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[Euro] C’est si haut, la Serbie ?


Vincent Thill et l'attaque luxembourgeoise peuvent-ils déranger la Serbie par leur vivacité?(Photo : Luis Mangorrinha)

Grosse rencontre de l’Euro ce mardi soir, pour le Luxembourg, face à la Serbie, son poursuivant dans le groupe B. Le Luxembourg peut rester troisième -et donc rêver un peu encore à une deuxième place- en ne perdant pas à domicile.

A-t-on le droit, en 2019, de poser à Luc Holtz la question de savoir s’il n’y a pas un exploit à réaliser contre la Serbie ?  Si la réponse est oui, en tout cas, personne n’a osé, lors de la traditionnelle conférence de presse. Mais on a quand même tourné autour du pot, sur la base des résultats récents contre l’Ukraine en éliminatoires de l’Euro-2020 et contre l’Irlande du Nord en amical. Trois très courtes défaites. Trois défaites imméritées. Trois défaites marquées soit par une certaine malchance soit par un arbitrage à la limite de la partialité, relève encore et toujours le sélectionneur.

Ce qui fait naître cette question, par exemple : ne vaut-il pas mieux affronter une Serbie qui ne semble actuellement vivre que de ses individualités qu’une Ukraine qui pétille collectivement? Luc Holtz n’a pas vraiment su par quel bout prendre l’allusion en forme de bâton merdeux : «Difficile à dire. La fluidité du jeu ukrainien, c’est difficile de trouver mieux à l’heure actuelle. Ça pose des problèmes à chaque coach. Comment défendre contre eux, contre cette circulation, contre ces changements de postes? Avec les individualités serbes, le souci reste le même, mais avec d’autres spécificités.»
Voilà qui ressemble quand même à un petit mensonge. Ou plutôt non, à une distorsion de la réalité telle que la conçoivent les coaches depuis des décennies maintenant, et nous l’assènent régulièrement, à savoir le fameux «l’important, c’est le collectif».
La Serbie a beau disposer de joueurs de classe mondiale, même son staff semble à l’heure actuelle douter de ses capacité à faire des différences en l’absence de force collective. Mais à la limite, c’est normal puisque la morosité s’est emparée de cette équipe battue par le Portugal et qui pourrait bien perdre toute chance de qualification en cas de mauvais résultat au stade Josy-Barthel.
L’adversaire du jour a tout à perdre et pas forcément grand-chose à proposer d’autre que des noms, semblent dire les suiveurs du football serbe, médias y compris. Ne nous emballons pas, cela ne fait pas des Roud Léiwen les favoris de ce duel curieusement monté en épingle par un classement trompeur, mais ces contingences laissent des motifs d’espérer être au pire au niveau, au mieux capable de défendre cette jolie troisième place.

Cinq matches sans succès, c’est devenu rare

Après tout, c’est de cela dont il s’agit non? De sport, donc de résultats? «On fait une campagne fantastique, confirme Luc Holtz, on va se concentrer et tenter de confirmer.» S’il y a bien un match, en cette fin d’année 2019, sur lequel on aimerait miser une pièce, justement, c’est bien celui-ci, justement, parce que le moment est idéal et que le Portugal, lui, semble trop costaud pour espérer quoi que ce soit.
Le dernier gros résultat du pays, en éliminatoires, date de la venue de la Bulgarie, en octobre 2017 (1-1). Et à la vague d’excellents résultats enregistrés entre juin 2017 et mars 2019 (10 victoires, 4 nuls, 5 défaites), a succédé une série moins emballante de cinq matches consécutifs sans succès. On n’avait plus vu ça depuis fin 2016 et très franchement, c’est le genre d’habitude que l’on perd vite et avec grand plaisir.

Luc Holtz et ses gars ne sont obligés à rien. C’est l’avantage de leur position. La logique voudrait qu’ils reviennent sagement se caler devant la Lituanie et n’en bougent plus, priant pour que la lanterne rouge du groupe ne vienne pas les déloger. Mais c’est fini de prier. Même contre la Serbie, même contre «une équipe de classe mondiale», dixit Holtz. L’idée de faire suer à grosses gouttes les Tadic (blessé), Matic ou Milinkovic-Savic encore quelques semaines est assez tentante, ne serait-ce que pour continuer à marquer son territoire et inclure une nouvelle nation forte dans le cercle de ceux que le Luxembourg est capable de dompter…

Julien Mollereau

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