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Le vrai défi de «papa» Juncker est devant lui


Le quotidien belge trouve des circonstances atténuantes au président de la Commission, rappelant le nombre et l’intensité des crises que le luxembourgeois affronte depuis son arrivée à Bruxelles. (photo AFP)

Le quotidien belge Le Soir a passé à la loupe l’action de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne depuis novembre 2014.

«Juncker peut-il encore sauver l’Europe ?» : c’est sous ce titre interrogatif barrant sa une que Le Soir a consacré ce lundi 25 juillet un dossier au président de la Commission européenne. Sur deux pages, le quotidien belge dresse un bilan de l’action du patron de l’exécutif européen depuis sa prise de fonction en novembre 2014. Et tente de répondre à la question: Jean-Claude Juncker a-t-il réussi à imposer une Commission politique «qui tienne tête aux États», tel que l’ancien Premier ministre luxembourgeois l’avait annoncé avant sa prise de fonction ?

La réponse est plutôt mitigée selon Le Soir. Le quotidien belge trouve néanmoins des circonstances atténuantes au président de la Commission, rappelant le nombre et l’intensité des crises que le luxembourgeois affronte depuis son arrivée à Bruxelles : le scandale LuxLeaks le visant directement, la crise grecque, la crise des réfugiés et enfin le Brexit. Une litanie à laquelle l’on pourrait ajouter le terrorisme ou encore la crise ukrainienne. Le Soir rappelle quelques accrocs majeurs où le président de la Commission s’est heurté aux États. A commencer à l’Allemagne et aux pays du nord de l’Europe, adeptes d’une stricte orthodoxie budgétaire dans le dossier grec. Ou encore avec les pays d’Europe orientale dans la gestion de la crise des réfugiés.

«Papa est toujours là»

Dans ce sens, un officiel européen juge que la Commission politique est un échec. Mais elle serait avant tout imputable aux États qui «ne sont pas prêts à lâcher des compétences». Le même responsable sous-entend cependant qu’il y a bien un problème Juncker. «L’Europe de papa est morte. Sauf que papa est toujours là : c’est Juncker», lâche cet interlocuteur anonyme présenté par Le Soir comme issu du même camp politique que l’ancien Premier ministre luxembourgeois.

La succession de crises a mis en exergue la fragilité de l’UE et a incontestablement marqué Jean-Claude Juncker, y compris sur le plan physique, note Le Soir. Mais le journal belge reconnaît à Jean-Claude Juncker «une vivacité intellectuelle peu commune», tout en affirmant qu’il n’existe aucune preuve de problèmes majeur de santé ou d’alcool, comme cela est souvent rapporté.

Alors que les appels à la démission du président de la Commission européenne fusent de toute part, particulièrement depuis le Brexit, Le Soir veut lui accorder un sursis. Partant du principe que la sortie du Royaume-Uni va forcément remodeler le fonctionnement de l’UE, le journal affirme que le vrai défi de Juncker est devant lui : saura-t-il imposer une Commission qui sera le «pivot» d’une action efficace de l’UE ? Ou au contraire cèdera-t-il à «une Europe toujours plus dominée par les gouvernements ?» «Voilà le terrain de bataille sur lequel la question de la capacité politique de Jean-Claude Juncker et de sa Commission se posera avec le plus d’acuité», affirme Le Soir.

Fabien Grasser

Un commentaire

  1. La critique est facile, l’art beaucoup moins.
    Courage M.Junker.

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