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Urgences : « 9h d’attente » à Thionville, prise en charge immédiate à Esch


Aux urgences, les ingrédients des situations de crise sont souvent réunis. (Photo RL/Pierre Heckler)

Un couple originaire de Molvange garde un souvenir amer de son passage aux urgences de Thionville. Il s’est finalement tourné vers le Luxembourg.

Pas simple d’être confronté aux services d’urgence : inquiétude voire angoisse des patients et de leurs proches, communication pas toujours simple avec des personnels affairés sinon débordés, ambiance souvent surchauffée : les ingrédients d’une crise y sont en permanence réunis. Cela, même si tout est mis en œuvre pour gérer au mieux un flux de patients dont les affections couvrent l’ensemble de l’échelle de gravité, de la « bobologie » à l’urgence vitale.

Roland Hamen, pour sa part, est toujours abasourdi de l’expérience qu’il a eue à Bel-Air le mois passé. Pour tout dire, il est même très en colère. Car quand le 10 septembre dernier, il a regardé le SMUR 57 emmener son épouse vers le service des urgences thionvillois, il ne pensait pas que les choses tourneraient aussi mal. Un peu plus tôt dans la journée, alors qu’il faisait quelques courses avec elle en prévision d’un dîner entre amis, cette dernière avait montré des signes inquiétants : « Incohérence, absence, irritabilité inhabituelle. Je sentais bien que quelque chose n’allait pas… »

De retour à son domicile de Molvange, l’époux inquiet appelle son médecin traitant avant, sur les conseils de ce dernier, de contacter le SMUR : « Quand l’ambulance et les pompiers sont arrivés, ils ont pris en charge mon épouse et ont très rapidement pris la décision de l’amener aux urgences à Thionville. Le médecin capitaine qui l’a examinée m’a précisé qu’il y avait peut-être un AIT (Accident ischémique transitoire) dont on ne sait jamais comment il peut évoluer. », explique encore Roland Hamen. Les professionnels des secours lui précisent également qu’il est inutile de les suivre immédiatement : il sera plus efficace de téléphoner à Bel-Air ou de se rendre sur place dans quelques heures. Il est alors 19h.

Très inquiet, le Molvangeois prend son mal en patience puis se rend aux urgences vers 21h : « Là, il y avait un monde fou, à peine arrivé j’ai vu deux personnes en venir aux mains avant d’être séparées par de nombreuses blouses blanches arrivées en renfort. Quant à mon épouse, je l’ai trouvée sur une chaise qui attendait ! Je m’en suis inquiété et une infirmière m’a alors répondu qu’elle était désolée, qu’on n’avait pas encore pu s’occuper d’elle et qu’il y avait 16 personnes avant, soit environ 9h d’attente ! »

Sur le coup, Roland Hamen pense avoir mal entendu. Il s’inquiète à voix haute du fait que son épouse, dont il estime qu’elle est en grand danger, ne soit pas prise en charge immédiatement. Finalement, après une explication de texte musclée avec un médecin venu répondre à ses questions, il quitte Bel-Air avec sa femme, direction Esch-sur-Alzette et le centre hospitalier Émile-Mayrisch. Mme Hamen y sera prise en charge immédiatement. Verdict : ni AVC, ni AIT, mais une grave affection cérébrale foudroyante pour laquelle elle est toujours hospitalisée aujourd’hui, un mois et demi après les premiers symptômes.

Hervé Boggio (Le Républicain Lorrain)

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