Accueil | A la Une | COP23 : « On est tous dans le même canoë »

COP23 : « On est tous dans le même canoë »


Carole Dieschbourg à la conférence de préparation de la COP23, qui est présidée par Frank Bainimarama, le Premier ministre des îles Fidji. (Photo : mddi)

La conférence sur le climat entre ce week-end dans sa phase décisive avec l’arrivée des ministres des 197 pays participants. Carole Dieschbourg revient sur les enjeux.

La ministre luxembourgeoise de l’Environnement se rendra ce dimanche à Bonn. Le message qu’elle adressera aux représentants des autres pays présents sera clair : il faudra non seulement négocier mais aussi agir concrètement. Le Grand-Duché et l’UE dans son ensemble ont, aux yeux de Carole Dieschbourg, un rôle important à jouer lors de cette COP23.

L’image choisie par la présidence fidjienne de cette COP23, la 23e édition de la conférence de l’ONU sur le climat, résume pour Carole Dieschbourg très bien les enjeux de ce rendez-vous mondial, lancé lundi dernier à Bonn : «On est tous dans le même canoë.» «Lors des travaux préparatoires pour cette COP23 aux îles Fidji en octobre, on a pu se rendre compte que le changement climatique est bel et bien une réalité. On a visité un village modèle qui doit accueillir les habitants fidjiens délocalisés qui vont ou qui ont déjà perdu leur habitation en raison de la montée du niveau de la mer. Chacun doit prendre ses responsabilités», souligne la ministre de l’Environnement.

«Éviter la pression d’un échec»

Après la signature historique de l’accord de Paris lors de la COP21 en 2015, le principal enjeu de cette nouvelle édition de la conférence de l’ONU sur le climat sera de négocier le cadre règlementaire qui doit mettre en musique l’accord signé dans la capitale française. « Il faudra travailler sur les détails, qui doivent être signés en 2018 lors de la prochaine COP en Pologne. Il sera important de ne pas laisser trop de points ouverts pour éviter que la pression d’un échec de l’accord de Paris ne monte en flèche», met en garde Carole Dieschbourg.

Avec la sortie annoncée des États-Unis de l’accord de Paris, une ombre plane sur cette COP23, organisée à Bonn, siège de l’agence pour le climat des Nations unies. «Heureusement, on n’a pas encore assisté à un effet domino dans la foulée de l’annonce du président Trump. Mais il faut rester vigilant. On ne sait toujours pas quel sera le réel impact de cette décision. De grands pays comme la Russie ou la Turquie sont encore muets», fait remarquer la ministre de l’Environnement.

Le grand espoir réside dans le fait que plusieurs grandes villes américaines, comme New York, San Francisco ou Los Angeles, ont déjà signalé qu’elles comptent respecter leurs engagements pour le climat, en dépit de la politique menée par l’administration Trump. «Un récent sondage confirme que 70 % des Américains sont en faveur de la protection du climat. Les grands acteurs économiques le sont aussi. Si les grandes villes et les États continuent à s’engager, les États-Unis vont remplir leurs objectifs», affirme Carole Dieschbourg.

«Le cri du cœur des îles Fidji»

D’une manière plus générale, la ministre de l’Environnement mise beaucoup sur l’implication des villes, communes et régions pour faire avancer la protection du climat. «Le changement commence chez soi, entre ses quatre murs. Dans ce contexte, il est important que les communes donnent l’exemple. Le Paquet climat, dans lequel sont engagées toutes les communes du pays, est exemplaire. Un véritable esprit de concurrence s’est développé pour lancer des actions positives», se réjouit la ministre, issue des rangs de déi gréng.

En marge de cette COP23, le Comité des régions de l’Union européenne organisera deux conférences majeures (lire ci-dessous) . « On sera très attentifs aux messages qui seront envoyés depuis ces événements », promet Carole Dieschbourg. Le temps presse pourtant. Contrairement à d’autres conférences sur le climat, les ministres n’auront pas une semaine, mais uniquement trois jours pour conclure un accord fort. « Le travail effectué par la présidence fidjienne est cependant très positif. Les travaux ont été très transparents, soutenus par des études scientifiques très fiables », insiste la ministre de l’Environnement. « Il est historique qu’un aussi petit archipel préside une COP. Avec son cri du cœur, il a gagné en crédibilité. Même la délégation américaine, présente à la réunion préparatoire, a laissé transparaître une certaine sensibilité pour ces pays qui sont déjà aujourd’hui touchés par le changement climatique », conclut Carole Dieschbourg.

David Marques

Retrouvez l’intégralité de notre dossier consacré à la COP23 dans Le Quotidien papier de ce week-end.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.