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Le bâtiment attend sa convention collective


Les syndicats demandent une hausse salariale de l'ordre de 4,5 %, alors que le patronat table sur une hausse de 2,1 %. (photo: le Quotidien)

Ouvertes depuis septembre 2016, les négociations autour du renouvellement de la convention collective du secteur du bâtiment sont au point mort.

Il y a comme de «l’eau dans le gaz» entre le patronat et les syndicats dans le secteur du bâtiment et de la construction.

Depuis un an et demi, personne n’arrive à se mettre d’accord concernant le renouvellement de la convention collective.

Fin janvier, le président de l’OGBL, André Roeltgen, avait d’ailleurs rappelé brièvement la situation lors du premier comité national du syndicat eschois.

Et dans les rangs des syndicats, l’idée de passer à la vitesse supérieure commence tout doucement à germer afin de faire avancer les choses.

Il faut dire qu’en 2013, déjà, les négociations avaient été houleuses entre les syndicats et le patronat, comme l’explique Jean-Luc De Matteis, secrétaire central du syndicat bâtiment, artisanat du bâtiment et constructions métalliques de l’OGBL : «En 2013, nous avions obtenu un bon accord après un grand conflit dans le secteur du bâtiment.

Au dernier moment, le patronat a compris nos revendications et nos motivations concernant la possibilité de mettre en place des actions syndicales.»

Selon l’OGBL, la situation actuelle est pratiquement la même qu’en 2013 où le patronat «joue clairement la montre». Au niveau de la santé du secteur, les indicateurs sont au vert. «Déjà en 2013, le secteur se portait relativement bien.

Actuellement, en se référant aux chiffres de 2007, une année record pour le secteur, on peut voir que la crise est derrière nous et que le secteur se trouve dans une période de croissance avec des niveaux très élevés», a justifié Jean-Luc De Matteis.

D’où les revendications des syndicats qui demandent à voir une évolution salariale en adéquation avec les gains de productivité du secteur.

«Un manque de sérieux des syndicats»

De plus, selon les prévisions du Statec, la croissance dans le secteur du bâtiment devrait connaître une augmentation de 1,6 % entre 2018 et 2020.

«On demande, entre autres, que le travail du salarié soit revalorisé : si les sociétés gagnent de l’argent, c’est grâce aux salariés.

Les gains de productivité doivent donc être répercutés sur les salaires, comme en 2013», indique le secrétaire central de l’OGBL.

Concrètement, les syndicats demandaient en 2016, lors de l’ouverture des négociations sur le renouvellement de la convention collective, une hausse des salaires de l’ordre de 3 fois 1,5 %, soit 4,5%.

«À l’heure actuelle, il y a un blocage. Le patronat joue la montre, mais nous avons déjà prévenu que nous demanderons la rétroactivité concernant la hausse des salaires», a encore souligné Jean-Luc De Matteis avant d’affirmer que le temps commence à se faire long.

Du côté du patronat, on rejette toute volonté de vouloir jouer la montre, mais on pointe du doigt le manque de sérieux des syndicats lors des négociations : «Effectivement, nous avons déjà eu plusieurs réunions afin de négocier le renouvellement de la convention collective du secteur.

Le problème, c’est qu’après avoir pris connaissance du catalogue de revendications des syndicats et après plusieurs réunions avec eux, les syndicats sont revenus à la charge avec des revendications ne faisant pas partie du catalogue de départ.

À partir de ce moment, et c’est la première fois que je vois une telle méthode, il est légitime de mettre en doute leur sérieux», a réagi Pol Faber en charge du dossier au sein de la Fedil.

Autre pierre d’achoppement, le patronat est en faveur d’une hausse de salaire mais de l’ordre de 3 fois 0,7 %, soit une hausse de 2,1 %, au lieu des 4,5 % réclamés par les syndicats.

Si pour le moment, tant les syndicats que le patronat ont fait preuve de patience sur ce dossier, il y a fort à parier que les choses vont prochainement s’accélérer car les syndicats sont en train de réfléchir à la menace d’actions syndicales à brandir, à la mesure du conflit. Affaire à suivre.

Jérémy Zabatta

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