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[Elections communales] Esch : La «Tanzanie», c’est encore loin?


Pim Knaff, numéro 1 du DP Esch, pousse pour la coalition. (Photo: Alain Rischard / Editpress)

 Un calendrier «officiel» est désormais fixé pour une coalition noir (CSV)-vert (déi gréng)-bleu (DP). Le DP y voit toutes les compatibilités.

Chacun reste prudent sur le potentiel de cette coalition aux couleurs du drapeau de la Tanzanie. Sauf Pim Knaff (DP), qui y voit toutes les compatibilités!

Le calendrier «officiel» est désormais connu à Esch-sur-Alzette. Le CSV de Georges Mischo (six sièges) tiendra une réunion avec déi gréng (trois sièges) ce soir. Puis il rencontrera le DP (deux sièges) demain soir. Vert-noir-bleu : la coalition la plus probable à l’heure actuelle. Mais la route est encore longue. Ce drapeau ne ressemble d’ailleurs à rien au monde, à part à celui d’un pays lointain, la Tanzanie, où le swahili est une langue officielle, sympathique clin d’œil au numéro 2 de la liste CSV.

Même avec ce calendrier, les gagnants restent prudents. «Ce sont des négociations à mener. Et elles doivent contenter tout le monde : les autres partis comme nos militants, explique Christian Weis, le numéro 3 du CSV. À mon sens, nous avons au moins une base solide : nous sommes tous les trois les gagnants du scrutin.» Pour le reste, chacun marche sur des œufs.

Les démocrates dans les starting-blocks

Dans cette ambiance tamisée de Cluedo, heureusement, il y a le colonel Pim Knaaf. Le numéro 1 du DP n’y va jamais par quatre chemins. «Arrêtez d’écrire que nous sommes « élitistes » dans votre journal! Notre programme s’adresse avant tout aux Eschois qui se lèvent tôt le matin et qui veulent voir leur ville dynamique!»

En clair : notre programme est parfaitement compatible avec celui du CSV, on vise aussi les classes moyennes, on a aussi beaucoup parlé du commerce en ville, etc. Pas de soucis. On croyait pourtant que la culture, avec une haute exigence, était perçue comme le fer de lance d’un renouvellement d’Esch. L’élitisme n’a en ce sens rien de péjoratif, du moment que les meilleurs tirent le groupe vers le haut. «Il faudrait, dans une ville universitaire comme Esch, que l’on accepte ce sens positif du mot. Mais ce n’est pas le cas pour le moment.» Quoi qu’il en soit, la coalition CSV-DP apparaît comme une formalité.

Et les verts alors? Martin Kox est si occupé qu’il répond au téléphone en conduisant son vélo. Rien ne va filtrer avant la réunion de demain. Mais Pim Knaff a son opinion : «Le programme des verts est joli (sic), il n’y a pas de revendications spéciales qui interdiraient une coalition.» Pourtant le DP n’a pas beaucoup parlé d’écologie durant la campagne. «On n’a pas dit qu’on allait mettre l’ARBED ou je ne sais quelle industrie polluante au centre-ville, non? Le développement durable coule de source. Ce n’est pas un hasard si le DP a rajouté un point vert dans son logo.» Il faut savoir lire les signes en politique.

À ce rythme-là, on n’a pas vu de point bleu sur le logo de déi gréng. Ni de fumée noire ni de fumée blanche s’échapper du conclave de l’hôtel de ville. On attend…

Hubert Gamelon

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