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Moissons 2016 : encore une année pourrie


Si les agriculteurs avaient dû composer avec une forte sécheresse l'année dernière, 2016 leur a réservé trop d'humidité et des pluies diluviennes. Les pertes s'élèvent jusqu'à 30 % pour certaines cultures. (photo archives LQ)

Les récoltes de cette année ont été mauvaises, la faute notamment aux pluies diluviennes et au manque de soleil. Ces deux facteurs ont pourri les cultures des agriculteurs durant le printemps dernier. Les pertes, par rapport à l’année dernière, tournent autour de 25 % pour les céréales et 30 % pour le colza, tandis que la qualité de l’orge et des fourrages laisse à désirer.

Le bilan dressé mardi conjointement par le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, la coopérative agro-industrielle spécialisée dans la production et la transformation de matières grasses végétales, De Verband Versis, la LSG (producteurs luxembourgeois de semences) et le directeur des Moulins de Kleinbettingen, n’est pas très reluisant.

Car si la sécheresse avait pourri le bilan 2015 des moissons, la douceur de l’hiver, l’humidité du printemps et les fortes chutes de pluie du mois de juin ont cette année largement détérioré les différentes cultures du pays. «Ces conditions météorologiques se sont avérées propices au développement de maladies propres aux céréales», a indiqué le ministre de l’Agriculture.

Le constat est amer et les représentants de la coopérative De Verband Versis ont qualifié ce cru 2016 de «moissons très décevantes». Les chiffres présentés sont, en effet, sans équivoques.

(De g. à dr.) Le ministre de l'Agriculture, Fernand Etgen, le président de la Bauerenallianz, Camille Schroeder, et le directeur des Moulins de Kleinbettingen, Jean Muller, affichent un sourire trompeur, vu le bilan. (photo ministère de l'agriculture)

(De g. à dr.) Le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, le président de la Bauerenallianz, Camille Schroeder,
et le directeur des Moulins de Kleinbettingen, Jean Muller, affichent un sourire trompeur, vu le bilan. (photo ministère de l’agriculture)

Pertes en quantités et en qualité

Les Moulins de Kleinbettingen, entreprise de meuniers depuis 1704, a par exemple connu une chute du taux de livraison de ses grains de 20 à 25 %. Cette tendance à la baisse est globalement la même au niveau national : les pertes par rapport à l’année dernière tournent ainsi autour des 25 % pour les céréales, voire 30 % en ce qui concerne le colza. La qualité des récoltes est, par ailleurs, très variable. «L’orge et les fourrages sont de faible qualité», a, par exemple, déploré la coopérative De Verband Versis.

Quant aux prix, ils sont forcément en chute libre : ils ont, en moyenne, baissé de 10 % à 15 % par rapport à l’année dernière.

Dans ce contexte morose, Fernand Etgen a changé sa casquette de ministre de l’Agriculture et de la Viticulture pour celle de ministre de la Protection des consommateurs. «Mon premier devoir est que les citoyens puissent avoir de la nourriture de qualité dans leur assiette», s’est-il exclamé. Face à la globalisation des marchés de produits alimentaires et face aux dangers de la «malbouffe», le ministre a insisté sur l’importance des labels de qualité nationaux et appelé une fois de plus à privilégier les produits du terroir.

Fernand Etgen a évoqué la nécessité de garantir la traçabilité des chaînes alimentaires et le poids de la notion de «régionalité». «Celle-ci doit constamment être promue, car elle constitue un élément primordial de développement durable», a encore argumenté le ministre, avant de terminer sur une note positive, en arguant que «la nouvelle loi agraire soutient fortement les investissements dans le monde agricole». Bref, il ne reste plus qu’à espérer que Dame Nature sera moins ingrate pour les moissons 2017…

Claude Damiani

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