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[Football] Après la Lituanie, le Luxembourg se frotte à l’Ukraine


Après leur belle victoire de vendredi contre la Lituanie, Christopher Martins et ses coéquipiers réussiront-ils l'exploit d'accrocher un résultat face à l'Ukraine, lundi soir? (photo Luis Mangorrinha)

[ÉLIMINATOIRES DE L’EURO-2020] Le Luxembourg n’a aucune obligation, ce lundi soir, contre l’Ukraine. Mais peut-être aura-t-il une opportunité?

L’histoire est impitoyable. En trois confrontations, le Luxembourg a toujours été balayé par l’Ukraine sur le même score : 3-0. C’était à d’autres époques (entre 2006 et 2015), en des temps où ces Roud Léiwen se reconstruisaient ou se réinventaient, avec des garçons de qualité(s) mais sans commune mesure avec la génération qui s’annonce depuis deux ans.

Il y a peu, tous les joueurs de Luc Holtz, quand ils disaient vouloir «rester les pieds sur terre», arboraient la même tête contrariée des footeux qui refusent à juste titre une pression trop forte pour eux. Aujourd’hui, ils le font en souriant, de manière décontractée alors même qu’on les taquine sur leur première place de groupe et le niveau du jeu offensif affiché contre la Lituanie. Preuve qu’ils ont conscience d’avoir, un peu, changé de dimension?

Même le sage Mario Mutsch, plusieurs fois battu par l’hôte du jour et qui mesure mieux que personne la hauteur de la marche de ce lundi soir, se laisse gentiment aller : «J’ai vu les images de Portugal – Ukraine. C’est une très bonne équipe mais nous aussi on a évolué. Et je me suis demandé… comment est-ce que ça va se passer ce match? J’espère qu’on va confirmer!»

Luc Holtz, dans son rôle, a pris la parole plus longuement, sur le sujet. Ce qui lui a permis de faire du trois en un : calmer tout le monde autour des attentes liées à la performance de son équipe, lundi soir, contextualiser la prise de pouvoir d’Andriy Shevchenko et son impact sur le football ukrainien du moment, et aussi régler quelques comptes envers ceux qui, c’est ce qu’il estime, l’attaquent sur sa gestion.

«Je ne partage pas cet avis qui dit que les grands joueurs font les grands entraîneurs. On en voit aussi de très bons qui n’ont pas fait une grande carrière…», a-t-il démarré, plus pour se situer lui que pour tirer dans les pattes du Ballon d’or 2004, qu’il aime visiblement beaucoup : «Shevchenko a une patte de coach. Mettre ensemble tant de joueurs du Dynamo Kiev et du Shakhtar Donetsk, c’est intelligent parce qu’il fait jouer des blocs qui ont l’habitude, qui se connaissent. Techniquement, c’est bien huilé, c’est très coordonné, avec la recherche d’un jeu rapide et au sol. C’est automatisé, c’est planifié.» Cela aussi, peut être regardé pour ce que c’est : une séquence d’autocongratulation indirecte.

«Le classement? On a déjà vu pire»

Car les aspirations et la méthodologie ne sont finalement pas si éloignées que ça de ce que le sélectionneur a mis en place de son côté, depuis 80 matches maintenant et qui s’est vu avec une telle force contre la Lituanie. Un jeu de passes recherché, des prises d’initiatives à peu près partout sur le terrain. «Face à la Lituanie, on a eu une grande maîtrise sur 90 minutes, se félicite Holtz. Avant, on laissait la maîtrise à l’adversaire et on faisait la différence sur nos transitions offensives. Maintenant, on peut assumer la possession.»

Pas contre n’importe qui bien sûr. Mais le Grand-Duché est entré dans une nouvelle ère. Le classement après une journée dans ce groupe B n’est que symbolique, mais il tombe bien pour faire la démonstration que les choses changent et qu’un exploit serait synonyme de rester devant jusqu’en juin. C’est un rêve que ses supporters ont désormais le droit de faire. «Le classement? Oui, on a déjà vu pire», admet Holtz. Lui aussi pourrait commencer à s’y faire.

Julien Mollereau

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