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OGBL : l’heure de la grande réforme


Le président de l'OGBL, André Roeltgen, entend dynamiser et rationaliser le fonctionnement de son syndicat, pour préparer les défis futurs. (photo Isabella Finzi)

Le syndicat majoritaire du Luxembourg tenait un congrès extraordinaire, ce samedi, pour préparer l’avenir par le biais d’une optimisation de son fonctionnement. Le président de l’OGBL, André Roeltgen, évoque une rationalisation nécessaire des structures du syndicat pour s’adapter aux changements sociétaux en cours.

L’objectif du congrès extraordinaire

André Roeltgen : Le mouvement syndical libre fête ses 100 ans cette année. Dans ce contexte d’évolution syndicale, du monde du travail et des modes de vie, l’OGBL entend se réformer et s’adapter aux changements sociétaux et économiques en adoptant, notamment, de nouveaux statuts. Ces statuts sont à considérer comme étant véritablement « la Constitution » de l’OGBL. Concrètement, le syndicat aspire à revoir et à moderniser ses structures et son fonctionnement.

Un grand changement

Le syndicat n’entend pas faire une révolution, nous dit André Roeltgen. Depuis 1916, l’OGBL n’a cessé de se réformer continuellement. André Roeltgen rappelle notamment que de « grands changements » sont survenus, entre autres, à la suite de la création du LAV (Lëtzebuerger Arbechterverband) après la Seconde Guerre mondiale.

Puis en 1979, avec la fondation de l’OGBL par les responsables syndicaux issus de la LAV et de la principale fédération syndicale des employés du secteur privé (FEP). « Une époque de grandes évolutions structurelles et de changements notables au niveau du fonctionnement du mouvement syndical », dixit André Roeltgen, qui met également en avant la dernière réforme statutaire de l’OGBL, intervenue en 2006.

La «mutation dans la continuité»

Suivant un objectif de «mutation dans la continuité», les délégués de l’OGBL ont adopté une résolution lors du dernier congrès ordinaire du syndicat, en décembre 2014. Cette résolution invitait les instances du syndicat à une réflexion approfondie au sujet de son organisation interne : « Il a notamment été question d’analyser nos forces, mais également de déceler nos points faibles, en vue de revaloriser le syndicat et d’accroître son dynamisme », d’après André Roeltgen.

Une réforme statutaire

Après avoir été débattue démocratiquement, en long et en large, pendant plus d’un an, au cours d’« intenses débats », une proposition de réforme statutaire finalisée par la commission statutaire (comité exécutif de l’OGBL) a été présentée ce samedi aux 406 délégués effectifs, qui ont été invités au congrès.

La réduction du nombre de sections locales pour «davantage de souplesse et pour accroître la masse critique»

Il faut savoir que l’OGBL repose sur deux grands piliers, rappelle André Roeltgen : ses différents syndicats professionnels et sa structure géographique, avec ses sections locales et régionales. À l’occasion du congrès, il sera question pour ses délégués d’adopter une rationalisation de l’emprise territoriale de l’OGBL, en «fusionnant» un certain nombre de ses structures. Le syndicat compte actuellement 59 sections locales et deux sous-sections, regroupées en six sections régionales. Or « il sera proposé de passer à un maximum de 25 sections locales sur le territoire grand-ducal et de la Grande Région et de faire disparaître les six sections régionales », précise André Roeltgen, qui légitime ce changement de paradigme par « la baisse d’activité des structures locales, au fil des années, à cause notamment de l’avènement et du développement de nouveaux moyens de communication».

L’élargissement du spectre d’influence de l’OGBL

Une autre raison à ce changement de cap est à mettre sur le compte du « manque progressif de syndicalistes locaux, au cours de l’histoire ». Dans ce contexte général, l’année 1984 est vue comme une année charnière par André Roeltgen, à la suite de l’autoremise en question de sa section régionale du Nord, quant à la transmission effective de ses positions. « À cet instant, un certain doute a commencé à s’installer par rapport à l’évolution de notre action. » Bref, l’OGBL aspire à accroître ses activités et à élargir son spectre d’influence.

