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Thelma et Louise chez les désaxés


Deux femmes que tout oppose s'échappent d'une clinique psychiatrique, en quête d'amour et de liberté. (Photo DR)

« Folles de joie » : du bonheur dans un monde de fous avec un duo d’actrices épatant. Sur les écrans dès mercredi, à l’Utopia Luxembourg.

Deux femmes que tout oppose s’échappent d’une clinique psychiatrique, en quête d’amour et de liberté : Folles de joie, de l’Italien Paolo Virzi (La Pazza Gioia en VO), présenté récemment à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, réunit une nouvelle fois à l’écran Valeria Bruni Tedeschi et sa mère. Dépressive et silencieuse, Donatella (Micaela Ramazzotti) a les bras couverts de marques de seringues et semble porter un lourd secret.

Tout le contraire, exubérante et mythomane, Béatrice (Valeria Bruni Tedeschi), est issue d’une haute lignée. Elles souffrent toutes les deux de graves désordres psychologiques et sont internées à la Villa Biondi, une clinique destinée aux femmes. Refusant d’être enfermées, elles décident de s’offrir une virée dans le monde des sains d’esprit.

Folles de joie, qui sort ce mercredi dans les salles, est l’histoire de l’improbable amitié qui naît entre ces deux femmes, deux personnages aux antipodes l’un de l’autre et qui finiront par se donner la main. «La folie est un sujet qui fait peur mais grâce à de bons acteurs, auxquels j’ai associé des personnes souffrant réellement de problèmes mentaux, j’ai compris qu’il fallait plutôt avoir peur de ceux qui ont peur de la folie», explique le réalisateur Paolo Virzi.

«Le surmoi en vacances»

Leur fugue improvisée va permettre aux deux femmes de retrouver les personnes qui ont sont à l’origine de leurs blessures : pères absents, compagnons égoïstes et surtout mères indignes, dont celle de Béatrice qui est incarnée par la vraie mère de Valeria Bruni Tedeschi, la pianiste et actrice Marisa Borini. Pleine d’humour et d’ironie, cette tragi-comédie fait aussi clairement référence au Thelma et Louise de Ridley Scott, en particulier la scène où les deux femmes sillonnent la campagne toscane à bord d’une décapotable.

«Toutes deux ressentent d’instinct qu’elles portent en elles la même douleur, à savoir l’absence d’amour maternel et c’est cette douleur commune qui fait naître entre elles cette amitié passionnée», a expliqué Valeria Bruni Tedeschi sur la Croistte. Pour entrer dans le personnage de Béatrice, l’actrice confie qu’elle a «envoyé son surmoi en vacances, au moins pendant les heures de tournage. Ça a été une expérience libératrice».

Elle dit aussi s’être inspirée de deux personnages de femmes aux frontières de la folie : celui de Blanche Dubois, l’héroïne d’Un Trammay nommé Désir (NDLR : la célèbre pièce de Tennessee Williams) et celui interprété par l’australienne Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen. Doublement présente à Cannes cette année, Valeria Bruni Tedeschi est également à l’affiche de Ma Loute, de Bruno Dumont, qui sort également mercredi.

Le Quotidien

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