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Élections sociales : l’OGBL envoie 4000 candidats au front


Le chef de file de l'OGBL, André Roeltgen, haranguant ses troupes, jeudi soir au Tramschapp de Luxembourg. (photo Alain Rischard)

Le premier syndicat du pays compte plus que jamais sur ses militants afin de renforcer sa position lors des élections sociales du 12 mars. En amont du scrutin, gouvernement et patronat se trouvent dans le viseur.

L’OGBL veut lancer une offensive salariale et sociale dans les mois et années à venir. Mener à bien cette double mission passe par un solide résultat aux élections sociales. Plus de 4 000 candidats sont déjà mobilisés pour atteindre les objectifs fixés par un syndicat fort de plus de 70 000 membres.

«Dès demain, bougez-vous le c… pour mobiliser tous vos collègues de travail à voter aux élections sociales!» C’est sur ce ton peu académique que le président de l’OGBL a clôturé jeudi soir le grand meeting des candidats du syndicat, en vue des élections sociales du 12 mars. «Nous comptons déjà plus de 4 000 candidats. Je suis convaincu que ce chiffre va encore s’accroître d’ici la clôture des dépôts de candidature», se réjouit André Roeltgen.

Seulement 35,6% de participation en 2013

Un petit millier de candidats et de militants était présent au Tramsschapp de Luxembourg pour s’armer en dépliants, brochures et autres matériels d’information afin de lancer leur campagne. L’OGBL mise sur une présence bien plus accrue sur le terrain en vue d’un scrutin, qui, par le passé, s’est souvent déroulé dans l’indifférence. En 2013, seuls 35,6% des 430 000 salariés résidents et frontaliers appelés à voter ont ainsi renvoyé leur bulletin pour définir la composition de la Chambre des salariés (CSL).

L’OGBL dispose, depuis l’instauration du statut unique, en 2008, d’une majorité absolue à la CSL. «Je ne vois pas de raison objective de voter autre chose que l’OGBL. Depuis dix ans, je n’ai encore entendu personne se plaindre du travail accompli», clame le président du premier syndicat du pays.

L’objectif premier du scrutin sera de maintenir et même renforcer sa position de force afin de continuer à peser dans les rudes négociations avec le patronat et le gouvernement. «Les associations patronales ne seraient certainement pas opposées à un affaiblissement de l’OGBL. Chaque voix compte donc pour que l’on puisse mener à bien notre offensive salariale et sociale», met en garde André Roeltgen.

Le patronat serait en effet «toujours en colère» à la suite de la fin de non-recevoir qu’il a encaissée lors de la renégociation de la loi-cadre sur le temps de travail. «Le temps de travail est du temps de vie pour les salariés. Pour le patronat, il ne s’agit que d’un moyen pour faire du profit», dénonce le président de l’OGBL, décidé à poursuivre le bras de fer avec le camp patronal.

«Pas touche au congé collectif!»

Sur les cinq dernières années, le premier syndicat du pays aurait remporté plusieurs victoires de taille. Le rétablissement intégral de l’indexation des salaires et pensions –mécanisme qui n’est d’ailleurs plus remis en cause par le gouvernement– en fait partie. Les revendications précoces pour obtenir une hausse du salaire social minimum et une 6e semaine de congé commenceraient également à porter leurs fruits. «Mais on n’est pas encore arrivé au bout», annonce André Roeltgen. Ainsi, aucune attaque contre le droit du travail ou l’État social ne sera tolérée.

Dans ce contexte, le gouvernement s’est également vu notifier, jeudi soir, plusieurs mises en garde. Un allègement du congé collectif, comme le réclame le ministre des Travaux publics, n’est ainsi pas une option pour l’OGBL. «François Bausch lance cela avec nonchalance. Or, notre message est clair : pas touche au congé collectif!», insiste le président de l’OGBL. Seules des adaptations dans le respect des conventions collectives seraient envisageables.

50% des salariés bénéficient d’une convention de travail

Les conventions collectives et les accords interprofessionnels restent d’ailleurs les deux piliers du travail syndical. En attendant un renforcement du cadre légal annoncé par le gouvernement, les délégations du personnel, qui seront également renouvelés le 12 mars, gèrent déjà plus de 200 conventions. Ils sont des milliers à s’engager dans les entreprises. «Cet engagement est enrichissant à titre personnel et pour l’ensemble des travailleurs», note André Roeltgen. Et ce ne serait qu’avec «un syndicat fort dans le dos» que les délégués auraient la chance d’obtenir des concessions de la part du patronat. Et il reste de la marge, car actuellement, seuls 50 % des salariés bénéficient d’une convention collective.

Pour finir, le chef de file de l’OGBL est revenu sur l’importance d’un syndicat unique : «On ne peut plus se permettre le luxe d’un morcellement du mouvement syndical. Une seule formation unie doit envoyer un signal fort au patronat et au gouvernement.»

David Marques

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