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Le monde de l’art pleure Chris Burden, apôtre radical du body art


Chris Burden au Los Angeles County Museum of Art devant une de ses sculptures, "Metropolis II". (Photo : AP)

Le monde de l’art pleurait mardi Chris Burden, apôtre du « body art » et l’un des artistes américains les plus influents de la deuxième moitié du XXe siècle, décédé dimanche à 69 ans à Los Angeles.

Burden, né à Boston mais ayant passé la majeure partie de sa vie à Los Angeles, est notamment connu pour s’être fait tirer dessus pour une vidéo (« Shoot », 1971), s’être fait enfoncer des clous dans les mains comme s’il était crucifié sur une voiture, a été enfermé et mis en danger et a inspiré des générations de jeunes artistes.

Il faisait partie des fondateurs de la scène de l’art contemporain de Los Angeles, aux côtés de John Baldessari, James Turrell, Mike Kelley ou Barbara Kruger.

« Repose en paix, Chris Burden », écrivait mardi le New Musem de New York, qui lui a consacré une rétrospective en 2013, sur la page d’accueil de son site internet.

« Nous sommes tristes d’apprendre le décès de Chris Burden, un artiste qui a laissé des empreintes indélébiles dans l’art dans le monde entier et ici à Los Angeles à travers sa poursuite inlassable de l’innovation dans la performance, la sculpture, entre autres médias », a commenté le musée du LACMA à Los Angeles, dans un communiqué affiché sur son site internet.

L’une des oeuvres les plus emblématiques de Burden se trouvait à l’entrée de ce musée: « Urban Light » (2008), une installation de 202 lampadaires gris datant des années 1920 et 1930, l’âge d’or du vieil Hollywood.

Posés en rangées de plusieurs tailles différentes, il est devenu un endroit de rendez-vous, de « selfies », et une place publique d’interactions et de jeux, un peu comme les Colonnes de Daniel Buren au Palais-Royal à Paris.

L’oeuvre va rester allumée nuit et jour jusqu’à dimanche, en l’honneur de l’artiste, précise le LACMA dans son communiqué.

Le LACMA possède dans ses expositions permanentes une autre oeuvre monumentale de l’artiste, qui fascine autant les grands que les petits: « Metropolis II », datant de 2010, maquette délirante d’une mégalopole futuriste où les gratte-ciels sont sillonnés de voies rapides et d’échangeurs autoroutiers et par 1.000 voitures miniatures. L’oeuvre est « inspirée par l’environnement frénétique et façonné par l’homme qui caractérise les villes d’aujourd’hui », note le communiqué du LACMA.

Cet artiste très politique avait également conçu une installation d’uniformes de la police de Los Angeles en taille magnifiée, armes comprises, pour dénoncer les abus de pouvoir de l’autorité, une oeuvre qui résonne fortement à l’heure des violences policières contre les afro-américains notamment, dénoncées dans tous les Etats-Unis.

Cette sculpture géante, « LAPD Uniform », avait d’ailleurs été créée en 1993 après les émeutes de Los Angeles à la suite de l’affaire Rodney King.

AFP

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