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Galerie Beim Engel – L’art de la tromperie


À la galerie Beim Engel, six jeunes artistes s’interrogent sur les illusions de notre monde.

De tous les temps, les artistes ont toujours beaucoup aimé jouer avec la perception, maniant les illusions d’optique et troublant les frontières entre fiction et réalité. C’est autour de ce sujet que six artistes ont choisi de rassembler leurs œuvres du côté de la Konschthaus Beim Engel. Une belle initiative pour une exposition rafraîchissante qui joue et révèle la réalité et le phantasme.

Cela fait maintenant près d’un an que les deux artistes luxembourgeoises Katrijn Van Damme et Anina Rubin se sont rencontrées, lors du festival Food For Your Senses. Elles ont alors découvert à ce moment que leurs travaux avaient en commun l’illusion. «Nous avons commencé a travaillé sur ce projet d’exposition en janvier. L’idée était de montrer des propositions très différentes autour d’un même sujet, de pouvoir révéler différentes techniques et perspectives qui interrogent le vrai du faux», raconte ainsi Anina Rubin.

Elles se sont alors mises à la recherche d’artistes qui pourraient intégrer leur sélection. Et c’est finalement à six qu’ils mettent nos sens à mal, interrogeant notre perception du monde qui nous entoure. C’est l’artiste française, basée au Luxembourg, Aude Legrand, qui nous accueille dans l’espace avec son intriguant Un pas de côté, cadre massif, rempli de lignes en miroir, planté au milieu du passage, qui oblige le spectateur à se regarder en face, tout en déformant sa propre image.

Humour noir et paillettes

Présentées dernièrement au château de Bourglinster, ses installations intriguent et fascinent. «À travers celle-ci, j’invite le spectateur à rentrer en contact avec le reflet de lui-même, un reflet qui se retrouve fractionner par les bandes de miroir. C’est une manière pour moi d’aller au-delà de soi, de percevoir les fractions qui nous composent, de devenir le fantôme de soi-même», raconte l’artiste. Dans sa seconde pièce, intitulée L’Ombre de soi-même, elle fractionne le visage dessiné et en extrait les différentes couches : ce n’est que la lumière passant à travers les couches qui permet de révéler le dessin et, ainsi, l’homme.

Dans un autre langage, Anina Rubin, elle, révèle les illusions de la société à travers un univers scintillant. Elle aime jouer des paillettes et du doré, apprécie l’ostentatoire pour révéler le ridicule de nos politiques et notre aveuglement. «Je veux montrer que nous sommes tous aveugles par rapport aux politiques et au monde actuel. Mon travail consiste principalement à apporter de la lumière à travers la brillance des paillettes sur les absurdités du monde», ajoute-t-elle.

La Française résidant à Bruxelles, Pauline Raguin, présente, pour la première fois, son travail au Grand-Duché : des dessins métamorphosés qui prennent vie uniquement sous l’action d’un miroir que le spectateur doit placer sur les œuvres… Une véritable poésie du visible. Katrijn Van Damme dévoile quant à elle ses drôles d’objets, entre nature morte et bijoux, jouant ainsi sur la préciosité et le caractère éphémère de notre existence. Le Néerlandais Ramon Bruin présente, lui aussi pour la première fois, les œuvres qui lui ont permis de devenir un véritable phénomène sur le web au Luxembourg.

À première vue, des peintures presque enfantines sans grand intérêt qui prennent vie sous l’œil d’un appareil photographique ou d’un smartphone. Elles sortent alors littéralement du cadre pour devenir de véritables œuvres en trois dimensions. Les petits formats sont particulièrement réussis avec une touche d’humour noir qui ajoute une dimension à l’illusion.

Enfin, le dernier de la bande, l’artiste tchèque basé en Allemagne Frank Kortan présente une partie de son travail. Jouant entre la peinture surréaliste et hyperréaliste, il nous dévoile un monde fantasmagorique perturbant et amusant à la fois. «Trompe-l’œil» est une exposition pleine de vie, de magie, d’humour et d’ironie, qui s’amuse à nous interroger sur nos valeurs et nos croyances… pour notre plus grand plaisir!

Mylène Carrière

Galerie Beim Engel – Luxembourg. Jusqu’au 14 août.

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