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Au Sud, on dit oui et non


Ambiance à la sortie des urnes, à Differdange. (Photo Aude Forestier)

Ce matin, Differdangeois et Eschois ont rempli leur devoir de citoyen. Ambiance à la sortie des bureaux de vote.

À 8 h 30, ils étaient encore peu nombreux à franchir le seuil de la maison communale de Differdange. Jessica Da Costa, 23 ans, et sa sœur Marisa Costa, 27 ans, étaient parmi les premières à glisser le bulletin dans l’urne. Luxembourgeoise depuis 18 ans, Jessica a voté oui pour le droit de vote aux étrangers. «S’ils habitent ici, s’ils payent leurs impôts et que leurs fils vont à l’école, ils ont le droit d’exprimer leur opinion.» Pour Marisa, «c’est bien de décider ce qu’on veut choisir. Le droit de vote, c’est très important. Si le oui l’emporte, je serai super contente, car on aura tous le droit de donner son opinion. Si c’est le non, ce sera vraiment dommage», affirme-t-elle.

Alexandra, une autre Differdangeoise, est plus perplexe : «Les politiques font quand même ce qu’ils veulent. J’ai fait un choix en réfléchissant», dit-elle. Concernant le droit de vote des étrangers résidents, elle a voté oui. «Si les étrangers sont ici depuis dix ans, je ne vois pas pourquoi ils n’auraient pas le droit de vote.»

«Ils doivent avoir le droit de vote»

Quelques habitants sont venus voter en famille. À l’image de Stéphanie, une Luxembourgeoise de 31 ans. Accompagnée de sa fille Roxy, elle estime qu’il est important d’exprimer son opinion dans les urnes. «On est bien informés pour faire son choix», ajoute-t-elle. «Vu qu’on est dans un pays multiculturel, on a beaucoup d’étrangers. S’ils le veulent, ils doivent quelque part avoir le droit de vote», appuie-t-elle.

Evan, 28 ans, a un avis bien tranché. Pour lui, c’est trois fois non. «Les jeunes d’aujourd’hui ne s’intéressent pas à la politique. Je suis contre le vote des étrangers, continue-t-il. S’ils sont ici depuis dix ans, s’ils prennent la double nationalité… On n’a pas besoin de ça. Soit on prend la double nationalité, soit on ne la prend pas.»

Lorsqu’on aborde la question de la limitation des mandats, son avis est clair : «Si on a un bon homme politique, pourquoi ne pas le laisser plus longtemps?» À l’école du Brill, Michel et Ilda viennent de faire leur choix. Ce couple d’Eschois, installé depuis 20 ans et qui a la double nationalité italo-luxembourgeoise, juge que donner le droit de vote à 16 ans, c’est «trop tôt». Quant à la question de la limitation des mandats, Ilda répond que les hommes politiques doivent s’en aller d’eux-mêmes.

Christophe, 22 ans, qui vient de voter, estime aussi qu’exercer son devoir civique à 16 ans, «c’est trop tôt». Marie-Paule, 54 ans, Luxembourgeoise vivant à Esch-sur-Alzette, dit «trois fois oui». Elle ne sait pas «si c’est le bon moment pour faire ce référendum». «Je crois que les gens ne sont pas mûrs.» Selon elle, le scrutin pourrait se transformer en un vote pour ou contre le gouvernement. «Si le oui l’emporte, le Luxembourg fera un pas en avant.» Finalement, il a décidé de rester là où il est.

Aude Forestier

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