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Le Luxembourg veut devenir un leader de la « finance verte »


«Le Luxembourg ouvre la voie vers l'innovation dans le financement de l'action pour le climat», s'est réjoui le président de la BEI (de g. à d. : Werner Hoyer, Jonathan Taylor, Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg). (photo Tania Feller)

Le Luxembourg veut devenir un des leaders de la finance verte, affirme Pierre Gramegna, qui a signé jeudi avec la Banque européenne d’investissement la première plateforme du financement climatique.

À travers cette plateforme, le Luxembourg s’est engagé à investir 30 millions d’euros dans des investissements ayant un impact direct dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Quand on est, comme le Luxembourg, le deuxième centre mondial de fonds d’investissement après les États-Unis, quand vous avez 143 banques dans votre pays, quand vous avez la chance d’avoir une des Bourses les plus dynamiques du monde, alors vous êtes particulièrement disposé à utiliser cette place financière pour réaliser les objectifs de la COP21», se réjouit Pierre Gramegna.

Le ministre des Finances accueillait hier Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), afin de lancer officiellement une «initiative pionnière» : une «plateforme du financement climatique Luxembourg-BEI».

C’est en effet la première fois qu’un État de l’UE conclut un tel partenariat de financement climatique avec la BEI. Concrètement, le gouvernement luxembourgeois mettra, les trois prochaines années, 30 millions d’euros à la disposition de véhicules d’investissement basés à Luxembourg, ces derniers ayant la particularité de soutenir des projets ayant de fortes retombées positives pour le climat.

Une suite logique à l’engagement luxembourgeois durant la dernière conférence sur le climat à Paris, la COP21, souligne Carole Dieschbourg : «Le gouvernement luxembourgeois a ratifié l’accord de Paris et reste déterminé à soutenir le financement climatique international avec une contribution de 120 millions d’euros de 2014 à 2020», soit un effort de 215 euros par habitant, précise la ministre de l’Environnement.

«Les institutions financières comme la BEI joueront un rôle clé pour aider le Luxembourg à mettre en œuvre ses engagements», ajoute-t-elle.

Séduire les investisseurs privés

Ces dernières années, les gouvernements ainsi que les institutions financières internationales emmenées par la BEI ont intensifié leurs efforts et mis des ressources financières supplémentaires sur la table pour la lutte contre les changements climatiques.

Mais la «clé» pour renforcer l’impact des financements climat consiste à panacher fonds publics et capitaux privés, ce qui permet d’attirer les investisseurs du secteur privé, explique Werner Hoyer, le président de la BEI : «Le Luxembourg ouvre la voie à d’autres pays vers l’innovation dans le financement de l’action pour le climat. La plateforme que nous lançons se veut un exemple stimulant de la façon dont on peut utiliser au mieux des fonds publics peu abondants pour mobiliser des ressources publiques et privées en faveur de projets à haut potentiel d’incidence positive pour le climat.»

Des projets «modestes par la taille, mais porteurs de réels changements sur le terrain pour les conditions de vie des populations locales», précise-t-il.
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, conclut : «Je suis heureux que le Luxembourg soit le premier pays à conclure un tel partenariat avec la BEI dans le domaine de la finance climatique. Cette coopération constitue un pilier important afin d’établir le Luxembourg comme une véritable place financière verte.»

Romain Van Dyck

100 milliards d’ici 2020

Un des principaux objectifs de la COP21 est que les pays mobilisent davantage de fonds publics et privés pour assurer la transition vers une économie respectueuse du climat et stimulent une croissance économique durable.

Les investissements sobres en carbone et favorisant la résilience au changement climatique, en complément des ressources internes des pays en développement, constituent la piste privilégiée. L’UE s’est engagée à consacrer au moins 20% de son budget à l’action pour le climat d’ici à 2020. Les pays développés dans leur ensemble se sont engagés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique.

 

 

 

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