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Chambre de commerce du Luxembourg : retour sur 175 ans d’existence


La Chambre a fêté son anniversaire devant un public de forces vives formé par les entrepreneurs, les politiques et les officiels du pays, dont la Grande-Duchesse Maria Teresa, accompagnée du couple grand-ducal héritier. (photo Hervé Montaigu)

La Chambre de commerce vient de fêter son 175e anniversaire. Elle rappelle l’importance d’une telle institution pour un pays comme le Luxembourg.

Aux premières heures de la Chambre de commerce, constituée par 21 industriels, commerçants et banquiers, figurait à sa tête un certain Ferdinand Pescatore. Ce négociant se positionne clairement en faveur du Zollverein, premier fait d’armes de la toute jeune institution, qui est au passage deux semaines plus vieille que de la Chambre des députés.

Au fil des époques, la Chambre de commerce a su jouer un rôle important pour accompagner les gouvernements successifs et les acteurs économiques du Luxembourg afin de construire l’indépendance économique du pays et transformer des défis en réussite, des premiers pas au sein du Zollverein, à l’essor de l’industrie sidérurgique, jusqu’à la montée en puissance de la place financière.

Un roman policier

«Je pourrais vous parler des missions et des faits d’armes de la Chambre de commerce, comme lorsque le président de la Chambre de commerce du Luxembourg, Antoine Schaefer, et son secrétaire, Jean-Pierre Kuborn, ont adressé une lettre aux représentants du gouvernement pour leur recommander fortement une participation du pays à la toute première grande exposition, ou encore lors de la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale ou encore le rôle de la Chambre de commerce après la chute de la sidérurgie dans la stratégie de la diversification économique et d’ouverture vers l’étranger. Bref, l’histoire de cette institution est pratiquement un roman policier plein de substance», a souligné Michel Wurth, l’actuel président de la Chambre de commerce devant un public de forces vives formé par les entrepreneurs, les politiques et les officiels du pays, dont la Grande-Duchesse Maria Teresa, accompagnée du couple grand-ducal héritier.

Dans une courte vidéo, projetée lors de cette soirée, plusieurs personnalités politiques et économiques ont souligné l’importance d’une telle institution au Luxembourg qui permet à un si petit pays de se doter d’une indépendance économique. La Chambre, à l’écoute des entrepreneurs et industriels, a adopté très tôt une politique d’ouverture à l’international, tout en gardant pour seul but l’intérêt économique du pays. «Un pays se porte bien seulement si ses entreprises se portent bien et si le pays arrive à créer un cadre sûr pour les affaires, et ce sans chicaneries», a assuré Michel Wurth.

Le porte-parole des entreprises

Pour l’occasion, la Chambre de commerce a publié une brochure de 100 pages relatant l’histoire de l’institution au fil des grandes étapes industrielles et économiques du pays. On peut ainsi lire, ou du moins comprendre que tout au long de son existence, la Chambre de commerce ne «faillira jamais à sa mission d’articulation et de défense des intérêts de l’ensemble de ses membres».

Actuellement, la Chambre de commerce joue un rôle essentiel dans la relation entre les entrepreneurs du pays, les forces vives, et le gouvernement. Le Premier ministre, Xavier Bettel, également invité à fêter ce 175e anniversaire, a indiqué que la Chambre de commerce est «le porte-parole attitré de quelque 90 000 entreprises représentant pas moins de 75% du total de l’emploi salarié, 8 % du PIB et encore davantage en matière d’exportations et de services», avant de remercier les fondateurs de l’époque qui «avaient compris l’importance d’avoir un État indépendant au niveau économique».

Le ministre de l’Économie et vice-Premier ministre, Étienne Schneider, a également décrit l’histoire de la Chambre de commerce comme un «roman économique important dans la mesure où pour avancer il faut bien connaître son passé». Le ministre a ainsi rappelé qu’à l’aube de la naissance du Luxembourg, un pays agricole, peu de personnes croyaient en sa réussite, alors qu’aujourd’hui le Luxembourg compte au niveau international. Et ce, en partie grâce à la Chambre de commerce et à la politique du pays qui a toujours renoncé à pratiquer des mesures protectionnistes, lui préférant l’ouverture.

