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[Expo] Markus Fräger à la galerie Clairefontaine : à chaque tableau, un film !


Die Befreiung, l'un des surprenants tableaux de Markus Fräger présentés à la galerie Clairefontaine, à Luxembourg, où, pour la première fois au Grand-Duché, le travail de l'artiste allemand sera visible.

À Luxembourg, la galerie Clairefontaine propose au public de découvrir la très surprenante œuvre du peintre allemand Markus Fräger : entre photo et cinéma.

C’est un univers très cinématographique que propose de découvrir la galerie Clairefontaine à travers les œuvres récentes de l’artiste allemand Markus Fräger, présentées jusqu’au 23 juillet. Un monde entre photographie et peinture qui interroge la réalité et le temps mais aussi l’iconographie des médias, que ce soit sur internet, au cinéma ou à la télévision. Une belle découverte!

Tout droit venu de Cologne, l’artiste allemand Markus Fräger fait ses premiers pas au Luxembourg en présentant ses œuvres au cœur de l’espace 2 de la galerie Clairefontaine; un espace normalement dédié à ce qui fait la spécificité de la galerie : la photographie. Ce n’est pourtant pas un hasard si la galerie a décidé d’y installer ces peintures. En effet, dès la première toile, le spectateur est pris dans un univers hyperréaliste qui n’est pas sans rappeler la photographie.

Markus Fräger, Schlafende, 2016 Öl auf Leinwand, 80 x 100 cm

Markus Fräger, Schlafende, 2016 Öl auf Leinwand, 80 x 100 cm

Cadrant comme avec une caméra ou un appareil photo, Markus Fräger dévoile de véritables mises en scène dans chacune de ses toiles. « Dans toute mon œuvre, je m’intéresse beaucoup à la notion du temps et de l’instant présent. Je réalise des scènes qui semblent suspendues, comme si quelque chose venait de se passer ou allait se produire juste après, comme un fragment d’histoire, dont le spectateur a le loisir d’imaginer la continuité », explique l’artiste. Non sans rappeler un célèbre peintre qui semblait suspendre le temps et utiliser la toile telle une scène de film, Edward Hopper, Markus Fräger construit ses œuvres comme on construit un film, n’offrant au spectateur qu’un fragment de son scénario.

Chaque tableau a son propre scénario

C’est dans le monde du cinéma et de la télévision que Markus Fräger va puiser son inspiration, retenant des scènes, des plans mais aussi en écrivant pour chaque pièce un véritable scénario. Il va ensuite demander à des connaissances mais aussi à des acteurs de jouer son histoire ou rejouer une histoire empruntée dans un lieu au préalable choisi pour son atmosphère étrange ou sombre. « Je laisse les acteurs assez libres, je ne les dirige pas vraiment, j’observe leurs déplacements et leurs attitudes que je photographie durant près de trois heures pour chacune de mes œuvres », ajoute l’artiste.

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Markus Fräger, Das Ärgenis, 2016, Öl auf Leinwand, 100 x 80 cm

La photographie n’est alors qu’un outil dans son processus de création, lui permettant de réécrire l’histoire qui s’étale devant lui à l’issue de la prise de vue. « Le plus souvent, mon scénario change après la prise de vue, quand je mets toutes les images que j’ai réalisées devant les yeux. Je travaille toujours avec la même lumière pour la prise de vue préliminaire, ce qui me permet par la suite de construire ma peinture en superposant différentes images », raconte Fräger.

Une femme maquillant une jeune fille, trois femmes regardant dans la même direction, le regard grave, une scène dans un salon, ce sont autant de scènes et d’histoires dans lesquelles il nous propose de nous plonger. Et pourtant, comme un Edward Hopper, ses débuts étaient bien éloignés de cette peinture narrative. « Lorsque j’ai commencé la peinture, je faisais principalement des nus, mais ça ne me satisfaisait pas. J’ai donc ensuite commencé à superposer différents portraits que j’avais réalisés pour me rendre compte que ce que je voulais, c’était en réalité construire une scène entière », ajoute-t-il.

Aux côtés de ces scènes cinématographiques, Markus Fräger nous propose le fragment d’une autre série aux allures très abstraites au premier abord. Dans ces paysages, c’est une autre manière d’aborder la notion de chronologie, les figures humaines sont totalement absentes de ces peintures, laissant place à des traces, le paysage étant, a priori, reconnaissable uniquement par l’horizon coupant le bleu du ciel de l’obscurité de la terre. À y regarder de plus près, on distingue mieux la scène dans laquelle l’artiste nous emmène, on voit la bande blanche de la route floue, rappelant les paysages qui défilent devant nos yeux lors des road trips à la campagne. Encore une fois, Markus Fräger nous entraîne dans un univers narratif sombre, on s’imagine déjà pris dans une course poursuite à la nuit tombante.

Mylène Carrière

Galerie Clairefontaine – Luxembourg. Jusqu’au 23 juillet.

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