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Deadpool ou le super-héros trash


Deadpool aime se reposer après avoir massacré du méchant. (Photo 20th Century Fox)

Marvel continue d’écouler son interminable catalogue de super-héros plus ou moins adaptés au grand écran avec ce Deadpool irrévérencieux.

Condamné par un cancer généralisé, Wade Wilson, ancien militaire des forces spéciales, subit les expérimentations d’un scientifique diabolique, Ajax. Il devient alors Deadpool, superhéros trash et déjanté en quête de vengeance.

Quelques mois après le déjà décalé Ant-Man, qui misait sur l’humour et se voulait grand public, ce Deadpool s’adresse à des spectateurs adultes, avec son ton sado-maso, ses blagues salaces et sa vulgarité bon enfant. Ce n’est pas un hasard s’il est déconseillé aux moins de 16 ans.

Sur le papier, un choix risqué à même d’étonner un public habitué au formatage pour le moins millimétré des adaptations cinématographiques de l’univers Marvel. À l’écran, une succession de punchlines qui font parfois mouche, quand elles ne tombent pas à plat.

Ryan Reynolds dans son costume
Car à trop abuser du décalage de son personnage, le réalisateur, Tim Miller, oublie qu’il a aussi une histoire à développer. Et autant Deadpool est attachant car si différent de ses congénères, autant le scénario est l’un des plus pauvres que Marvel nous ait offerts ces dernières années.

Le choix, judicieux, de déconstruire la chronologie cache pendant les premières minutes la médiocrité de l’écriture. L’abus des effets spéciaux, entre bullet time et ralentis à l’envi, ne fait que rallonger des scènes d’action sans grand intérêt, malgré les moyens utilisés.

Reste une distribution attachante, un Ryan Reynolds qui a trouvé dans ce costume un personnage à sa taille, digne de celui de The Voices, de Marjane Satrapi, et quelques scènes vraiment drôles.
En l’état, ce Deadpool explore la voie de la série B, celle qui a longtemps été réservée aux superhéros avant que les studios hollywoodiens ne s’en amourachent.

Pris comme tel, Deadpool est une potacherie du samedi soir, un film de minuit un peu cul, un peu gore. Les amateurs y retrouveront ainsi l’ambiance du comic. Les autres choisiront d’attendre les prochains Captain America ou Batman vs Superman.

Christophe Chohin

Deadpool, de Tim Miller. Action (1h50), avec Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein, Gina Carano

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