La création d’un Service national technique et logistique

En parallèle, il est prévu de mettre sur pied un « Service national OGBL », qui n’aura pas de pouvoir décisionnel politique, mais qui sera en charge des tâches techniques et logistiques du syndicat, à savoir des « missions de prospection et de coordination ». Il en va d’une logique de rationalisation, pour gagner en vitesse et donc pour abolir tout écueil de dispersion. En clair, l’OGBL vise à gagner en influence, en puissance et en rapidité.

Les autres points du congrès

Il sera aussi question de la politique tarifaire du syndicat, domaine dans lequel il sera question d’« adaptation de procédures internes », selon le président syndical.

Droits et devoirs des membres

En outre, il sera également question de fournir plus de moyens quant à la gestion des membres du syndicat, car beaucoup de choses ont avancé, d’un point de vue technique et administratif, ces dernières années.

Le financement du syndicat

La question du montant des cotisations des membres du syndicat est aussi inscrite à l’ordre du jour du congrès. Il s’agit d’entrevoir la mise en place d’un système de proportionnalité de ces montants, sous-estimés depuis 1979, selon le président syndical qui explique, par ailleurs, que le niveau des cotisations évoluera « tous les deux ans, environ ».

L’OGBL, «le syndicat d’avenir»

Comme déjà évoqué à l’occasion de la dernière fête du Travail, l’OGBL prépare activement « la 4 e révolution industrielle ». Dans ce cadre, et en fonction de l’évolution de la composition du salariat, « entre autres par rapport aux changements des modes de vie et en fonction de la croissance continue du salariat féminin», le syndicat se penchera sur les moyens visant à une optimisation de sa communication interne et externe. «Il faudra davantage occuper le terrain, en dehors des moyens classiques de communication et des voies traditionnelles de diffusion de l’information », explique André Roeltgen.

L’OGBL entend ainsi accroître sa présence sur les réseaux sociaux. « Une priorité », selon le président de l’OGBL.

Une résolution sur l’actualité internationale

Brexit, CETA, TTIP et autres sujets brûlants de l’actualité internationale seront à l’ordre du jour du congrès de ce samedi. Une résolution a d’ailleurs été élaborée dans ce sens et elle sera soumise au vote des délégués.

Le calendrier de la réforme

« Tout va s’accélérer jusqu’en 2019 » , indique André Roeltgen.

Augmentation salariale

Par ailleurs, l’OGBL rappelle qu’il défend, de manière générale, des augmentations salariales et une augmentation structurelle du salaire social minimum, au Luxembourg, car « la productivité générale, dans le pays, donne une telle marge de manœuvre aux politiques », selon les termes d’André Roeltgen.

Les relations avec le patronat…

Parallèlement à cette revendication, l’OGBL appelle l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) à « commencer à dialoguer convenablement » avec lui et à « arrêter de diviser les salariés, comme cela a été le cas avec sa proposition ridicule de réforme de la Caisse nationale de santé ».

… avec le LCGB…

D’autre part, André Roeltgen estime que le LCGB est coupable de délit de « non-respect du syndicat majoritaire que nous sommes ». Cela étant, l’objectif de l’OGBL reste de créer, à terme, un syndicat unifié.

… et avec le gouvernement

En ce qui concerne ses relations avec le gouvernement de Xavier Bettel, l’OGBL constate davantage de « motivation pour faire avancer les choses », qu’avec les gouvernements de Jean-Claude Juncker.

La directrice de l’Adem au Conseil d’État

À propos de l’intégration future de la directrice de l’Adem (Agence pour le développement de l’emploi), Isabelle Schlesser, au sein de la Haute Corporation, le président syndical a indiqué ne pas vouloir commenter ce choix gouvernemental.

Claude Damiani

 

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