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Coronavirus au Luxembourg : ce que prévoit le gouvernement


Le gouvernement appelle à ne pas «surréagir», à ne pas «paniquer» et demande de respecter les règles d'hygiène qui s'imposent désormais à tous. (photo Alain Rischard)

Le Luxembourg ne se trouve pas encore dans une situation dramatique comme l’Italie ou même la région frontalière du Grand Est déclarée zone à risque. Mais la situation évolue vite.

La situation est jugée très sérieuse et le Premier ministre invite chaque citoyen à la considérer comme telle. Mercredi, Xavier Bettel s’est adressé à la presse à l’issue du Conseil de gouvernement entièrement dédié à la crise sanitaire du coronavirus. Il était accompagné des ministres Paulette Lenert (Santé), Lex Delles (Classes moyennes et Tourisme) et Franz Fayot (Économie). Quatre ministres pour faire le point sur la situation et énoncer les mesures décidées par le gouvernement alors que le coronavirus est officiellement devenu une pandémie comme l’a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le gouvernement appelle à ne pas «surréagir», à ne pas «paniquer» et demande de respecter les règles d’hygiène qui s’imposent désormais à tous : se laver les mains «pendant au moins 30 secondes», éviter de se serrer la main et de s’embrasser. «Il faut également renoncer à aller rendre visite à votre grand-mère, car les personnes âgées sont les plus vulnérables, celles qu’il faut protéger en premier lieu, avec les personnes atteintes de maladies respiratoires», indique Xavier Bettel.

«Chacun peut limiter la propagation du virus»

Si le virus devait s’étendre, et le gouvernement s’attend à une contamination plus large, les plus fragiles parmi la population seront le groupe d’individus à protéger en priorité. Pour l’heure, le Luxembourg est toujours en phase 1 de l’épidémie qui correspond à un moment où le virus n’est pas en circulation sur le territoire et l’objectif est alors d’empêcher que cela se produise. Le but est donc de détecter les cas isolés le plus rapidement possible et de les placer en confinement.

Xavier Bettel martèle qu’il est plus que jamais nécessaire que chacun prenne conscience qu’il a une responsabilité dans la propagation du virus. «Chacun, indépendamment, peut limiter la propagation du virus», déclare le Premier ministre. Tout est prêt pour passer à la phase supérieure si nécessaire. La phase 2 néanmoins, qui correspond à l’apparition de foyers à différents endroits du territoire avec des regroupements de patients, appelés clusters, est difficilement envisageable vu la taille du pays. Les mesures prises à ce stade comportent des fermetures d’établissements scolaires, une limitation dans les déplacements ou encore l’annulation de manifestations publiques.

À ce stade, le gouvernement a officiellement annoncé l’annulation de tous les événements susceptibles d’accueillir plus de 1 000 personnes. «Si l’on doit passer à une phase supérieure, le public sera immédiatement averti», déclare Xavier Bettel. Mais pour ne pas assommer le public de recommandations liées aux différentes phases, le gouvernement préfère informer à chaque étape, explique en substance la ministre de la Santé, Paulette Lenert.

«Nous sommes prêts à nous rencontrer encore une fois cette semaine pour établir un plan spécial destiné aux personnes vulnérables», informe Xavier Bettel. «N’allez pas chez le médecin ou aux urgences si vous avez des symptômes comme la fièvre et la toux, mais adressez-vous à l’Inspection sanitaire via la hotline 8002-8080», rappelle le Premier ministre.

«Nous avons pour l’heure sept personnes infectées et 76 personnes placées en quarantaine», résume la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ajoutant que la situation évolue très vite. «Nous anticipons les prochaines phases avec nos voisins pour être prêts à tout moment. Mais pour le moment nous essayons de rester en phase 1 de l’épidémie», explique-t-elle.

Vers des téléconsultations ?

Les trois maisons médicales de garde (nord à Ettelbruck, centre à Luxembourg et sud à Esch-sur-Alzette) seront ouvertes en journée de 8h à 16h pour accueillir les personnes présentant les symptômes de la maladie. Des pourparlers sont en cours pour permettre aux laboratoires privés de procéder aux tests de coronavirus. Également en discussion, la possibilité d’instaurer des téléconsultations pour soulager les médecins. Le gouvernement informera sur les détails quand ce sera opérationnel.

Il n’y a pas encore d’école fermée. Si un enfant devait être placé en quarantaine, les parents auront alors la possibilité de prendre un congé pour raisons familiales. Là aussi, les détails suivront.

Les ministres Lex Delles et Franz Fayot ont annoncé les mesures destinées à venir en aide aux entreprises dont l’activité souffre de la crise sanitaire en cours. Les entreprises seront soutenues via le chômage partiel et jusqu’à présent 50 demandes ont été formulées qui concernent un total de 1 500 salariés. «Il s’agit de cas de force majeure», a précisé Franz Fayot.

Lex Delles a rappelé que le secteur touristique était frappé de plein fouet avec un net recul de l’activité en février, mais avoue ne pas disposer encore de chiffres précis. «Le recul est encore plus net au mois de mars», ajoute-t-il. Là aussi, le gouvernement envisage des aides financières pour les entreprises du secteur, surtout l’Horesca. Tous les investissements relatifs aux règles d’hygiène peuvent bénéficier d’aides également.

Un nouveau projet de loi approuvé mercredi matin vise à aider les entreprises ayant des problèmes de liquidités. «Beaucoup d’entreprises appellent pour se renseigner», informe Franz Fayot. Le prochain comité de conjoncture qui étudiera les demandes de chômage partiel aura lieu le 23 mars, mais Franz Fayot annonce que si la crise devait s’amplifier, ce même comité se réunirait alors plus souvent. Le Premier ministre a indiqué qu’il ne lésinerait sur aucun moyen face à cette crise sanitaire et le ministre des Finances est prêt à se présenter devant les députés pour expliquer l’éventuel abandon de certains projets, si besoin était.

Quant au Grand Est déclaré zone à risque, il n’est pas question pour l’instant de se couper de la région d’où viennent 100 000 frontaliers pour travailler quotidiennement au Luxembourg.

Le gouvernement va compléter sa communication en livrant le nombre de tests réalisés chaque jour et il communiquera également sur les guérisons et les quarantaines achevées.

Geneviève Montaigu

3 plusieurs commentaires

  1. Bonjour question les crèches sont fermées le personnel doit venir travailler ou pas!?

  2. Bonjour et grand merci Mr le ministre il vaut mieux prévenir que guérir dieu protège nôtre nation merci

  3. EMILIO CAPOCCI

    Il va arriver la même chose comme en Italie
    L’Italie devait fermer l’entier pays comme a fait la Chine (60 million) et aussi South Korea

    tout les activitées fermées etc.

    Les seules régions Lombardia, Venezia, Emilia, ce n’était pas suffisant.

    Les gens doivent collaborer et l’Europe devrait faire vite à tout fermer!

    Pour la fin d’avril on devrait être ok.

    Mais Luxembourg n’a pas fait trop de contrôle sur les vols de et pour Milan…etc.

    Ils ont compris finallement que tout le monde doit rester chez-soi.

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