Jeremy Zabatta

16 présidents

1841 – 1842 Ferdinand Pescatore est le premier président de la Chambre de commerce. «Négociant innombrable et multiforme», il est à la fois minotier, distillateur, manufacturier de tabac et éleveur. Le premier secrétaire de la Chambre de commerce est Jean-Pierre Kuborn.

1842 – 1852 Antoine Schaefer, négociant en denrées coloniales et en vins et beau-frère de Ferdinand Pescatore.

1852 – 1856 Jacques Lamort est imprimeur, faïencier et régénérateur de la papeterie, il est également échevin de la Ville de Luxembourg.

1857 – 1860 François Krewinckel, banquier. 1860 – 1863 Ferdinand Schaefer, également banquier.

1865 – 1872 Le négociant Jean Mersch-Wittenauer, également bourgmestre de la Ville de Luxembourg de 1869 à 1873.

1872 – 1875 Premier mandat de l’imprimeur Dominique Victor Buck.

1875 – 1879 Jean Mersch-Wittenauer occupe une seconde fois le poste de président de la Chambre de commerce.

1880 – 1883 Second mandat de Dominique Victor Buck.

Ferdinand Pescatore, le premier président de la Chambre.

Ferdinand Pescatore

1884 – 1895 L’industriel Édouard Metz.

1895 – 1904 C’est son cousin et industriel Émile Metz qui lui succède.

1904 – 1925 Un autre cousin d’Édouard Metz, l’industriel Léon Metz.

1925 – 1952 Aloyse Meyer, entré comme ingénieur adjoint à la fonderie de Dudelange, il en prend la direction générale en 1920.

1953 – 1959 Félix Chomé, par ailleurs directeur général et président du conseil d’administration de l’ARBED de 1952 à 1961.

1959 – 1974 Tony Neuman. Il est également président de l’ARBED et vice-président de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

1974 – 1992 Emmanuel Tesch. Ingénieur-chimiste de formation, il est également le président du conseil d’administration de l’ARBED de 1972 à 1991.

1992 – 2004 Joseph Kinsch est aussi président du conseil d’administration de l’ARBED de 1992 à 1998. Il est présenté comme l’un des hommes clés de la consolidation du secteur de l’acier au cours de la dernière décennie.

2004 (à aujourd’hui) Michel Wurth entame en 2004 son premier mandat de président de la Chambre de commerce. Le dirigeant industriel qui a occupé pendant sa carrière professionnelle plusieurs postes stratégiques au sein de l’ARBED et d’Arcelor Mittal, est également président de l’UEL.

Un aventurier en cadeau

Invité de marque, le Suisse Bertrand Piccard, psychiatre et aéronaute, mais surtout aventurier. Cet explorateur des temps modernes est venu raconter son expérience du tour du monde qu’il a effectué à l’aide de Solar Impulse, un avion monoplace à moteurs électriques alimentés par l’énergie solaire. Bertrand Piccard a exposé les étapes clés de cette aventure hors du commun et jugée comme impossible par la plupart des experts à l’aube du projet Solar Impulse.

Bertrand Piccard (à d.) saluant le Grand-Duc héritier Guillaume. (photo Hervé Montaigu)

Bertrand Piccard (à d.) saluant le Grand-Duc héritier Guillaume. (photo Hervé Montaigu)

L’impossible est possible

Le Suisse a souligné l’importance de s’entourer des bonnes personnes pour mener à bien de tels projets, mais également d’avoir à ses côtés des esprits étant à l’opposé de ses croyances afin de pourvoir confronter des idées donnant ainsi naissance aux solutions. Bertrand Piccard a aussi affirmé que le plus important dans ce projet fou, qu’il a mené à bien entre mars 2015 et juillet 2016 (deuxième version de Solar Impulse), n’était pas le défi en lui-même, mais plutôt ce que les gens vont pouvoir faire dans le futur en réalisant qu’une telle réussite humaine et technologique est possible. Véritable message d’espoir et de confiance en la créativité de l’homme, Bertrand Piccard voit en la réussite du projet Solar Impulse une impulsion pour faire naître des vocations dans le but de développer des technologies durables.

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