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Refus de libérer les internationaux : le F91 risque de faire des émules


Si la sélection est désormais essentiellement composée d'expatriés, Luc Holtz peut difficilement se passer des Dudelangeois, à l'image d'un Dave Turpel. (photo Gerry Schmit)

BGL LIGUE De nouveau, le F91 fera de la rétention d’internationaux, la semaine prochaine. Et les autres cadors? Ils regardent la situation avec distance… mais intérêt.

Dino Toppmöller va remettre ça. Pour la deuxième fois en moins d’un an, Dudelange va retenir ses internationaux et ne les laissera pas se rendre au rassemblement pour affronter Sarrebruck, le mercredi 13 février (NDLR : coup d’envoi à 18h à Canach), onze jours avant la reprise, qui est l’argument officiellement invoqué.

Le technicien dudelangeois nous expliquait l’année dernière, au moment de prendre une décision similaire, ne «rien avoir contre la sélection», être totalement disposé à travailler main dans la main avec Luc Holtz. Mais que son job à lui, c’est de «préserver les intérêts du F91». À l’époque, il avait invoqué la nécessité de préparer un match important, alors que Dudelange était en position délicate en championnat. L’Allemand jurait que c’était un coup ponctuel, pas forcément voué à se répéter. Eh bien, nous y voilà : ça recommence.

Un remerciement pour le référendum?

Une nouvelle «affaire» F91-FLF? Cette dernière vient bien de lancer auprès de ses clubs un référendum de réforme de la réglementation sur les prêts de joueurs qui pourrait bien enquiquiner sérieusement le triple champion en titre, mais il faut sûrement y voir un hasard. Non?

Toujours est-il que si Dudelange et son coach peuvent se permettre de demander à leurs internationaux de snober ce genre de rendez-vous, c’est bien parce qu’ils les savent encore incontournables pour Luc Holtz. On imagine en effet encore mal le sélectionneur décider de se priver de garçons comme Kevin Malget, Danel Sinani ou Dave Turpel pour les prochaines échéances. Impossible. À moins qu’il décide de frapper un très grand coup pour éviter que ce genre de comportement commence à faire tache d’huile.

Luc Holtz estime en effet faire du donnant-donnant dans la relation qu’il a avec les clubs de DN. Il a d’ailleurs de longue date aboli le traditionnel stage de début d’année, justement pour ne pas perturber la préparation des clubs et pouvoir piocher dans le vivier ponctuellement. Pour des rencontres en forme de revues d’effectif qui visent à compléter un groupe des Roud Léiwen désormais presque exclusivement composé d’expatriés.

«Chez nous, on est fier quand ils sont appelés»

Ce doit être pour cela que le reste des gros pourvoyeurs de la sélection ne suit pas vraiment le mouvement initié par le F91. Parce qu’aucun ne souhaite se priver d’envoyer quelqu’un en sélection. «Chez nous, on est fier quand ils sont appelés», s’emballe Marc Thomé, coach de la Jeunesse. «Et ils reviennent plus motivés.»

La Vieille Dame devait envoyer Luisi à ce rassemblement. C’est foutu pour lui. Pas pour Todorovic et Delgado. Au Progrès, ils seront six à s’absenter 48 heures. Et à Niederkorn, cela ne gêne personne, surtout pas Cyril Serredszum : «On sait très bien qu’à cette période de l’année, il y aura quelque chose et on comprend. On travaille pour que tout le monde soit content et deux jours d’absence à ce moment de la saison, c’est gérable.»

«Je trouve ça irrespectueux»

Alors quoi? Le F91 est-il le seul à vouloir se permettre de dire non à la fédération? Ce serait trop facile. Et ce manque de bonne volonté pourrait bien commencer à faire tache d’huile, ce qui commencerait à menacer sérieusement ces rassemblements qui permettent à Luc Holtz de prendre le pouls de ses joueurs de DN. «Forcément, si cela arrive à un moment où cela cause une semaine anglaise, peut-être que j’en viendrai à me demander : « Mais pourquoi ceux du F91 peuvent le faire et pas nous? »», se demande Marc Thomé.

À Differdange, Arno Bonvini, qui a vu Muratovic rejoindre Jänisch chez les convoqués, grince aussi des dents : «Je viens de voir qu’on ajoute un match en mars (NDLR: le 6, contre Sandhausen). Ça n’engage que moi au club, mais je trouve ça irrespectueux et pas sérieux. Entre deux journées? Je vais réfléchir à ce que je vais faire, mais je vais surtout demander l’avis de mon président.» Le début d’un vent de fronde qui pourrait devenir très désagréable?

Julien Mollereau

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