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ArcelorMittal : la fibre verte de l’acier


Ces scories vont être utilisées dans les travaux publics de construction de routes. (Photos Alain Rischard)

Suite de notre série avec le chef du service environnement et énergie pour qui le développement durable est une conviction.

Les sites d’ArcelorMittal de Belval, de Differdange et de Rodange s’engagent à produire de l’acier tout en maintenant un équilibre durable entre leurs objectifs économiques et la protection de l’environnement ainsi que la préservation de l’énergie.» C’est par l’énonciation de ce but que débute la charte de l’environnement et de l’énergie, placardée dans les bureaux de l’administration du site de Belval.

Afin de mettre en œuvre cet objectif, il existe un service environnement et énergie pour les trois sites (9 personnes) avec à sa tête Guilhem Dollé (34 ans). «Notre service est transversal, explique-t-il. Nous sommes en lien avec les administrations et les ministères, et nous intervenons quotidiennement sur les différents sites.» Les domaines d’intervention du service sont variés : CO2, gestion des déchets, qualité de l’air, qualité de l’eau… Les sites de Belval, Differdange et Rodange ont d’ailleurs obtenu la certification ISO 14001 (système de management environnemental). Et Belval et Differdange ont également la certification ISO 50001 (maîtrise de l’énergie) : le site de Rodange devrait l’obtenir prochainement.

«Les mentalités ont changé, estime Guilhem Dollé. Aujourd’hui, la protection de l’environnement et la réduction de l’énergie ne sont plus des contraintes. Le développement durable est une conviction et est intégré dans notre fonctionnement.»

Valorisation des poussières et déchets

Et ce travail se fait de plusieurs manières. Dans le processus de fabrication tout d’abord. Aujourd’hui, près de 95% des matériaux utilisés dans la production d’acier brut coulée sont issus du recyclage. Par exemple, en ce qui concerne la gestion de l’eau. «Si on n’a pas d’eau, l’usine ne fonctionne pas, rappelle le responsable du service environnement et énergie. Ici, à Belval, l’eau nécessaire aux phases de refroidissement fonctionne totalement en circuit fermé.» Le choix de basculer, il y a une vingtaine d’années, à une production d’acier par l’utilisation de fours électriques au lieu des hauts fourneaux a permis une réduction de plus de 95% des émissions de poussières, de 98% de celles de plomb et de 93% de celles de zinc.

En outre, les différents sites développent les filières de valorisation des déchets de l’activité industrielle des sites, qui deviennent des «co-produits». Exemple : les scories, «sortes de cailloux d’impuretés provenant des fours électriques», explique Guilhem Dollé, sont (ré)utilisées dans les travaux publics de construction des routes. La calamine, un autre résidu du processus sidérurgique qui se forme à la coulée continue et lors du passage des demi-produits aux fours de réchauffage des laminoirs, est valorisée en étant réinjectée dans le cycle de production de l’acier pour remplacer partiellement le minerai de fer.

«Nous faisons des choses pour la protection de l’environnement et la réduction de notre consommation d’énergie, souligne Guilhem Dollé. Aujourd’hui, environ 94% de nos déchets sont recyclés. Et nous allons continuer…»

Guillaume Chassaing

De la zoologie à la sidérurgie

20160608: Esch-sur-Alzette, Belval, reportage, ArcelorMittal, Alain Rischard / EDITPRESSRien ne prédestinait (ou presque) Guilhem Dollé à occuper le poste de responsable du service environnement et énergie des sites de Belval, Differdange et Rodange d’ArcelorMittal depuis trois ans. Titulaire d’un master en zoologie et d’un master environnement industriel, il a d’abord «travaillé auprès des mammifères».

Mais le zoologiste va, quelques années plus tard, se diriger vers l’industrie. Après avoir travaillé pour PSA Borny, Guilhem Dollé rejoint le service recherche et développement du site de Maizières-lès-Metz d’ArcelorMittal, où il «travaille sur les technologiesvertes». Il passe ensuite dans le service santé et sécurité du groupe sidérurgique «pour travailler sur la mise en œuvre de la directive européenne REACH», puis il intègre la plate-forme européenne de valorisation des poussières de fours électriques d’ArcelorMittal.

Et il y a trois ans, Guilhem Dollé devient le chef du service environnement et énergie des sites de Belval, Differdange et Rodange d’ArcelorMittal, où il «touche à tous les domaines environnementaux et énergétiques».

Un déchet ? Non, un futur "coproduit".

Un déchet ? Non, un futur « coproduit ».

Objectif : zéro accident

La santé et la sécurité sont des priorités d’ArcelorMittal.

« Les collaborateurs et sous-traitants d’ArcelorMittal doivent pouvoir évoluer en toute sécurité dans leur environnement professionnel. Leur sécurité est notre priorité numéro 1. Ancrée dans notre culture d’entreprise, la quête du zéro accident anime nos équipes au quotidien. » Tel est le message de la direction du groupe sidérurgique. Pour atteindre cet objectif du «zéro accident», une politique de santé et sécurité a été instaurée. Les engagements sont par exemple : «identifier, évaluer et éliminer les risques pour la santé et la sécurité afin d’assurer une gestion efficace des risques», «offrir à chacun une formation appropriée afin d’assurer la sécurité de tous au travail», établir un processus efficace de prévention de toutes les blessures et maladies professionnelles»…

Et chaque année, le 28 avril, tous les sites du groupe sidérurgique arrêtent leurs activités pour la journée de la sécurité et de la santé, «un temps de réflexion et d’approfondissement sur la sécurité, qui reste un engagement de tous les jours». Cette politique semble porter ses fruits, puisque les arrêts de travail et les accidents baissent ces dernières années.

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