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[Cinéma] Villerupt prend l’accent de la Basilicate


Une affiche, explique l'artiste Alessandra Carloni, «à ma manière, en mêlant onirisme et féerie». (©Festival du film italien de Villerupt)

Le festival du Film italien de Villerupt a dévoilé les grandes lignes de sa 42e édition, qui se déroulera du 25 octobre au 11 novembre. Au programme : des films de la Basilicate et un hommage à Mario Monicelli.

Le millésime 2019 s’annonce dans la continuité de ce qui a été fait ces dernières années; à commencer par la créatrice de l’affiche, Alessandra Carloni, qui avait déjà signé le visuel de la manifestation l’an dernier après avoir pris possession d’un grand mur de la petite ville lorraine pendant le festival 2017.

Une affiche, explique l’artiste, «à ma manière, en mêlant onirisme et féerie». «Toute la scène du visuel se déploie dans le dos du personnage au premier plan, le réalisateur, qui tient en main une caméra (…) Il porte sur ses épaules un charriot attaché par des cordes, le charriot du film», ajoute-t-elle.

Une imagé fantasmée d’après le film Basilicata coast to coast, de Rocco Papaleo et sorti en 2010 qui, selon Alessandra Carloni, «rend bien l’esprit de cette région, ses traditions, son humanité naturelle, sa musique…»

Et si l’ancienne Lucanie a les honneurs de l’affiche, c’est parce que la Basilicate est la région invitée à Villerupt pour 2019. Pourtant, la région, qui sert de voûte plantaire à la botte italienne, n’est pas la première à laquelle on pense quand on parle de cinéma italien.

Un lien avec Esch 2022

Ce n’est d’ailleurs pas directement du 7e art que vient l’idée de cette invitation. «La ville de Matera, en Basilicate, a été désignée, cette année, capitale européenne de la culture, et on a voulu créer un lien avec Esch capitale européenne de la culture 2022», explique le délégué général du festival, Antoine Compagnone.

«À partir de là, on a contacté les responsables de la Film Commission Lucana qui ont accepté le projet. On va donc présenter, pendant le festival, une dizaine ou une douzaine de fictions et quelques documentaires tournés en Basilicate», ajoute-t-il.

La liste exacte du programme n’est pas encore arrêtée, mais quand on regarde la filmographie régionale, on se dit qu’il y a moyen de faire une belle programmation thématique : Il vangelo secondo Matteo de Pier Paolo Pasolini, Allonsanfàn de Paolo et Vittorio Taviani, Cristo si è fermato a Eboli de Francesco Rosi, Tre fratelli du même Rosi, mais aussi des productions plus récentes : Io non ho paura de Gabriele Salvatores, Basilicata coast to coast ou encore The Passion of the Christ de Mel Gibson, Ben-Hur de Timur Bekmambetov et même Wonder Woman de Patty Jenkins…

«C’est quand même une super filmographie», reprend le responsable. Les terres brûlées par le soleil, les paysages ancestraux et les villages accrochés à la montagne ainsi que ce double côté touchant aussi bien la mer Tyrrhénienne que Ionienne a de quoi offrir de magnifiques décors aux réalisateurs.

Des expositions sur la région ainsi que des tables rondes viendront compléter le programme de cette invitation. La reprise de Terra mia, terra nostra de Donato Rotunno, cinéaste grand-ducal originaire de Montemilone, est également à l’étude.

Des comédies, mais pas que

À l’honneur tout au long de la quinzaine villeruptienne, également la scénariste et réalisateur romain Mario Monicelli, «un des grands maîtres du cinéma italien, venu à Villerupt en 1989, qui a fait les beaux jours de la comédie italienne», rappelle le délégué général.

Le cinéaste, disparu en 2010 à l’âge de 95 ans – ses premières coréalisations : Il cuore rivelatore et I ragazzi della via Paal, datent de 1934 ! – a offert de grandes tranches de rigolade à plusieurs générations de spectateurs, de Totò cerca casa en 1949 à Le rose del deserto 55 ans plus tard, en passant par La grande guerra (Lion d’or à la Mostra de Venise), Padri e figli (prix du meilleur réalisateur à la Berlinale), I soliti ignoti (Coquille d’argent au festival de Saint-Sébastien), L’Armata Brancaleone (présenté en compétition au festival de Cannes), Amici miei (prix David di Donatello du meilleur réalisateur), Speriamo che sia femmina (Ruban d’argent du meilleur réalisateur), pour ne citer que les plus célèbres.

Mais, prévient Antoine Compagnone, «il va y avoir pas mal de comédies, mais pas seulement». Le réalisateur a également signé pas mal de comédies dramatiques, ainsi que l’un ou l’autre film biographique, avec Rossini ! Rossini !, drame, avec Proibito, ou encore un film politique avec I compagni.

Là encore, la programmation n’est pas arrêtée. D’autant qu’une carte blanche a été proposée à Mario Sesti, «un des meilleurs critiques de cinéma en Italie», et que cela dépendra des films disponibles avec un sous-titrage français.

Pablo Chimienti

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