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Manifestation contre le CETA au Kirchberg : «Ne vendez pas notre démocratie»


Des hommes en colère qui refusent d’être esclaves du CETA, la place de l’Europe en comptait quelques dizaines, mardi matin, lors d’une manifestation au Kirchberg. (photo Alain Rischard/Editpress)

Des activistes anti-CETA ont occupé ce mardi matin le parvis du centre de conférence européen, où les ministres du Commerce de l’UE devaient signer ce traité de libre-échange entre l’UE et le Canada.

«Do you hear the people sing, singing the song of angry men ? It is the music of a people, who will not be slaves again» clament les manifestants, reprenant le célèbre chant des Misérables. Des hommes en colère qui refusent d’être esclaves du CETA, la place de l’Europe en comptait quelques dizaines, mardi matin, lors d’une manifestation au Kirchberg.

Un piquet de protestation marqué par l’action de militants Greenpeace, qui ont réussi à s’arnacher sur le toit du centre de conférence européen pour y suspendre une large banderole « ne vendez pas notre démocratie ».

De quoi faire vibrer le cœur de ce militant Greenpeace d’origine britannique, installé au Luxembourg depuis une trentaine d’année : «Je crains que le CETA n’ouvre la porte à une perte de démocratie, avec un impact sur les conditions de travail, les normes européennes, l’environnement aussi…» Des acquis qui étaient déjà menacés avec le TTIP, ajoute-t-il. «Donc nous sommes heureux que le TTIP soit actuellement au point mort, mais on craint que le CETA soit une façon détournée de parvenir au même résultat » estime-t-il. Le traité UE-Canada est fréquemment accusé d’être un « cheval de troie » pour le TTIP, comme l’atteste les caricatures brandies par les militants.

« Le Luxembourg a raté l’occasion »

Véronique Eischen, membre du comité exécutif de l’OGBL : «Il est regrettable que nos ministres n’aient pas davantage prêté attention à ce cri d’alarme. Car il reste tellement de points dans cet accord de libre-échange qui sont flous, qui demandent des éclaircissements, que le CETA ne peut pas être légitimement signé en l’état. » Et le fait que le gouvernement luxembourgeois n’ait pas marqué son opposition à ce traité est la preuve, ajoute-t-elle, qu’il soutient dans son entièreté la politique néolibérale mise en place par la Commission Juncker.»

Même son de cloche du côté du député déi lenk David Wagner : «Le Luxembourg a raté l’occasion de prendre position contre le CETA. Donc si cet accord devait capoter, ce ne sera hélas pas grâce à notre gouvernement. »

Mais cela pourrait être grâce à la Belgique. Du moins, c’est ce qu’espèrent des activistes brandissant une bannière «3,4 millions d’Européens comptent sur la Wallonie » avec la photo de Paul Magnette en superhéros. Le socialiste wallon a en effet déclaré qu’il ne donnera pas «les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral et la Belgique ne signera pas le Ceta le 18 octobre», espérant ainsi empêcher le vote du traité, l’accord des 28 États membres de l’Union européenne étant indispensable. Un super-héros ? Ce n’est pas l’avis de ce militant OGBL qui estime que «certes, cela nous laisse un espoir, mais Paul Magnette n’est qu’un opportuniste. Il est plus désireux de réaliser un gros coup politique que de faire échouer le CETA.»

«Si on vote pour le CETA , on souscrit à une politique néolibérale très dangereuse pour l’Europe», conclut Nico Wennmacher, figure de l’aile antilibérale du LSAP. «C’est un choix de société qui est actuellement sur la balance. Soit on soutient les multinationales, soit on soutient la société civile.»

Romain Van Dyck

Lire également notre dossier : Syndicats européens et canadiens unis contre le CETA

 

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