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Hôtel Alfa à Luxembourg : des salariés dans l’attente


Le groupe Accor n'a pas mis beaucoup de temps à enlever son enseigne de la devanture de l'hôtel. (Photo : JZ)

La fermeture soudaine de l’établissement laisse les employés dans le flou. Et parce qu’elle ne résulte pas d’une faillite, ils doivent quotidiennement prendre leur poste.

Drôle de situation à l’hôtel Alfa,établissement hôtelier mythique du quartier de la Gare à Luxembourg, où un peu plus de 70 salariés sont dans l’attente à la suite de la fermeture des lieux, mercredi après-midi, sur décision de justice.

Mercredi après-midi, l’hôtel Alfa a fermé ses portes après le passage d’huissiers accompagnés des forces de l’ordre. Une décision soudaine et peu compréhensible lorsque l’on connaît la renommée de l’établissement aux 141 chambres climatisées et à la note de 3,5 sur 5 sur le site web d’avis et de conseils touristiques TripAdvisor.

Le fond de l’histoire repose sur un litige financier. En effet, selon Romain Daubenfeld, secrétaire central de l’OGBL (syndicat Alimentation et Hôtellerie), l’exploitant de l’hôtel, un certain Rolphe Reding, a contracté des dettes envers le propriétaire des murs mais également envers le groupe Accor, dans le cadre d’un contrat de licence avec la marque Mercure appartenant au groupe hôtelier français. Pour le moment, impossible d’en savoir davantage concernant les dettes. Joint par Le Quotidien , Accor Hotels Belgium a indiqué « avoir effectivement pris la décision de résilier son contrat de licence de marque et de gestion avec la société Alfa Hôtel SARL », c’est-à-dire la société exploitante de l’hôtel Alfa, avant de préciser « n’avoir aucun employé dans la structure de l’hôtel ».

Dès la décision de fermeture, le groupe français a supprimé l’établissement de ses plateformes de réservation en ligne et a immédiatement retiré l’enseigne de sa marque Mercure de la devanture de l’hôtel. « Selon mes informations, Accor a réagi ainsi dans le souci de préserver son image de marque », a souligné Romain Daubenfeld, vendredi matin, après une réunion avec quelques employés et le directeur de l’hôtel, Willem Dullemond. Ce dernier n’a d’ailleurs pas voulu faire de commentaire, arguant qu’« il était encore trop tôt pour s’exprimer sur la situation et sur l’avenir de l’hôtel ».

«Monsieur Reding fait la sourde oreille»

Toujours est-il que l’inquiétude est de mise pour les quelque 70 salariés de l’hôtel, qui ce matin étaient présents sans pour autant être plus bavards que leur directeur. « Pour le moment, ils sont dans l’incertitude totale, les employés sont tout simplement pris en otage, mais ils restent derrière leur directeur qui se montre confiant , nous apprend Romain Daubenfeld . Le problème est de savoir ce qui va se passer dans les prochains jours, car ce n’est pas une faillite. D’ailleurs, l’hôtel tournait bien jusqu’ici. Pour le moment, les salaires sont assurés pour le mois de mars et les salariés doivent se rendre sur leur lieu de travail tous les jours, comme d’habitude. » Le secrétaire central de l’OGBL ajoute : « Pour le moment, monsieur Reding fait la sourde oreille, mais j’espère pouvoir très vite avoir un dialogue avec chaque partie prenante du dossier. » Une réunion entre l’OGBL et les employés doit avoir lieu mardi prochain.

En tout cas, l’ambiance devant l’hôtel n’était pas des plus joyeuses vendredi matin, entre les allers-retours des employés entre l’intérieur et le trottoir de l’avenue de la Liberté pour griller une cigarette. Et on pouvait apercevoir à travers la baie vitrée de l’hôtel les employés faire le tri de la marchandise périssable. D’ailleurs, l’association Stëmm vun der Strooss était occupée à charger de la nourriture dans sa camionnette. « L’hôtel est un de nos partenaires , explique Christiane Huberty, de l’association caritative. Il fournit près de 250 menus par an à l’association. Quand nous avons appris pour la fermeture, nous avons appelé le directeur afin de lui adresser un message de soutien. Il a alors proposé de nous faire don de quelques denrées. De notre côté, ce qui arrive à l’hôtel est une mauvaise nouvelle, dans la mesure où nous perdons un partenaire. » Un dommage collatéral, en somme.

Jeremy Zabatta

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