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Sabir Bougrine (F91) : « Les Espagnols, je pense que je les lis bien »


Sabir Bougrine ne redoute pas la confrontation entre le F91 et Séville. (photo LQ)

Sabir Bougrine a hâte de se confronter au football ibère, qu’il adore par-dessus tout. Le milieu de terrain belgo-marocain, casquette Icon noire vissée sur la tête, ne se laisse pas déstabiliser par ce début de saison turbulent en championnat. Il est clairement en mode Europa League, ce qui change tout.

Neuvième de DN, très loin du podium, le F91 part-il à Séville le cœur léger ?
C’est un peu dur oui, mais je trouve qu’on a fait un bon match au Fola (NDLR : défaite 2-1, le week-end dernier), où l’on méritait beaucoup plus. Mais cela reste un grand plaisir d’aller se confronter à une grande équipe comme Séville. Le championnat… on a le potentiel. Ça va venir. Il faut juste se montrer patient. De toute façon, avant même que la saison ne commence, tout le monde nous avait prévenus que les autres équipes nous attendraient.

Ces doutes au niveau local ne vous gâchent donc pas votre plaisir à l’international ?
Non parce que ce qu’on fait, c’est un rêve que beaucoup de joueurs aimeraient vivre. On va se retrouver dans un grand stade avec beaucoup de monde. Bon, moi, j’ai déjà joué devant 35 000 personnes contre Lens ou même sur des derbies avec Malines, Anvers, Lierse… Là, c’est un peu plus violent, de très chaudes ambiances. J’adore ça. Ça me donne encore plus envie de jouer !

Demande-t-on à un milieu créatif comme vous le même boulot en DN et en Europa League ?
Non, effectivement, c’est un peu différent. Là, à Séville, on aura moins le ballon. Tactiquement, on me demandera de plus défendre mais surtout de me projeter beaucoup plus vite vers l’avant. Mais faire le switch entre ces deux façons de jouer n’est pas trop compliqué pour moi.

Sur ce genre de parties, sur quoi pouvez-vous avoir de l’influence ?
Eh bien, j’ai un peu leur style de jeu, aux Espagnols. Je pense que je les lis bien, que je peux mieux défendre sur eux que sur d’autres. Quand j’évoluais au Lierse, on avait affronté Cordoue en préparation. Seulement une équipe de deuxième division mais, techniquement, c’était déjà impressionnant. Il faut tout voir avant contre eux. J’aime bien ces pays où le physique ne compte pas.  Pas comme en France par exemple…

Curieusement, c’était la deuxième étape de votre carrière puisque vous sortez d’une expérience au Paris FC, en Ligue 2, un championnat justement très physique.
C’est vrai. Et ça a été dur de s’adapter là-bas, au début. Mais je suis toujours à l’écoute et j’ai vite appris, d’autant que j’étais là-bas pour le travail et uniquement le travail. Je ne sortais pas, sauf quand ma famille descendait de Malines pour me rendre visite et que je devais leur faire voir la ville. Je suis devenu plus mature là-bas.

Avec vos capacités pour être un dépositaire du jeu alors que votre style est quand même très différent de celui de l’autre joueur capable d’assumer le rôle, Mario Pokar, comment l’équipe dans son ensemble, qui dépend tout de même énormément, en Europa League, du joueur capable d’orchestrer le jeu, doit-elle s’adapter ?
Je ne sais pas (Il réfléchit). Je ne sais pas si l’équipe doit se réorganiser en fonction de si c’est moi ou si c’est Mario, un joueur que j’aime beaucoup. Maintenant, tout le monde me connaît bien. Lui ou moi, c’est la même chose. Sauf que lui c’est la passe et moi j’aime bien casser les lignes.

Vous posez-vous la question de votre niveau individuel par rapport au genre d’adversaire que vous allez rencontrer ce soir ?
Oui ! Oui, c’est ça que je veux voir ! J’ai 23 ans, quel est mon niveau ? Dans ma tête, pas de doute, j’y suis. Mais là, je vais me tester. En sachant que, de toute façon, il me faudra beaucoup travailler derrière.

Faudra-t-il vous envisager un cran plus haut, à terme ?
Bah pour moi, c’est la même chose. Je peux faire le clic très vite. Devant la défense, il faut juste jouer plus simple. Mais c’est tout. Cela dit, j’ai toujours joué devant la défense dans mes clubs précédents.

Dans vos clubs précédents, vous avez notamment croisé un certain Aurélien Joachim. Pour vous qui avez dû vous désespérer de voir le club autant galérer à se trouver un avant-centre crédible, n’aurait-il pas été intéressant, en pointe, au F91 ?
Oui, il aurait été très utile dans cette équipe. Surtout que c’est un bon garçon, toujours ouvert, à l’hygiène de vie irréprochable et pour qui le poids n’a jamais été un souci. Je ne sais pas pourquoi il n’a pas mieux réussi. Au Lierse, c’était un leader dans le groupe.

Où l’intégration s’est trouvée facilitée par le fait qu’autant de Belges peuplent l’effectif, non ?
Oui parce que ce sont des gens que je connais depuis un bout de temps. Bouchouari par exemple, je l’ai déjà affronté et il était en centre de formation avec mon petit frère. Un autre que j’ai beaucoup rencontré aussi, c’est Charles Morren. On était souvent face à face quand lui jouait à l’Union Saint-Gilloise. Lequel de nous deux regrette le moins ces confrontations? (Il sourit) Demandez-lui. Mais je crois qu’il souffrait beaucoup plus que moi.

Entretien avec Julien Mollereau

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