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Munich : le tueur souffrait de dépression et n’avait aucun lien avec l’EI


L'émotion est très forte à Munich au lendemain de la fusillade qui a semé le chaos dans toute la ville. (photo AFP)

Le jeune Germano-Iranien de 18 ans qui a tué vendredi soir à Munich en Allemagne neuf personnes, avant de se donner la mort, souffrait d’une « forme de dépression » et n’avait aucun lien avec le groupe Etat islamique (EI).

La police a toutefois jugé « évident » le lien entre le jeune forcené, qui a agi seul, et le massacre perpétré il y a tout juste cinq ans par le Norvégien Anders Behring Breivik.

Que s’est-il passé?

La fusillade a éclaté vendredi peu avant 18h dans un restaurant McDonald’s avant de se poursuivre dans une rue adjacente. Des témoins évoquent alors trois assaillants qui sont ensuite entrés dans le centre commercial situé près du stade olympique, dans le nord de la ville. Il s’avèrera finalement que ces témoignages étaient erronés. L’homme a agi seul et s’est suicidé après les faits.

Une vidéo amateur, postée sur les réseaux sociaux, montre des gens en train de fuir le restaurant et un homme vêtu de noir tirant à plusieurs reprises sur eux.

La ville de Munich a été pendant huit heures pratiquement en état de siège. Les transports en commun ont été interrompus, la gare centrale fermée et les habitants invités à rester chez eux, tandis que des hélicoptères sillonnaient le ciel de la capitale bavaroise, dans le sud de l’Allemagne.

Mobilisation sans précédent

Plus de 2.000 policiers ont été mobilisés au moment où les autorités pensaient que plusieurs auteurs étaient en fuite. Parmi eux, des unités d’intervention d’élite venues de tout le pays, y compris le GSG9: cette unité spécialisée dans la lutte antiterroriste a été créée en Allemagne à la suite de la prise d’otages d’un commando palestinien visant des athlètes israéliens pendant les jeux Olympiques de 1972 à Munich.

Le bilan des victimes

Outre les neuf personnes tuées par balles par le tueur armé d’un pistolet et qui s’est par la suite donné la mort, la police déplore 16 blessés, dont trois très grièvement. Les personnes décédées étaient âgées de 14 à 45 ans, selon la police, la plupart étant des adolescents ou des jeunes.

Parmi les tués, trois sont des citoyens du Kosovo et trois autres de nationalité turque, selon les autorités des pays concernés.

Qui est l’auteur?

Le chef de la police locale Hubertus Andrä a indiqué qu’il s’agissait d’un jeune homme de 18 ans, détenteur de la double nationalité allemande et iranienne, né et qui a grandi à Munich. Selon les médias locaux, il vivait avec ses parents, dans un logement social où résident de nombreux étrangers ou Allemands d’origine étrangère.

Selon les premiers éléments, il souffrait « d’une forme de dépression » et semblait fasciné par les questions « liées aux forcenés », a indiqué samedi M. Andrä.

« Je ne l’ai jamais vu en colère, je n’ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins », a témoigné Delfye Dalbi, 40 ans, qui affirme être une de ses voisines. Selon elle, le jeune homme est le fils d’un chauffeur de taxi.

Sur une courte vidéo amateur largement diffusée sur les réseaux sociaux, authentifiée par la police, l’auteur de la fusillade a un échange virulent avec un riverain, au cours duquel il affirme habiter dans un quartier défavorisé et, de manière énigmatique, affirme: « J’étais en traitement hospitalier », possible référence à une prise en charge pour sa dépression.

Attentat jihadiste ou l’acte d’un forcené?

La police de Munich a fait état vendredi peu après les faits d’un soupçon de terrorisme, avant de se montrer dans la nuit plus prudente.

Selon M. Andrä, le tueur, qui transportait sur lui quelque 300 munitions, a crié quelque chose au moment de passer à l’acte mais l’enquête n’a pour l’instant pas permis de préciser ses paroles. Certain médias, citant des témoins, ont affirmé qu’il a crié « Allah Akbar » (Dieu est grand) mais, samedi, la police a écarté tout lien avec la problématique islamiste.

Les autorités ont en revanche souligné la connexion « évidente » entre le jeune forcené de Munich et Anders Behring Breivik : le 22 juillet 2011, cet extrémiste de droite avait massacré 77 personnes en Norvège.

Le Quotidien / AFP

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