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Économie : le Luxembourg prépare un «paquet de stabilisation Covid-19»


Le ministre de l'Économie, Franz Fayot, a souligné, dans une récente interview, que le Luxembourg dispose de la marge nécessaire pour venir en aide aux entreprises et indépendants (Photo : tania feller)

Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, annonce ce vendredi soir que le gouvernement va ficeler, avec le concours de la SNCI et les banques, un «paquet de stabilisation Covid-19» pour permettre à l’économie nationale (tous domaines confondus) d’amortir au mieux le choc provoqué par cette crise sanitaire sans précédent. «Mais il ne faut pas se faire d’illusions. On ne pourra pas sauver toutes les entreprises», concède le ministre.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait déjà évoqué mercredi un possible «Plan Marshall à la luxembourgeoise» pour relancer l’économie nationale une fois la crise liée au coronavirus évacuée. Ce vendredi, le ministre de l’Économie a livré des premiers détails sur la stratégie du gouvernement pour permettre «à tous les domaines de l’économie» de traverser au mieux cette «situation unique, partie d’une crise sanitaire». «La crise est pleinement arrivée auprès des entreprises mais aussi auprès des salariés», confirme Franz Fayot.

L’ensemble du gouvernement appuie le plan d’aides que sont en train de ficeler les ministres de l’Économie, des Finances, des Classes moyennes et du Travail. Un nom est aussi déjà trouvé : «Paquet de stabilisation Covid-19». «On est en train de procéder à une analyse détaillée des besoins qui existent», indique Franz Fayot, qui à ce stade, n’est pas en mesure de «citer une enveloppe budgétaire». «Mais nous pouvons compter sur des finances publiques saines ce qui nous laisse la marge de manœuvre nécessaire, à court, moyen et long terme», souligne le ministre de l’Économie. «Mon message le plus important adressé aux entreprises luxembourgeoises est que le gouvernement va lancer un paquet cohérent et substantiel pour permettre à l’économie de se sortir au mieux de cette crise», indique encore Franz Fayot. Par contre, «il ne faut pas se faire des illusions. On ne pourra pas sauver toutes les entreprises. Mais on fera de notre maximum».

Le ministre a aussi annoncé des négociations avec les banques pour restructurer des dettes et, le cas échéant, établir un moratoire sur certains crédits.

Le chômage partiel étendu aux apprentis, aux CIE et CRE

En attendant ce grand paquet de stabilisation, les mesures d’urgences restent de mise et ont encore une fois été adaptées.

L’instrument principal reste le chômage partiel. L’État prend en charge 80 % des salaires. «Des milliers de demandes» ont déjà été introduites. Jeudi, on dénombrait 3 200 entreprises à avoir introduit une demande. Le ministre de l’Économie n’a pas été en mesure de fournir de nouveau chiffre précis ce vendredi. Il a par contre lancé deux appels : envoyer le formulaire de demande non pas au comité de conjoncture mais directement à l’Adem et «laissez nous une chance de traiter au plus vite ces milliers de demandes». Un outil informatique sera mis en ligne sous peu par l’Adem pour mieux gérer le flux des demandes.

Tous les commerces et tout le secteur Horeca est éligible d’office au chômage partiel. Le gouvernement a élargi la mesure aux apprentis, aux personnes détenant un contrat d’initiation à l’emploi (CIE) ou un contrat de réinsertion-emploi (CRE). Les demandes d’ASBL sont tranchées «au cas par cas».

Le remboursement des salaires sera rétroactive à la date où le gouvernement a décrété la fermeture des commerces et secteurs pour endiguer la propagation du virus. Ce sera le 16 mars pour l’Horeca et les commerces non essentiels et a priori ce 20 mars pour les entreprises de construction.

Un soutien «rapide» pour les indépendants

En outre, l’État a revu à la hausse les avances qu’il peut offrir aux entreprises mais aussi aux indépendants pour combler des problèmes de liquidités. «On a obtenu leu vert de la Commission européenne pour augmenter le plafond à 800 000 euros par entreprise ou indépendant», annonce le ministre de l’Économie. «On a conscience de la grande détresse et de l’urgence qui existent auprès des indépendants. Nous allons les aider très rapidement», promet Franz Fayot. La loi en question doit cependant encore être votée par la Chambre des députés.

Les autres aides d’urgence concerne le moratoire sur les cotisations sociales et impôts à verser en avance. Un remboursement de la TVA a aussi été actée.

La libre circulation à assurer

La Commission européenne, avec le concours de la Banque européenne d’investissement et le Mécanisme européen de stabilité (ESM), va aussi verser un important volume d’aides directes destinées aux entreprises et aux salariés.

Suite à une intervention de Bruxelles, l’Allemagne a accepté de lever ses restrictions d’exportation concernant notamment le matériel dont a besoin le secteur de la santé. «Il est essentiel que la libre circulation des biens et services mais aussi des travailleurs frontaliers reste garantie», conclut Franz Fayot.

David Marques

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