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[Festival] Pluie de notes aux Rainy Days


Jusqu'au 4 décembre, les visiteurs de la Philharmonie peuvent également découvrir l'installation sonore "On and Between". (photo Pablo Chimienti)

Rainy Days, le rendez-vous annuel de la Philharmonie dédié à la musique contemporaine, propose 17 manifestations et 24 créations jusqu’à dimanche de la semaine prochaine.

Après «Into the Wild» en 2016, voici venue, pour le festival de musique contemporaine de la Philharmonie, Rainy Days, l’année «How does it feel ?». Une proposition de sa nouvelle directrice artistique, Lydia Rilling. Une thématique qui cherche le rapport entre la musique contemporaine et l’émotion, sur laquelle cette ancienne chercheuse de l’université de Potsdam en Allemagne travaille depuis longtemps. «Un thème qui ne s’est jamais retrouvé au centre d’un festival à cause du cliché selon lequel la musique contemporaine n’est ni émotionnelle ni expressive, mais uniquement cérébrale», explique celle qui est également, depuis l’an dernier, dramaturge en chef de la Philharmonie.

Une question ouverte adressée directement au public de la manifestation à qui les programmateurs offrent pas moins de 17 manifestations pour y répondre. Des évènements divers et pour tous les publics. Pour la responsable, hors de question de proposer un entre-soi de spécialistes. «Pour la musique contemporaine, encore plus que pour le classique, on pense souvent qu’il faut être expert pour comprendre, alors que ce n’est pas nécessaire», insiste Lydia Rilling, qui pousse chaque spectateur à simplement «faire confiance à son expérience personnelle et à ses émotions».

Le plein de premières

Dix-sept manifestations donc, qui vont du concert à l’installation en passant par un ciné-concert qui marie film ancien et musique actuelle, des performances, une journée d’étude – une première pour le festival –, un spectacle participatif pour enfants de 6 à 12 ans – une autre première –, un opéra pour le corps, un concert-salon très politique ou encore un cabinet de curiosités, pensé tel une journée portes ouvertes de cinq heures dédiée à la musique contemporaine avec des showcases d’une trentaine de minutes, à l’instar de ce que la Philharmonie propose par ailleurs lors de sa journée Orchestramania.

En tout, le public pourra découvrir, tout au long de la manifestation, pas moins de 24 créations. De quoi ressentir des émotions nombreuses et diverses, pour des prix on ne peut plus accessibles. Le pass pour tout le festival est proposé à 50 euros.

Pablo Chimienti

Le programme

Dimanche 12, à 17 h et 20 h«Body-Opera» de Wojtek Blecharz (direction musicale et mise en scène). Au Grand Théâtre.

Mardi 14, à 20 h Ciné-concert : «Das Cabinet des Dr. Caligari» de Robert Wiene (1920) avec Remix Ensemble Casa da Música sous la direction de Peter Rundel.

Jeudi 16, à 20 h «Italian Madrigal Book» d’Exaudi, sous la direction de James Weeks.

Vendredi 17, à 10 h Conference «How does it feel ? Concepts of emotion in contemporary music» avec les musicologues : Zeynep Bulut, Regine Elzenheimer, Helga de la Motte-Haber, Tatjana Mehner, Lydia Rilling, Friederike Wißmann.

Vendredi 17, à 19 h «Czernowin & Feldman» Orchestre philharmonique du Luxembourg, Susanne Elmark (soprano) et Séverine Ballon (violoncelle) sous la direction de Roland Kluttig.

Vendredi 17, à 22 h «Yarn/Wire I : Concert installation».

Samedi 18, à 11 h et 15 h «Musical playground» par S.L.Á.T.U.R. avec Áki Ásgeirsson, Jesper Pedersen, Páll Ivan frá Eidum, Ensemble Adapter, Elsa Rauchs (comédie).

Samedi 18, à 11 h «Luxembourg Composition Academy : concert de clôture» United Instruments of Lucilin. À Neimënster.

Samedi 18, à 15 h «Yarn/Wire II: Concert».

Samedi 18, à 17 h 30 «Salims Salon» avec Seth Ayyaz, Cedrik Fermont (musicien), Jacqueline George, Amet (musicienne), Hannes Seidl (direction artistique).

Samedi 18, à 20 h «Klangforum : une convivialité musicale» Klangforum Wien, sous la direction d’Emilio Pomàrico.

Dimanche 19, à 11 h et 15 h «Musical playground» par S.L.Á.T.U.R. avec Áki Ásgeirsson, Jesper Pedersen, Páll Ivan frá Eidum, Ensemble Adapter, Elsa Rauchs (comédie).

Dimanche 19, à 11 h «Wunderkammer». Concerts et performances dans toute la Philharmonie et au Mudam.

Dimanche 19, à 17 h Concert «Je regardai l’horizon de la mer, le monde…» Klangforum Wien sous la direction d’Emilio Pomàrico.

Dimanche 19, à 20 h 30 «Le Bal contemporain» par Lucilin. Au Carré.

Jusqu’au 4 décembre Installation sonore «On and Between» de Robin Minard (lire encadré).

www.philharmonie.lu ou www.rainydays.lu

Forêt sonore

Jusqu’au 4 décembre, les visiteurs de la Philharmonie peuvent également découvrir l’installation sonore On and Between, de l’artiste canadien Robin Minard, une création in situ réalisée dans le cadre du Rainy Days.

Une installation placée juste derrière l’accueil des lieux et qui s’appuie sur les colonnes caractéristiques de la Philharmonie grand-ducale. Enfin, une trentaine parmi les 823 prévues par Christian de Portzamparc. Sur une vingtaine de mètres donc, semblent avoir poussé des étonnantes plantes noires en plastique accompagnées de haut-parleurs. C’est de là que sortent les sons de ce qu’on pourrait appeler un village tranquille, quelques cris d’animaux, d’oiseaux, des bruits d’eau qui coule ou encore au loin des sons de clochers qui se font écho. Le tout accompagné d’une ambiance electro. On sent la nuit, un certain côté sombre. On imaginerait presque la brume et pourquoi pas, un peu plus loin, un vieux château et un ancien cimetière à moitié abandonné.

Les plus braves pourront même se plonger entièrement dans cet univers étonnant en traversant cette forêt sonore en passant entre les deux rangées de colonnes. Les moins courageux devraient également profiter du travail de Robin Minard puisque, quand les lieux sont vides, les sons de l’installation s’entendent dans presque tout le foyer de la Philharmonie. Bien que discrète, l’installation est également très belle visuellement avec ces tiges noires qui viennent contraster le blanc – plus tout à fait immaculé, mais tout de même – des colonnes et ce côté palindrome avec des tiges plus hautes sur les colonnes du milieu et de plus en plus basses au fur et à mesure qu’on s’éloigne, de part et d’autre, du centre de la structure. Une belle entrée en matière pour toutes les soirées de ce Rainy Days.

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