Accueil | A la Une | Le futur pas si triste des profs de religion

Le futur pas si triste des profs de religion


Claude Meisch a présenté mercredi l'offre de reprise. Elle propose une solution pour chaque cas vu la grande diversité des expériences, études et qualifications professionnelles que présentent ces enseignants. (photo Julien Garroy)

Claude Meisch a présenté mercredi l’offre de reprise des enseignants de religion et de morale qui n’officieront plus à l’école primaire. Ils seront intégrés à une réserve de profs ou d’auxiliaires, selon leurs qualifications.

L’offre de reprise est honorable. Les enseignants ne sont pas assurés de dispenser le cours «Vie et société», mais il leur est garanti d’avoir un poste de chargé de cours sans perte de salaire ni d’ancienneté et avec des opportunités de carrière à la clé.

En mai dernier, les enseignants de religion et de morale pressaient le gouvernement de faire des propositions de reprise comme il avait été convenu entre l’État et les communautés religieuses en janvier 2015. Les cours de religion étant supprimés dans les écoles et les lycées, quelque 220 enseignants concernés attendaient de connaître leur sort.

Leur avenir était déjà scellé dans la convention qui a été respectée à la lettre. Les enseignants de religion, désignés par l’archevêché, ne s’attendaient pas à des mauvaises surprises, mais ils voulaient des certitudes et surtout les détails de leur passage dans le giron de l’Éducation nationale et pas forcément comme enseignant du cours «Vie et société».

Le ministre Claude Meisch a présenté mercredi l’offre de reprise du gouvernement qui propose une solution pour chaque cas vu la grande diversité des expériences, études et qualifications professionnelles que présentent ces enseignants. Ils ont tous eu droit à un entretien individuel et tant les syndicats que l’archevêché ont été associés aux discussions sur ce changement de statut.

Au final, 147 candidats à la reprise se sont manifestés auprès du ministère. Parmi eux, 101 personnes ont le niveau de qualification minimal requis pour intervenir dans l’enseignement fondamental (diplôme de fin d’études 1re ou 13e, DAEU, bachelor en pédagogie religieuse).
Alors que 46 autres ont un niveau d’études correspondant à une classe de 3e ou 11e, ou sont moins qualifiées.

Ceux qui ont la qualification requise pour intervenir dans l’enseignement fondamental peuvent accéder à la réserve des suppléants déjà en place sous réserve d’avoir suivi une formation théorique de 120 heures et pratique de 30 heures à l’Institut de formation de l’Éducation nationale (IFEN). Pour l’heure, 76 personnes se sont inscrites à la formation, qui a débuté en septembre.

Des dispenses de cours sont accordées selon les qualifications, l’ancienneté et la formation continue en relation avec leur future mission.

Chargé de cours

Tous les candidats se verront proposer un contrat à durée indéterminée, retrouveront leur région d’affectation antérieure et seront dispensés du stage d’insertion professionnelle à la fonction publique de trois années. Ils sont classés dans la carrière du chargé de cours de l’enseignement fondamental avec prise en compte de l’ancienneté. Ils pourront, comme tout autre personnel issu de la réserve, dispenser le cours «Vie et société» à condition d’avoir suivi la formation de 16 heures obligatoire, mais le ministère ne peut pas leur garantir un poste dans cette branche, car ce sont les conseils communaux qui nomment leurs personnels dans l’éducation.

Comme prévu dans la convention, l’État offre également la possibilité aux enseignants qui souhaitent continuer leur engagement au sein de l’Église catholique de rester au service du culte catholique en dehors du cadre scolaire et prendra en charge 40 postes équivalents temps plein. Une mesure qui viendra à terme avec le départ à la retraite des enseignants concernés.

Pour ceux qui ne disposent que d’un niveau 1re ou 13e, le ministère crée une «réserve d’auxiliaires éducatifs» qui donne accès à des professions non enseignantes. Les postes sont proposés dans l’encadrement des enfants et des jeunes dans l’enseignement fondamental, dans l’Éducation différenciée, dans l’enseignement secondaire et dans le secteur de l’éducation non formelle de l’enfance et de la jeunesse, auprès du Service national de la jeunesse ou dans les maisons d’enfants de l’État. Là encore, une formation est prévue et 55 personnes y sont inscrites. Leur rémunération correspondra à celle qu’ils ont touchée lors de leur engagement auprès de l’archevêché avant la reprise.

L’offre de reprise débute en 2017 et reste valable trois ans. Initialement, elle devait débuter lors de la signature de la convention en 2015, mais le gouvernement s’est montré plus large. En plus d’avoir négocié tous les avantages dus aux personnels de l’éducation fondamentale, ils pourront suivre des formations qui leur feront intégrer la fonction publique enseignante. Sous réserve d’avoir réussi le concours.

Geneviève Montaigu

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.