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Commission PANA : Gramegna reconnaît qu’un fonctionnaire a déconseillé à un avocat de témoigner


Le fonctionnaire avait émis une appréciation personnelle et aucune instruction ne lui avait été donnée dans ce sens, a précisé Pierre Gramegna qui s’exprimait lors d’une réunion de la Commission des finances et du budget de la chambre des députés. (photo archives Isabella Finzi)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a reconnu mercredi qu’un haut fonctionnaire de son ministère avait bien envoyé un mail à un avocat luxembourgeois, lui conseillant de ne pas répondre à l’invitation à témoigner devant la commission d’enquête du Parlement européen PANA, formée après les révélations Panama Papers.

Le fonctionnaire avait émis une appréciation personnelle et aucune instruction ne lui avait été donnée dans ce sens, a précisé Pierre Gramegna qui s’exprimait lors d’une réunion de la Commission des finances et du budget de la Chambre des députés. Cette réunion avait été spécialement convoquée à la demande du groupe CSV. L’information avait été initialement diffusée par la radio 100.7 qui l’avait d’abord attribué à l’avocat Albert Wildgen qui a ensuite démenti le propos.

L’on a depuis appris qu’il s’agissait de Maître Alain Steichen et qu’il avait contacté le ministère des Finances par lui-même lorsqu’il avait obtenu l’invitation de la commission PANA. «Il s’agit quand même d’un haut fonctionnaire ce qui signifie qu’il est au fait des implications politiques que portent une telle commission d’enquête et le fait de refuser d’y témoigner», a constaté mercredi David Wagner, député Déi Lénk, présent à la réunion en qualité d’observateur. «Je trouve cela regrettable, y compris pour l’image que ça renvoie du pays. Il est quand même spécial que le ministre ne sache pas ce que font ses fonctionnaires sur un dossier aussi sensible», a renchéri Gilles Roth, député CSV, membre de la commission parlementaire.

La commission PANA enquête sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale. Elle a été constituée en 2016 suite aux révélations par 80 médias dans le monde des Panama Papers, du nom de la fuite de plus de 11 millions de documents issus du cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca portant sur la création de près de 214 000 sociétés offshore, dont plus de 15 000 depuis le Luxembourg qui apparaît comme l’un des pays les plus impliqués dans la constitution de ses structures opaques.

Fabien Grasser

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