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Les socialistes sonnés, mais motivés


Étienne Schneider, ici aux côtés de Dan Biancalana et Mars Di Bartolomeo (de g. à d.), a voulu rassurer et remobiliser les troupes avant l'échéance électorale de l'année prochaine.(photo: le Quotidien)

C’est un meeting, pas un congrès, on ne décide rien, on discute. À vrai dire, lundi soir, les socialistes se sont surtout félicités de leur deuxième place, même s’ils ont perdu la première et espèrent se maintenir aux législatives. L’air de rien.

La formule plaît visiblement aux ténors du parti et elle sera renouvelée. Hier soir, les socialistes ont trouvé une manière de se remonter le moral : le meeting postélectoral qui ne livre aucune statistique ni aucune analyse du résultat, mais qui fait monter sur scène une poignée de vainqueurs. Pour quoi faire? Pour livrer des recettes.

Celles de leur succès personnel ou de celui de leur équipe. Un petit show d’une heure animé par la secrétaire d’État, Francine Closener, qui en a eu l’idée. C’est aussi la régionale de l’étape qui est venue en voisine au Kinneksbond de Mamer. Les socialistes sont heureux de la seconde place qu’ils ont obtenue lors des élections communales du 8 octobre dernier mais, comme le rappelle le président du parti, Claude Haagen, ils ne peuvent pas se réjouir d’avoir perdu la première place.

Peu importe, il y a eu des gagnants et c’est d’eux dont on va parler. Francine Closener fait monter sur scène quatre socialistes gagnants de ces élections, un représentant par région, deux hommes et deux femmes, qui ont tous obtenu de très bons résultats dans leurs communes respectives.

Ils ont discuté du travail abattu ces six dernières années et pas seulement pendant la campagne électorale, de leur rapport et de leur lien avec la population, de communication et d’information. Les thèmes qui ont retenu l’attention des électeurs étaient également importants, comme la prise en charge des enfants, la mobilité, l’école, qui sont autant de sujets dont le LSAP doit s’emparer s’il veut revenir dans la course. Car pour l’heure, à chaque échéance, le parti laisse des plumes.

Le social, leur affaire

Il semblerait que ce soit auprès de ses élus locaux que le parti veuille puiser ses idées pour mener la prochaine campagne des législatives. Le LSAP a l’intention de faire participer sa base à l’élaboration du programme pour les législatives. Un site intranet réservé à ses membres permettra de recueillir leur avis et leurs idées. Hier déjà, ceux qui étaient invités à prendre la parole ont donné quelques pistes.

Que réclament-ils? Plus de sélectivité sociale pour la prise en charge des enfants, car un couple de médecins n’a pas besoin de gratuité pour s’en sortir dans la vie. Le domaine social, c’est le sujet qui revient régulièrement sur le tapis, avec l’éducation et la mobilité. «On doit devenir plus forts dans le domaine social sans verser dans déi Lénk», a dit l’une des candidates élues.

Il faut que le parti s’occupe de la jeunesse, du vivre ensemble, de la qualité de vie et, surtout, de retrouver la confiance des électeurs. «Nous avons eu de bons résultats», a estimé Claude Haagen en début de meeting, mais c’est se voiler la face. Certains dans la salle ont moyennement apprécié le meeting nouvelle formule, car ils s’attendaient à une analyse de ce qu’ils considèrent comme un échec supplémentaire, une lente érosion qui leur fait craindre le pire pour le rendez-vous électoral de 2018.

Jean Asselborn et Étienne Schneider, deux ministres du gouvernement, ont beau trouver la formule «géniale», elle n’a pas apporté les réponses aux questions que de nombreux militants se posent. La première d’entre elles est de savoir pourquoi les socialistes ont perdu leur première place dans les communes. Ils n’ont pas eu de début de réponse hier soir. Mais ce n’était visiblement pas le but.

L’ambition de cette soirée était de faire se rencontrer les militants en dehors d’une ambiance de congrès et de faire parler ceux qui n’ont jamais la parole. Des candidats peu connus, sinon dans leur commune.

Étienne Schneider a déclaré hier soir que le LSAP avait les meilleurs ministres au gouvernement, les meilleurs députés, et que c’était le meilleur parti tout court. Pas sûr que cela suffira pour gagner les prochaines élections. Les socialistes visent au moins le maintien. Mais rien n’est moins sûr.

Geneviève Montaigu.

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