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Deborah de Robertis remet ça au musée Van Gogh à Amsterdam


Deborah de Robertis a réalisé une nouvelle performance dénudée au musée Van Gogh. (Copyright Deborah De Robertis / photo : Simon Guillemin)

L’artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis a remis le couvert le 19 juin dernier en réalisant une nouvelle « performance » dénudée au musée Van Gogh, à Amsterdam, dans le cadre d’une exposition sur la prostitution. La police est intervenue, mais aucune plainte n’a été déposée.

Sur le même mode que ses précédentes performances au musée d’Orsay et à la Maison de la photographie, Deborah de Robertis a cette fois choisi le musée Van Gogh, à Amsterdam, comme lieu d’expression, dans le cadre de l’exposition « Easy Virtue » réalisée avec le musée d’Orsay et montrée récemment à Paris sous le titre « Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910 ».

Le 19 juin, elle s’est invitée au dernier jour de l’exposition en réinterprétant le modèle du tableau « The Gallien Girl », signé Frantisek Kupka et figurant à l’expo. Habillée en fille de joie, seins nus et « postiche » sur le sexe, vêtue d’une simple guêpière en dentelle rouge, la Luxembourgeoise s’est ainsi placée devant un lit de prostituée présenté à l’expo et a commencé à se trémousser en lançant de faux billets de banque. La scène a été filmée et montée en vidéo avec la voix de Deborah de Robertis répétant « fuck my money » avec une voix suave.

L’objectif étant de « réinterpréter » le teaser vidéo de l’exposition, dans une version plus « hot ». L’artiste explique ce lancer « viril » de billets : « Ce geste dit : les putes c’est vous. Par ce geste, je renverse le rapport entre la prostituée et son client et je critique le modèle du marché de l’art. (…) Au travers mon corps nu,  je pose la question : l’institution est-elle capable d’accepter le regard d’une nudité qui prend position en dehors du cadre établi ? »

Le teaser vidéo officiel du musée :

La version « hot » de Deborah de Robertis :

Et Deborah de Robertis de s’en prendre aux concepteurs de l’exposition : « Dans leur volonté de renvoyer une image de femme émancipée, ils ne font finalement que reproduire des stéréotypes. En effet rien de contemporain dans le regard qu’ils portent sur les femmes. Vu la grande similitude de leur teaser avec le concept de mon travail qui fait revivre les modèles, je me suis sentie concernée et j’ai décidé de leur proposer un version moins poussiéreuse que leur teaser. »

La réinterprétation du tableau "The Gallien Girl" par Deborah de Robertis. (Copyright Deborah De Robertis / photo : Simon Guillemin

La réinterprétation du tableau « The Gallien Girl » par Deborah de Robertis. (Copyright Deborah De Robertis / photo : Vivien Deuleuze)

Le tableau "The Gallien Girl", de Frantisek Kupka.

Le tableau « The Gallien Girl », de Frantisek Kupka.

Les vigiles du musée puis les policiers sont intervenus. Une intervention que Deborah de Robertis a jugée trop musclée, les gardes s’en prenant également au public indistinctement et sans ménagement, selon elle, afin de vider l’étage.

Aucune plainte n’aurait été déposée toutefois, selon Deborah de Robertis : « Je dénonce le fait qu’ils camouflent leur censure en ne portant pas plainte contre moi. La rigidité de le leur réaction pendant ma prestation démontre la pensée stratégique de la direction du musée. Ils veulent étouffer mon geste pour conserver une image d’émancipation qui met en avant des expositions abordant la nudité féminine. En vérité, cela n’est qu’une façade. Leur position est totalement conservatrice et contradictoire. L’institution du musée Van Gogh à eu une réaction surdimensionnée et bien plus violente qu’en France où les conséquences judiciaires ont été bien plus lourdes. »

Après avoir exposé sa nudité devant « L’Origine du monde » puis « L’Olympia » au musée d’Orsay, Deborah de Robertis se réjouit d’avoir « porté un troisième coup » à l’institution culturelle parisienne. Fin mars, elle avait réalisé une autre « performance » en s’enduisant la poitrine de ketchup dans le cadre de la rétrospective Bettina Rheims, à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris.

Le Quotidien

Deborah de Robertis a été interrompue par les vigiles du musée. (Vivien Deuleuze

Deborah de Robertis a été interrompue par les vigiles du musée. (Copyright Deborah De Robertis / photo : Simon Guillemin)

 

(Copyright Deborah De Robertis / photo : Simon Guillemin )

(Copyright Deborah De Robertis / photo : Simon Guillemin )

Un commentaire

  1. Elle est quand même pas mal en tant qu’artiste impliquée dans une cause qu’elle défend de manière élégante et surtout contemporaine. J’aime bien !

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