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France : deux morts dans l’effondrement spectaculaire d’un pont


Une adolescente est morte, et plusieurs personnes restent "disparues", explique les autorités françaises. (photo AFP)

Deux personnes, dont une adolescente de 15 ans, ont été tuées dans l’effondrement spectaculaire lundi matin d’un pont routier suspendu dans le sud-ouest de la France, qui relance la controverse sur la fiabilité des ponts dans le pays.

Les causes de l’accident sont encore inconnues, a indiqué le gouvernement, tout en annonçant le lancement immédiat d’une enquête. Les regards se portent sur un des véhicules accidentés, « a priori un véhicule lourd » qui aurait pu entraîner l’effondrement de l’ouvrage, interdit aux camions de plus de 19 tonnes. « Aucune hypothèse ne peut-être confirmée », a toutefois souligné le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez, venu sur place.

Une adolescente de 15 ans, habitante de Mirepoix-sur-Tarn, lieu du drame, a été tuée quand la voiture que conduisait sa mère est tombée à l’eau, avec un camion. Sa mère a pu être sauvée par des témoins, selon le procureur de Toulouse. Le corps du conducteur du camion, un temps porté disparu, a été retrouvé en fin de journée, coincé dans la cabine du véhicule, a précisé le maire. Cinq personnes, des témoins ayant tenté de porter secours aux victimes et deux pompiers, sont en état d’urgence relative.

Le tablier du pont, quasi entièrement effondré et dont la chaussée a été presque coupée en deux, plonge dans la rivière, profonde de plus de 20 mètres et large de 100 à cet endroit. Des plongeurs étaient sur place pour confirmer qu’il n’y avait pas de troisième véhicule impliqué. Le pont de structure métallique, datant de 1931, avait « fait, semble-t-il, l’objet d’un suivi correct », selon le procureur. L’ouvrage, qui mesurait 155 mètres de long et 6,50 de large, ne présentait « aucun problème de structure » lors de sa dernière inspection détaillée en 2017, et le dernier contrôle a eu lieu en décembre 2018.

Fréquemment emprunté par des camions trop lourds

« Ce n’était pas un ouvrage classé à surveillance renforcée ou en état critique », assure Georges Tempez, responsable de l’organisme public qui avait conduit l’inspection en 2017. « Ces ponts sont interdits aux véhicules de plus de 19 tonnes mais il est fréquent que des camions de plus gros tonnage les empruntent », a par ailleurs relevé le président de la Communauté de communes. Les ouvrages suspendus sont répandus dans cette région, ils ont été installés sur la rivière Tarn après des inondations en 1930.

« On le prend tous les jours ce pont. On était loin de s’imaginer qu’il pouvait s’effondrer. Les bus scolaires venaient juste de passer », a raconté Audrey, 36 ans, qui habite à 100 mètres. Pour la commune d’un millier d’habitants, située à une trentaine de kilomètres au nord de Toulouse, le pont était « un axe de circulation important », emprunté notamment par de nombreux piétons.

Ce drame « illustre malheureusement » les conclusions de la mission d’information sénatoriale sur la sécurité des ponts, à savoir qu’il y a « une vraie dangerosité de l’état de nos ponts », a déclaré son président Hervé Maurey. Selon les conclusions de cette mission, mise en place après l’effondrement meurtrier du viaduc italien de Gênes en août 2018 (43 morts), « au moins 25 000 ponts » français « sont en mauvais état structurel », sur les 200 000 à 250 000 ouvrages que compte le pays – le nombre exact de ponts routiers en France n’est pas connu.

LQ/AFP

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