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Bons plans au Luxembourg : le pari réussi de Supermiro


La monétisation de Supermiro passe par une recherche et un esthétisme graphiques. (image Supermiro)

En six mois, Supermiro a dépassé les attentes de sa cofondatrice, Elfy, qui a réussi le pari de réunir sur une même plateforme tous les bons plans du Luxembourg.

En janvier dernier, Elfy s’est lancée dans une aventure un peu folle, celle de faire sortir les Luxembourgeois, ou plutôt, faire en sorte qu’ils ne ratent plus aucun évènement ayant lieu au Grand-Duché. Six mois plus tard, le pari semble réussi et Supermiro s’apprête même à passer dans sa seconde phase de développement.

Delphine de son vrai prénom, mais qu’une Américaine a astucieusement transformé en «Elfy», lors de son passage à New York, a un parcours pour le moins original. Dotée d’un bagage en arts appliqués, après des études à Strasbourg, un passage à Paris, puis «Big Apple» et Milan, Elfy débarque au Luxembourg grâce à une opportunité de carrière. Très vite, l’envie de découvrir les soirées et les bons plans du pays se fait sentir, mais peu habituée au calme de façade de la vie luxembourgeoise, elle rate pas mal de soirées, d’expositions et d’évènements en tout genre. Elle décide donc de se lancer, avec un associé, pour créer Supermiro.

Le but ? Ne plus rater un seul bon plan, tout simplement. Le site internet supermiro.com voit le jour en début d’année. Premier bilan après six mois d’existence. Ce petit bout de femme s’est donc lancé dans le monde des startups internet, dont le Luxembourg est un terrain fertile dans le domaine.

Une publicité non intrusive

Elfy et son associé, grâce à leur complémentarité, ont su proposer un outil utile, moderne, un brin hipster mais surtout sympa, à une population en mal de bon plan. Aujourd’hui, site internet va de pair avec gratuité. L’utilisateur n’est que très peu enclin à payer pour une information publique, et les sites internet sont obligés de compenser avec des messages publicitaires omniprésents, oppressants et irritant au plus haut point, obligeant l’utilisateur à regarder pendant trente secondes une annonce publicitaire (souvent sans rapport avec la page) ou à cliquer partout à la recherche d’une minuscule croix.

Supermiro a réussi le pari de proposer de l’information, du contenu tout en intégrant de la publicité sans que cela ne viole la navigation de l’internaute. « Supermiro est basé sur un modèle de gratuité un peu à la Google. À partir du moment où l’évènement est public, la communauté ou les organisateurs d’évènements peuvent proposer des bons plans, après modération de notre part », souligne Elfy.

En ce qui concerne la monétisation du site, cela repose sur le style branché et moderne des publicités illustrées qu’Elfy dessine elle-même. Les organisateurs d’évènements peuvent souscrire à une offre premium pour mettre en avant leurs évènements sur Supermiro.com et sur la page Facebook de Supermiro par l’intermédiaire d’un dessin, avec une illustration grand format. La publicité, elle aussi, se retrouve sous forme de vignettes illustrées parfaitement intégrées à l’univers du site et mettant en valeur le message publicitaire des annonceurs.

La finalisation plutôt que la précipitation

« Cela correspond au style de Supermiro, le message de l’annonceur est complétement mis en valeur sans perturber l’utilisateur, car la pub est dans l’esprit du site et dans ce que les gens sont venus voir sur Supermiro, donc cette pub n’est plus intrusive. La publicité est illustrée, nous la réalisons avec les équipes marketing des annonceurs pour faire passer un message, et puis on met la publicité à la sauce Supermiro. C’est presque du cobranding entre les annonceurs et Supermiro.

De plus, en fonction des partenariats ou de l’actualité, on trouve un angle agréable et drôle, et un texte qui va bien avec l’illustration », explique Elfy. Les illustrations font presque penser à des personnages d’artiste comme ceux de Pénélope Bagieux pour les connaisseurs. Pourtant, Elfy insiste sur le fait que « les personnages sont importants pour donner de la vie et créer de l’humour et le dynamisme. Nous avons aussi une petite. C’est Miro, un chien avec une grosse paire de lunettes pour trouver des mirettes », souligne-t-elle.

En attendant, Supermiro, c’est 18 000 visiteurs uniques par mois, 8 707 abonnés sur Facebook, des bons plans par dizaine par jour et en fonction de la position géographique de l’utilisateur. Quand on demande à Elfy le conseil qu’elle peut donner aux futurs entrepreneurs, la réponse est toute à son image et à celle de Supermiro : « Ce que j’ai eu comme enseignement aux États-Unis, c’est : finaliser rapidement un produit, le lancer sur le marché et le tester. J’ai fait tout l’inverse. Je n’ai pas finalisé au plus vite, je me suis dit que si cela devait fonctionner, le produit devait être tip-top. Et je ne regrette pas du tout d’avoir procédé comme cela.»

La suite de l’aventure devrait se poursuivre en septembre avec une levée de fonds afin de renforcer la structure et s’étendre sur la Grande-Région, tout en perfectionnant un algorithme maison qui pourra collecter des évènements sur les réseaux sociaux. Mais, la encore, Supermiro veut faire la part des choses en ne sélectionnant que les évènements les plus pertinents pour les utilisateurs, et surtout en continuant à les illustrer.

Jeremy Zabatta

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