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Mondiaux de cyclo-cross : Adrie Van Der Poel répond aux critiques


Adrie Van Der Poel se défend : "Je ne dis pas qu'en dessinant un parcours, on ne peut pas avantager un coureur par rapport à un autre. Mais les gens qui me connaissent savent que je ne peux pas faire ça. (...) Et je n'ai pas moi-même dessiné le circuit." (photo Julien Garroy)

Présent à Belvaux où il conseille les organisateurs, Adrie Van Der Poel, le père de Mathieu (champion du monde 2015), a répondu mardi aux attaques de Niels Albert, coach de Wout Van Aert (champion du monde 2016). Le second accuse le premier d’avoir construit un parcours avantageant son fils.

Programmés les 28 et 29 janvier, les championnats du monde de Belvaux ont déjà commencé ! La preuve ? Niels Albert, actuel directeur sportif de Crelan-Charles (aujourd’hui âgé de 30 ans, il fut champion du monde en 2009 et 2012), où évolue Wout Van Aert, l’actuel champion du monde, est sorti du bois, mardi matin, dans la presse flamande.

«Je trouve quand même étrange qu’Adrie Van Der Poel soit chargé par les organisateurs des Mondiaux 2017 de tracer le parcours. Imaginez un peu Patrick Lefevere (le manager de l’équipe Quick Step où évolue Bob Jungels) donner des conseils à l’organisation plusieurs fois avant les Mondiaux de cyclisme. Ce serait bizarre pour les autres coureurs et directeurs sportifs. Patrick, ou son directeur sportif, construirait un parcours à l’avantage de ses coureurs. Eh bien je ne peux pas m’ôter l’idée qu’Adrie fera pareil au Luxembourg. Il n’y a donc pas de règle ? » s’est insurgé Albert.

Interrogé par la même presse flamande, Peter Van Den Abeele, le coordinateur technique de l’UCI, autrement dit, responsable de la discipline pour la fédération internationale, a botté en touche : «Adrie (Van Der Poel) n’a aucune fonction à l’UCI et n’a effectué aucune inspection pour nous. Nous avons notre propre délégué technique, Beat Wabel, qui a déjà inspecté le parcours plusieurs fois et qui le fera encore. Adrie a été engagé par l’organisation pour les aider avec le parcours. »

Van Den Abeele aurait reconnu toutefois qu’il est possible d’avantager un coureur en traçant un parcours : «Évidemment, tu peux placer des obstacles qui sont à l’avantage et au désavantage de l’un ou l’autre coureur. À quel point ils seront à l’avantage de Mathieu, c’est difficile de le mesurer. »

C’est Mathieu Van Der Poel qui fut le premier à réagir à la polémique : «Quand Wout (Van Aert) est devenu champion du monde chez les espoirs à Hoogerheide en 2014, sur un circuit dessiné par mon père, je n’ai entendu personne se plaindre», a-t-il expliqué sur Twitter.

Interrogé mardi par nos soins lors de notre entrevue, Adrie Van Der Poel ne s’est pas dérobé. Il a livré un long plaidoyer :

«Je ne dis pas qu’en dessinant un parcours, on ne peut pas avantager un coureur par rapport à un autre. Mais les gens qui me connaissent savent que je ne peux pas faire ça. Je suis content que je n’ai pas moi-même dessiné le circuit, puisque c’est quelqu’un de l’organisation qui s’en est chargé. Il n’y a donc pas de souci. Je réponds qu’avant d’avancer des choses, il faut être informé. Après, seulement, tu peux t’interroger.

Je pense que Niels Albert veut polémiquer, jeter de l’huile sur le feu. Mais il n’y a pas de feu. Je trouve dommage qu’un ancien coureur comme lui ait des doutes. Niels Albert oublie de préciser qu’en 2009 (NDLR à Hoogerheide) il est devenu champion du monde sur un circuit que j’ai tracé. Je précise que des Néerlandais sont venus me voir et m’ont demandé si je voulais changer le circuit. J’ai dit non.

En 2014, Wout Van Aert devient champion du monde (chez les espoirs) sur le circuit que j’ai fait. En 2017, Wout Van Aert va devenir champion du monde sur un circuit que mes amis ont tracé. De quoi on parle? Je réponds aux questions des journalistes, mais je ne réponds pas aux messages des réseaux sociaux. Cela me fait mal au cœur.

Je m’occupe des manches de Coupe du monde de Valkenburg et Hoogerheide et, en 2018, c’est moi qui dessinerai le circuit des Mondiaux. Je crois que je fais quelque chose pour le vélo. cela me coûte beaucoup de temps alors que je pourrais être en Espagne, en stage avec mes fils en ce moment…»

Affaire à suivre.

Denis Bastien

Lire notre entretien complet avec Adrie Van Der Poel dans Le Quotidien du mercredi 11 janvier.

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