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Collecte de déchets : «Toutes les tournées sont assurées»


À l'heure actuelle, les services d'hygiène sont encore en mesure de collecter les déchets. Une aggravation de la pandémie pourrait entraîner des problèmes de salubrité publique. (Illustration Sophie Kieffer)

La pandémie de Covid-19 pourrait entraîner des problèmes d’insalubrité publique. Les services d’hygiène de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette se sont organisés pour que cela n’arrive pas.

Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir télétravailler. Certains professionnels continuent malgré les risques d’être contaminés à assurer les tâches auxquelles ils sont affectés pour le bien de la communauté. Ce ne sont peut-être pas les premiers qui viennent à l’esprit, pourtant les éboueurs et les balayeurs de rue poursuivent leurs tournées afin de garantir la propreté dans l’espace public. «Il s’agit d’une obligation légale qu’a une commune envers ses citoyens», précise Tom Arend, responsable des services d’hygiène et garage de la commune d’Esch-sur-Alzette qui a mis en place un plan préventif pour continuer d’assurer sa mission de service public.

«Tant que toutes nos ressources sont présentes, nous serons en mesure d’assurer tous les services. Si le personnel venait à manquer, il nous faudrait aller à l’essentiel», explique Tom Arend. Tout en haut de la pyramide de priorité se trouve la collecte des déchets ménagers résiduels qui pourrissent et les déchets issus des plantes contenus dans la poubelle verte. Viennent ensuite les poubelles publiques, la salubrité publique, puis la collecte du papier et du verre. La tournée des encombrants et de la ferraille arrive en toute dernière position.

«Pour le moment, nous n’avons pas encore dû mettre ce plan à exécution, car nous n’avons pas encore eu de cas de personne positive au Covid-19 dans notre service, indique-t-il. Nous avons cependant dû mettre sept chauffeurs en quarantaine, car ils étaient considérés comme des personnes à risque. D’autres sont dispensés de service pour le moment. Ils constituent une réserve et peuvent être rappelés à tout moment en cas de besoin.»

Le service hygiène de la Ville de Luxembourg a également échappé au Covid-19, même si certains de ses collaborateurs ont subi un test pour en avoir le cœur net. Depuis le début de la pandémie, certains travaillent depuis leur domicile et d’autres ont, comme dans la Métropole du fer, été écartés parce qu’ils sont à risque ou partagent leur quotidien avec une personne vulnérable. Les ouvriers restants occupés dans les ateliers ont été répartis en équipes et travaillent selon un système de roulement.

Des équipes fixes et des règles strictes

«Des équipes bien définies et fixes utilisent des véhicules qui leur sont attitrés. Nous voulons éviter que les ouvriers se mélangent et limiter les contacts, explique Marc Weber, responsable du service dans la capitale. Dix-huit vestiaires ont été ouverts pour notre service aux alentours des points de départ de leurs tournées pour éviter que les ouvriers ne se retrouvent en nombre au sein de leur vestiaire habituel. Sachant que nous leur laissons à titre exceptionnel la possibilité de se mettre en tenue chez eux s’ils le souhaitent. Le chauffeur du camion de ramassage des déchets vient récupérer ses coéquipiers aux points de départ. Il reste seul dans sa cabine et n’en sort pas pendant la tournée.» Il se rend également seul dans les décharges afin d’y déposer les déchets. «Nos repreneurs ont modifié leurs horaires, ce qui nous oblige à adapter les nôtres en jouant sur les heures de pause de nos équipes», ajoute-t-il.

Une fois la tournée terminée, les équipes peuvent regagner leur domicile. «Elles n’ont pas besoin d’attendre les autres équipes au siège», indique Marc Weber. Quant aux pauses, elles se font à deux en respectant la distance de sécurité. Pour le moment, le service de la capitale n’a pas encore reçu de masques pour ses employés, mais les gants font partie des équipements de protection des éboueurs, Covid-19 ou pas. À Esch-sur-Alzette, «des masques ont été commandés et le peu qu’il restait a été distribué aux ouvriers communaux qui travaillent dans la rue».

La commune d’Esch-sur-Alzette applique plus ou moins les mêmes mesures, vestiaires mis à part. La différence vient de la différence de taille entre les territoires à parcourir. «Les hommes sont répartis en équipes de sorte que si un coéquipier tombe malade nous pouvons sortir l’équipe du circuit et leur faire passer un test de dépistage de la maladie», note Tom Arend.

Les ouvriers ont reçu des consignes de sécurité précises. Elles concernent également leurs rapports aux riverains des quartiers qu’ils traversent ainsi qu’avec leurs proches. Un seul mot d’ordre : la distance. «Ils ne sont pas non plus autorisés à rencontrer leurs coéquipiers en dehors des heures de travail, précise Marc Weber. Tout est mis en place pour les protéger.» Idem pour les personnes qui balayent les rues et vident les poubelles publiques. «Même les chefs d’équipe sont isolés dans des bureaux séparés», ajoute Tom Arend.

Ramasser les déchets le plus longtemps possible

«On reçoit des mots de remerciement sur les poubelles, les gens applaudissent à notre passage. Les témoignages d’affection et d’encouragement sont nombreux. Cela fait chaud au cœur. Si tout le monde respectait les consignes de recyclage des déchets, nous pourrions envoyer moins d’équipes sur le terrain et garantir encore mieux leur sécurité», témoigne Marc Weber. Pour l’administration communale de Luxembourg, comme pour celle d’Esch-sur-Alzette, il importe de pouvoir assurer le plus longtemps possible la collecte des déchets de manière optimale malgré la pandémie dont la fin reste difficile à pronostiquer.

Dans les deux villes, toutes les tournées sont encore assurées. «En porte-à-porte, nous continuons à récupérer tous les déchets : ménagers, biologiques, le papier et le carton, les plastiques de Valorlux, les emballages des commerces et marchés. Nous proposons toujours des nettoyages des poubelles et leur remplacement, poursuit Marc Weber. «Nous continuons également de nettoyer les rues de la capitale et de vider les points d’apport volontaire de cartons, de verre et de piles électriques. Nous comptons sur les citoyens pour ne pas nous compliquer la tâche en déposant d’autres déchets dont la place n’est pas à ces points.»

Il appelle aussi les ménages à ne pas surcharger leurs poubelles et à faire l’acquisition de sacs poubelles vendus par la Ville – taxe oblige – pour y mettre les déchets n’entrant pas dans leur poubelle. «Les citoyens sont toute la journée chez eux et cumulent plus de déchets sur une semaine que lorsqu’ils travaillent.» Sans compter les personnes qui profitent du confinement pour vider leur grenier ou faire le tri dans leurs armoires.

Seules les collectes de déchets encombrants ou électroniques sur rendez-vous, ainsi que celles de résidus de tailles de haies ou arbres ne sont pas assurées par le service de la capitale. Les points de recyclage sont également fermés.

Pour le reste, à Luxembourg et Esch-sur-Alzette, on applique les recommandations du ministère de la Santé. Comme n’importe quels autres citoyens, les éboueurs ont tout intérêt à ce que le Covid-19 soit rapidement endigué.

Sophie Kieffer

 

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