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Fameck : un hommage contre la vengeance


À la demande du club de prévention, un imam a prononcé un discours en français à destination des jeunes. «Le plus fort, c’est celui qui maîtrise sa colère », a-t-il clamé. « À vouloir faire justice soi-même, on ne fait qu’empirer les choses.» (photo RL /Julio Pelaez)

Près de 800 personnes ont assisté à la prière du vendredi, suivie d’un discours en hommage à Adel Mimeche, décédé après avoir reçu deux coups de couteau au cœur, mercredi à Fameck. Une cellule d’écoute avait été mise en place, mais elle est reportée en raison de tensions.

Les voitures se sont garées en bataille, grignotant les trottoirs et la chaussée. Dans la cour de la mosquée de Fameck, les tapis sont déroulés précipitamment sous le soleil brûlant. Impossible de pousser les murs. Devant l’afflux de fidèles, près de 800 personnes, vendredi après-midi à la mosquée de Fameck, la prière s’est déplacée à l’extérieur. La famille d’Adel Mimeche, beaucoup d’amis aussi, le visage grave, sont venus rendre hommage au jeune homme, atteint mortellement au cœur par deux coups de couteau, mercredi à Fameck.

Une larme dégouline sous les lunettes noires du président de l’association culturelle et cultuelle de la mosquée. «Adel», murmure Mohamed Boussaid, «venait régulièrement ici les vendredis, pendant les prières du Ramadan. C’était un jeune respectueux. Son sourire, je l’ai encore gravé dans ma mémoire. C’est un potentiel qui part, comme ça, gratuitement. À 17 ans, qu’avait-il vu de la vie ?»

Deux autres victimes toujours hospitalisées

À l’issue de la prière, un discours exceptionnel a été prononcé, en français cette fois, pour tenter de «calmer les esprits» et surtout, insiste Mohamed Boussaid, éviter toute velléité de vengeance et de violence. Les mots de l’imam étaient destinés à la jeunesse. À ceux dont le cœur se tord de douleur face à la perte d’Adel, ceux qui se murent dans le silence parce que, disent-ils, ils ne comprennent pas. «Fameck, c’est pas Chicago», souligne une maman du quartier. «Il faut élever ses enfants ici pour comprendre que c’est une grande famille.» Son amie, ancienne employée de supermarché à Fameck, ressuscite des souvenirs de la famille d’Adel, notamment «le grand-père qui ramenait des parts de pizza au magasin. La plupart des jeunes, ici, veulent du changement. Ils sont effondrés, détruits. Un drame comme ça n’aurait jamais dû arriver.»

Une cagnotte pour aider la famille de la victime a été mise en ligne avec plus de 5 700 euros de promesses de dons vendredi après-midi.

Le restaurant messin Chez des amis a annoncé qu’il reverserait les bénéfices de la soirée de lundi à la famille du défunt, dont l’autopsie devrait avoir lieu lundi. Deux autres Fameckois sont toujours hospitalisés à Mercy. L’un d’eux, dont le pronostic est réservé, a subi une troisième opération vendredi. Il a été transféré à Nancy.

Joan Moïse/Le Républicain lorrain

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