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Le Luxembourg pose sa candidature pour accueillir l’Autorité bancaire européenne


(Illustration : DR)

Le pays a posé lundi sa candidature pour accueillir, après le Brexit, le siège de l’Autorité bancaire européenne (ABE), actuellement installé à Londres.

À l’instar de ses concurrents Francfort, Paris et Prague, le Grand-Duché a dû mettre en avant ses qualités et avantages, comme par exemple un loyer de bureaux gratuit, afin d’attirer dans ses filets cette agence indépendante de l’Union européenne.

Cela ressemble fortement à un concours de beauté. Depuis le oui des Britanniques à la sortie de l’Union européenne, les capitales du continent rivalisent d’imagination, mettant en avant leurs qualités et avantages nombreux pour accueillir sur leur territoire l’Autorité bancaire européenne (ABE, EBA en anglais).

Cette dernière, créée en 2010, existant de manière officielle depuis le 1er janvier 2011, fait partie du système européen de surveillance financière (SESF) qui a pour finalité de «remédier aux carences» de la supervision financière. Les objectifs de l’agence sont «de maintenir la stabilité financière dans l’UE et de garantir l’intégrité, l’efficience et le bon fonctionnement du secteur bancaire», est-il écrit sur son site internet. Indépendante, elle doit tout de même rendre des comptes à trois autres institutions : le Parlement européen, le Conseil européen de l’Union européenne et la Commission européenne.

Un nouveau siège sur mesure

Après l’«entrée en vigueur» du Brexit, elle ne pourra pas rester à Londres. Il lui faudra donc un nouveau point de chute. Déjà en octobre 2016, Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, avait fait un appel du pied à l’autorité en lui proposant de prendre ses quartiers à Vienne. « Il est tout à fait clair que l’EBA doit se situer dans un État de l’UE », avait-il alors déclaré lors d’une réunion en présence d’Andrea Enria, le chef de l’institution.

Mardi, les villes candidates à la relocalisation de l’ABE (par exemple Francfort, Paris et Prague) ont déposé leur dossier de candidature, jouant en quelque sorte leur va-tout. Évidemment, Luxembourg n’a pas voulu passer à côté de cette occasion en or. D’après un communiqué du ministère des Finances, l’ambassadeur Georges Friden, représentant permanent auprès de l’UE, a déposé «une offre formelle» pour accueillir l’autorité. Avec en guise d’appât un PDF de 23 pages vantant les mérites et les infrastructures déjà existantes du pays. Et surtout un «petit truc en plus » qui fera certainement mouche. En effet, «le Luxembourg offre à l’agence des espaces de bureau de haute qualité, exempts de loyer.

Le bâtiment sera idéalement situé à quelques minutes en voiture ou en bus du centre-ville», des institutions européennes et de l’aéroport du Findel. «Durant la phase de construction, une équipe dédiée sera en contact étroit avec le personnel de l’ABE afin d’assurer que leurs besoins spécifiques soient entièrement pris en compte.» De quoi se sentir comme un coq en pâte dans son nouveau pays.

Pierre Gramegna, le ministre des Finances, a commenté cette candidature en soulignant la «grande stabilité politique et financière du Grand-Duché» tout en rappelant que Luxembourg est «une des trois capitales européennes et le siège d’institutions financières et judiciaires de l’Union depuis 1965». «Luxembourg est le choix naturel pour héberger l’ABE», appuie-t-il avant d’affirmer que «ce choix garantira la continuité des opérations de l’agence et lui permettra de poursuivre un développement harmonieux, tout en offrant à ses agents et leurs familles une qualité de vie exceptionnelle dans un environnement multilingue et multiculturel».

Aude Forestier

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