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Le contrôle aérien reste luxembourgeois, François Bausch évite un nouveau trou d’air


En parallèle au maintien du contrôle de l'approche, il est prévu de lancer rapidement le radar surveillant les mouvements sur le tarmac du Findel. (photo archives LQ)

Le ministre a tranché : le contrôle aérien, dont l’approche des vols atterrissant au Findel, ne sera pas délocalisé.

Le bras de fer a été intense. Mais finalement, le ministre du Développement durable et des Infrastructures a préféré jouer la carte du compromis. Si l’administration de la Navigation aérienne (ANA) va bien collaborer plus étroitement à l’avenir avec ses collègues allemands de la «Deutsche Flugsicherung» (DFS), la surveillance de la navigation aérienne sera maintenue au Findel. Une plus grande flexibilité des contrôleurs est néanmoins le «prix» à payer.

Malgré de belles perspectives en ce qui concerne son développement, l’aéroport national a été confronté régulièrement au cours de ces derniers mois à de fortes turbulences, au niveau tant de sa gestion par lux-Airport que des compagnies Luxair et Cargolux.

Conscient de ses problèmes, le ministre du Développement durable et des Infrastructures a préféré éviter un nouveau trou d’air dans l’épineux dossier de la réorganisation de la navigation aérienne. Dans un premier temps, le ministre vert avait envisagé une délocalisation du contrôle aérien.

La donne a changé il y a deux semaines avec la visite du centre de contrôle de la «Deutsche Flugsicherung» (DFS), homologue de l’administration de la Navigation aérienne (ANA).

« Ma volonté a toujours été d’être à l’écoute de toutes les parties impliquées. Même si je reste convaincu qu’une externalisation du contrôle aérien aurait bien fonctionné, les contrôleurs m’ont convaincu de l’importance de maintenir ce savoir-faire au Findel », s’est expliqué mardi François Bausch après avoir présenté son compromis à la commission du Développement durable.

Que prévoit exactement ce compromis? Tout d’abord, l’aéroport national garde la souveraineté sur le contrôle aérien, et plus particulièrement l’approche des avions atterrissant à l’aéroport national. « La seule condition pour moi a été que le statu quo ne pouvait pas perdurer. Nous avons donc décidé de rendre l’ANA plus homogène en misant notamment sur l’interchangeabilité des contrôleurs. On va progressivement mettre fin aux différents clans. L’objectif est que les jeunes contrôleurs et les futurs recrues suivent des formations pour obtenir les deux licences, aussi bien pour le service de l’approche que pour la gestion de la tour de contrôle », détaille le ministre.

Un surcoût de dix millions d’euros

Le fait que les contrôleurs pourront assurer différentes fonctions doit apporter une organisation du travail plus flexible tout en rendant le rôle de contrôleur plus attractif. Seuls les contrôleurs proches de la retraite seront dispensés de suivre une deuxième formation.

Afin de répondre aux problèmes de recrutement, l’ANA va sceller dans les meilleurs délais une synergie avec la DFS pour profiter de leur vivier large de plusieurs centaines de candidats. Le statut de fonctionnaire des contrôleurs de l’ANA ne sera néanmoins pas remis en question.

Deuxième priorité de François Bausch : mettre le plus rapidement possible en marche le radar surveillant les mouvements des avions sur les zones de parking du Findel. Pour ce faire, il est prévu de recruter à court terme des agents publics. « Cette formation est moins exigeante. Le service de contrôle du tarmac restera cependant entre les mains de l’ANA. Cela ne fait pas de sens de déléguer cette tâche à lux-Airport », précise le ministre du Développement durable.

Dernier point : la collaboration avec la DFS doit permettre des synergies pour le renouvellement des infrastructures techniques du Findel. « On va pouvoir bénéficier de leur accès aux marchés. En fin de compte, l’épargne que l’on comptait réaliser avec cette réorganisation de l’ANA passe de 40 à 30 millions d’euros. Le surcoût de ce compromis n’est donc que de dix millions d’euros », note en fin de compte François Bausch, pleinement soutenu dans sa démarche par la Chambre des députés, y compris le CSV et déi Lénk qui avaient encore boycotté la visite de la DFS.

David Marques

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