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Mort de Simone Veil, icône de la lutte pour les droits des femmes


L'ancienne ministre Simone Veil avait porté la loi légalisant l'avortement en 1974. (photo AFP)

Immense figure de la vie politique française, l’ancienne ministre Simone Veil, qui avait porté la loi légalisant l’avortement en 1974, est morte vendredi matin, a annoncé son fils Jean Veil.

« Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet », a indiqué l’avocat. Elle était rescapée des camps de la mort, où elle avait été déportée à 16 ans, et incarnait pour les Français la mémoire de la Shoah.

Connue pour son fort caractère, celle qui a été l’une des personnalités préférées des Français était affaiblie depuis plusieurs années. L’été dernier, elle avait été brièvement hospitalisée pour des problèmes respiratoires.

« La France perd une femme d’exception, un grand témoin et une militante de la mémoire de la Shoah », a dit à l’AFP le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Francis Kalifat.

Cette centriste historique, membre du Conseil constitutionnel de 1998 à 2007, s’est illustrée en faisant voter la loi portant son nom sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle était alors ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

Elle avait fait face à des adversaires déchaînés (notre article et un extrait de son discours en vidéo ici). « Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter », confiait-elle dans un livre entretien avec la journaliste Annick Cojean (Les hommes aussi s’en souviennent, 2004).

Née le 13 juillet 1927 à Nice (Alpes-Maritimes) au sein d’une famille juive et laïque, et fille d’un architecte, Simone Jacob est déportée en 1944 à Auschwitz avec sa famille. Elle rencontre à Sciences-Po son futur mari Antoine Veil. Le couple, marié en 1946, aura trois enfants. Antoine est décédé en avril 2013.

Mme Veil commence en 1956 sa carrière dans la magistrature, comme substitut à l’administration centrale du ministère de la Justice. Elle est la première femme à devenir secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature (1970-74).

Entrée en politique en 1974, comme ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, elle le demeurera dans les trois gouvernements Barre, se voyant adjoindre la Sécurité sociale en 1977-78, et la Famille en 1978-79.

Tête de liste UDF lors des premières élections au Parlement européen au suffrage universel en 1979, elle renonce à son poste ministériel pour devenir présidente du Parlement européen (1979-1982). Réélue en 1984 et 1989, Mme Veil siègera au Parlement jusqu’en 1993.

De 1993 à 1995, Mme Veil est ministre d’Etat, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, dans le gouvernement Balladur.

Soutien de Raymond Barre à la présidentielle de 1988, elle rallie Edouard Balladur dans la course à l’Elysée en 1995. Elle soutient Nicolas Sarkozy en 2007.

Le 27 janvier 2005 à Auschwitz, avec l'ancien président français Jacques Chirac. (photo AFP)

Le 27 janvier 2005 à Auschwitz, avec l’ancien président français Jacques Chirac. (photo AFP)

 

(FILES) This file photo taken on September 19, 2006 at the Museum of Art and History of Judaism shows Simone Veil, then president of the Remembrance of the Shoah Foundation speaking during a press conference. Simone Veil, an Auschwitz survivor who played a leading role in legalising contraception and abortion in France, died on June 30, 2017 aged 89, her son said. Veil, an icon of French politics and the first president of the European Parliament, died at her home, Jean Veil said. / AFP PHOTO / PIERRE VERDY

Simone Veil, le 19 septembre 2006. (photo AFP)

Le Quotidien / AFP

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