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Invasion d’algues au Luxembourg : « pas d’apport accidentel d’eaux usées »


Les lacs de Lultzhausen (notre photo) et de Weiswampach sont interdits à la baignade jusqu'à la fin de la saison, sauf mauvais temps persistant permettant d'évacuer les algues bleues (Photo : Didier Sylvestre).

L’invasion d’algues dans les plans d’eau du Grand-Duché n’a rien d’inhabituelle. Mais son intensité est « extraordinaire », comme le fait remarquer le Dr Christian Penny, microbiologiste de l’environnement au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) et expert national pour les cyanobactéries.

«Par le passé, on observait cette prolifération à la fin de l’été ou au début de l’automne, a explique lé scientifique mardi, lors d’une conférence en Ville. De plus, on a ici une généralisation sur le lac entier, alors qu’habituellement les cyanobactéries se développent de façon beaucoup plus localisée.»
Les causes de cette prolifération demeurent assez difficiles à déterminer, mais plusieurs hypothèses peuvent se superposer : des fortes chaleurs sur une longue période, un changement d’équilibre dans la biodiversité des lacs, trop de sédiments…

Le changement climatique en cause

«La première chose que nous avons faite, c’est vérifier s’il y avait eu un apport accidentel d’eaux usées, mais cela n’a pas été le cas», indique le Dr Christian Penny.
Autre facteur qui ne semble pas faire de doute pour l’expert : le changement climatique. «Le phénomène semble augmenter mondialement, bien que le fait qu’il y ait une meilleure surveillance ne soit pas exclu. Mais l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère permet aux cyanobactéries de se développer plus vite, car elles le captent du fait de la photosynthèse. Il en va de même avec des périodes de sécheresse plus longues ou des effets hydroclimatiques plus violents qui peuvent drainer les terres et provoquer un fort apport en nutriments.»
Facteurs multiples, surface de plusieurs kilomètres carrés, eau destinée à la consommation… De fait, les moyens de traitement sont particulièrement limités, pour le lac de la Haute-Sûre en particulier. «Mettre des appareils de sonication, des mélangeurs d’eau ou des flotteurs est quasiment impossible au niveau logistique», assure le Dr Penny.
Sans une période de mauvais temps pour assainir les lacs et l’atmosphère, l’ouverture des lacs ne pourra donc se faire avant l’automne.

Tatiana Salvan

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