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Le Luxembourg en quête d’un eldorado stellaire


La délégation luxembourgeoise a pu pousser les portes de l'usine de SSL, un fabricant de satellites dont le prix peut varier de 10 à 100 millions de dollars. (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

En mission économique à Seattle et San Francisco, Étienne Schneider a multiplié les rencontres afin de promouvoir l’initiative luxembourgeoise concernant l’exploitation des ressources spatiales.

Cette semaine, Étienne Schneider, le ministre de l’Économie, est en mission de prospection sur la côte Ouest des États-Unis pour faire connaître encore un peu plus les ambitions du pays dans l’espace. Porté en Amérique par le couple grand-ducal héritier et une délégation d’une cinquantaine de personnes, le projet luxembourgeois commence à convaincre.

Depuis la mise sur pied de l’initiative SpaceResources.lu, une cinquantaine de sociétés «ont frappé à la porte pour en savoir davantage», selon Étienne Schneider. Lancée en 2015, elle vise à faire du Luxembourg un pays d’accueil pour toutes les entreprises souhaitant œuvrer à l’exploitation commerciale des matières premières se trouvant dans l’espace et notamment sur les astéroïdes.

Pour rappel, le Luxembourg va se doter d’un cadre légal visant à réglementer, et donc autoriser, la commercialisation de ressources spatiales transportées sur la Terre. Pour le moment, seuls les États-Unis disposent, depuis novembre 2015, d’une telle législation. Ainsi, une entreprise, à la condition d’avoir 50 % de son capital provenant des États-Unis, a le droit d’exploiter commercialement l’eau et les minéraux susceptibles d’être trouvés dans l’espace, notamment sur des astéroïdes.

Par contre, aucune forme de vie, aucun corps céleste, comme une étoile, une planète ou encore un satellite naturel, ne peuvent être revendiqués par le pays de l’oncle Sam, une petite précision qui a permis de ne pas attaquer trop frontalement le traité international de l’espace de 1967, posant les fondements juridiques de l’exploration de l’espace et considérant l’espace comme appartenant à l’humanité entière et non à un quelconque pays.

Des milliards de dollars dans les astéroïdes

Le Luxembourg va se doter d’ici l’été de son «Space Act», avec quelques nuances par rapport à la loi américaine. Le Grand-Duché n’imposera pas aux sociétés d’avoir une partie de leur capital issue de fonds luxembourgeois. «Nous souhaitons rendre ce futur cadre règlementaire ouvert», a souligné le ministre de l’Économie avant d’ajouter : «Nous allons un peu nous baser sur ce qui se passe au niveau des mers et des océans, qui ne peuvent pas appartenir à un pays, mais dont les ressources, en l’occurrence le poisson, restent exploitables.»

En effet, le projet initial consiste à adopter la loi afin d’attirer au Luxembourg des entreprises ayant des activités dans la florissante industrie spatiale, notamment des sociétés qui commencent à développer un niveau technologique tel qu’il sera possible d’ici 20 à 30 ans de capturer un astéroïde (ou un morceau d’astéroïde) et d’en commercialiser les minéraux. Selon des experts, les minéraux précieux, comme le platine ou encore l’or, présents sur un astéroïde pourraient rapporter des milliards de dollars. Un filon qui enverra la mythique «ruée vers l’or» aux oubliettes.

Cette perspective a convaincu des poids lourds de l’innovation, comme Larry Page, fondateur de Google, qui finance Planetary Resources. Cette entreprise américaine dispose depuis un peu plus d’un an d’un siège européen au Luxembourg. Elle a pour objectif de développer, à court et moyen termes, des petits satellites permettant d’identifier les astéroïdes accessibles et riches en ressources minières pour, sur le long terme, développer les techniques d’exploitation minière dans l’espace et exploiter les ressources minières des astéroïdes.

De notre envoyé spécial à San Francisco, Jeremy Zabatta

Retrouvez l’intégralité de notre dossier consacré à cette mission économique dans Le Quotidien papier de ce jeudi.

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