remise des prix un moment un peu triste. «On est déjà très contents que des gens fassent déplacement jusqu’à Luxembourg à la dernière minute pour recevoir ces prix, reprend la coordinatrice générale du festival, mais on va améliorer ça à l’avenir, c’est certain.» Et elle poursuit : «On a franchi un grand pas cette année avec le Lifetime Achievement Award pour Ray Liotta, qui a passionné le public. On veut pérenniser ce genre d’hommage. Car c’est important de recevoir ce type de personnalité.»

Autres belles réussites de cette septième édition, le Pavillon de réalité virtuelle – qui devrait également revenir, voire s’agrandir à l’avenir – et la confirmation du Quartier général proposant une programmation de plus en plus vaste et variée entre rencontres, débats, tables rondes, mais aussi présentations de livres, séances de dédicaces ou encore concerts.

«Pour nous, l’édition 2017 était une étape à franchir, reprend Gladys Lazareff, et on est super contents de la tournure que ça a pris. Ce n’est pas une nouveauté, mais cette édition confirme qu’on a vraiment désormais un public festivalier, principalement local, mais aussi un peu de la Grande Région. Des gens qui ne travaillent pas dans le milieu, mais qui aiment le cinéma, prennent le pass festival et vont voir 8, 9, 10 films.» Reste désormais au festival à attirer au-delà de la Grande Région. L’équipe en est consciente et pense déjà pour le futur à une programmation plus proche de ce que font les grands festivals internationaux qui proposent des séances toute la journée et pas seulement en soirée, comme c’est pour le moment le cas au Lux Film Fest. Et la coordinatrice générale de poursuivre : «On pourrait ainsi accueillir des festivaliers de l’étranger qui prendraient des congés pour passer une semaine, ou ne seraient-ce que deux ou trois jours, au festival. Ils pourraient voir des films toute la journée et faire aussi du tourisme.» Et d’ajouter : «Il faudra aussi, dans le futur, encore plus mettre l’accent sur l’ambiance festive.»

Pourquoi pas dès l’an prochain? Quoi qu’il en soit, le rendez-vous de la huitième édition est d’ores et déjà fixé. Elle se tiendra du 22 février au 4 mars 2018.

Pablo Chimienti

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