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Jerry Prempeh (F91) : « On n’est pas des professionnels »


"Personne au Luxembourg ne pensait qu'il était possible de réaliser une telle perf. Donc, il n'y a pas de frustration." (archives Julien Garroy)

Jerry Prempeh a été un peu le symbole de la soirée dudelangeoise au Pirée. D’une constance quasi diabolique habituellement, il est passé à côté de son sujet.

On trouve facilement le sommeil après une telle rencontre ?

Jerry Prempeh : Après chaque match, c’est un peu compliqué pour moi de le trouver. Mais la fatigue était telle que j’ai fini par m’endormir. Cela a été une soirée difficile. On a été dépassés par les événements. Les buts sont tombés beaucoup trop tôt dans la partie. Ce qui a plombé notre match. Même si c’était une équipe beaucoup plus forte en face, on a conservé nos principes de jeu, sans essayer de fermer celui-ci. Et on a pu constater à quel point face à de telles formations, cela pouvait être compliqué à faire.

Comment on explique toutes les petites erreurs vues jeudi? Qu’est-ce qu’il vous a manqué ?

Plus de concentration dès le coup d’envoi. Car c’est dans les premières minutes que la différence s’est faite. Et ils ont su se montrer à 100% efficaces avec deux buts sur leurs deux ou trois premières frappes. Ils nous ont pris à froid. Et on a perdu de la confiance et nos moyens. Avant ce rendez-vous, on avait l’espoir de pouvoir réussir quelque chose, comme un nul. Mais dès l’entame, les Grecs nous ont montré que c’était leur match et ils ne nous ont laissé aucune chance. Si à l’aller, ils ne m’avaient pas forcément impressionné, ici, ils étaient très forts. Du même niveau que le Betis.

Sur un plan plus personnel, alors qu’on vante votre constance, vous avez passé une sale soirée. Aujourd’hui, Dudelange a atteint une sorte de plafond de verre et il est difficile d’aller voir plus haut ?

Jusque-là, j’avais réussi des matches corrects. Et cela n’a pas été le cas jeudi. Il y a des jours comme ça… C’était un peu un match « bonus » et je vais tenter d’oublier ça au plus vite. Après, collectivement, on a atteint des adversaires d’un niveau très compliqué. Ici, on a touché à ce qu’est le haut niveau. Même lorsqu’on affronte des formations comme Metz ou Strasbourg en amical, on est loin de ça. On a remarqué qu’on est un peu limités. Surtout avec l’accumulation des rencontres.

Douze matches en Europe, 10 en championnat et 2 en Coupe, cela fait beaucoup physiquement mais surtout mentalement pour des joueurs qui n’ont pas un long parcours pro, non ?

Ce n’est pas évident. La fatigue s’accumule. Même si durant cette Europa League, personne ne travaille sur le côté, on n’est pas des professionnels. On n’a pas ce statut-là. Et on n’a pas l’habitude de ce rythme-là. En France, même des clubs de Ligue 1 ne jouent pas tous les trois jours. Et quand on voit qu’un club comme Marseille est, comme nous, déjà éliminé dans un groupe qui n’est pas plus fort que le nôtre, on n’a pas à rougir. Il y a forcément de la déception, mais même si on perd 5-1, cela reste du plaisir. On joue dans des stades magnifiques, dans des ambiances incroyables comme jeudi.

Vous êtes des compétiteurs. Il y n’a donc pas un tout petit peu de frustration à se rendre compte qu’on ne peut pas jouer avec ces équipes-là dans la cour des grands ?

Sincèrement, personnellement, non. Simplement parce que j’estime que c’est déjà un truc de malade d’en être arrivé là. On l’a déjà dit, mais je pense que personne au Luxembourg ne pensait qu’il était possible de réaliser une telle perf. Donc, il n’y a pas de frustration.

Entretien avec Julien Carette