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Frais bancaires : L’ULC continue de mettre la pression


Forte d’une pétition ayant récolté près de 10 000 signatures, l’ULC a interpellé les députés et le ministre des Finances pour remédier aux frais bancaires liés, notamment, aux opérations aux guichets.

L’Union luxembourgeoise des consommateurs continue son combat contre la hausse des frais bancaires dans certaines banques de la Place.

Hier, le président de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) a pu présenter ses revendications concernant la hausse des frais bancaires devant la Chambre des députés et le ministre des Finances, Pierre Gramegna.

Depuis presque deux ans maintenant, l’Union luxembourgeoise des consommateurs s’insurge contre le montant des frais bancaires qui n’ont eu de cesse d’augmenter, notamment en ce qui concerne les opérations au guichet. Selon l’ULC, de nombreuses personnes âgées ne savent pas utiliser les outils digitaux, comme la banque en ligne, et sont obligées d’aller aux guichets des agences bancaires pour effectuer leurs opérations bancaires courantes.
«Aujourd’hui, les personnes qui vont aux guichets des banques doivent payer un supplément de 3 à 5 euros par opération», s’est encore une fois insurgé Nico Hoffmann, le président de l’ULC.

Il faut comprendre qu’avec la généralisation des outils digitaux les banques ont introduit au fur et à mesure des frais supplémentaires lorsque les clients continuent d’utiliser les guichets. Ce qui est assez compréhensible pour les personnes les plus jeunes l’est beaucoup moins pour les plus âgées, qui ne voient pas pourquoi elles devraient subir ces coûts supplémentaires. D’un autre côté, les banques justifient la hausse des frais bancaires comme étant le résultat de la politique des taux d’intérêt pratiquée par la Banque centrale européenne.

Si l’ULC est consciente de ce fait, elle demande tout de même que les institutions appartenant à l’État, comme Post et la BCEE, montrent l’exemple et adoptent la gratuité ou une tarification moins élevée des frais.

Gramegna à l’écoute des consommateurs

Pourtant, la BCEE a déjà mis en place des mesures sur la question. Ainsi, à partir de 75 ans (et pour les personnes nécessitant une assistance spécifique), les clients de la Spuerkeess peuvent bénéficier de la gratuité des opérations au guichet. «C’est vrai, mais encore faut-il que le client le demande, car dans le cas contraire, la banque n’applique pas cette disposition.

C’est quand même dommage que la BCEE ne communique pas plus sur cette mesure et que ce soit aux personnes âgées de faire la démarche pour pouvoir en bénéficier», a expliqué Nico Hoffmann.

Ce dernier a pu enfin expliquer ce problème devant les députés et le ministre des Finances, après avoir récolté près de 10 000 signatures sur une pétition déposée à la Chambre. En réponse, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, s’est dit «être à l’écoute des consommateurs» tout en se défendant de vouloir «imposer aux banques une obligation en la matière».

Toutefois, le ministre a précisé qu’il «ira à la rencontre des banques de détail pour discuter du problème et trouver une solution». Une démarche logique dans la mesure où la règle de la libre concurrence s’exprime sur la Place. Pour Nico Hoffmann, c’est une demi-satisfaction. «Nous sommes contents d’avoir pu nous exprimer devant les députés et le ministre, mais reste à voir si Pierre Gramegna tiendra parole. Nous ferons le point en début d’année prochaine», a souligné Nico Hoffmann.

Si pour le moment il est trop tôt pour parler d’une victoire de l’Union luxembourgeoise des consommateurs, force est de constater qu’elle vient de franchir une marche de plus vers celle-ci et qu’au bout de deux ans, l’ULC n’a pas baissé les bras. Reste à savoir si le ministre des Finances, Pierre Gramegna, saura trouver les mots pour faire plier les institutions bancaires de la place, et surtout Post et la Spuerkeess.

Jérémy Zabatta

Bientôt une agence mobile

En plus des tarifs bancaires, l’ULC en a profité pour souligner la grogne des consommateurs à propos de la fermeture de plusieurs bureaux de poste et du manque d’agences bancaires, notamment de la BCEE, dans plusieurs régions et communes du pays.

En réponse, il semblerait que la Spuerkeess est en train de réfléchir à la mise en place d’une agence mobile qui sillonnerait le pays et les communes ayant besoin de ce service. «C’est un projet dont on nous a parlé, mais pour le moment nous n’avons pas plus de détails», a souligné Nico Hoffmann, le président de l’ULC. Ce projet est effectivement dans les tuyaux de la banque de la place de Metz, puisque, en janvier dernier, la directrice générale de la banque, Françoise Thoma, avait annoncé le lancement de ce «projet pilote novateur» pour le courant de l’année.

La gratuité existe, mais…

En regardant de plus près les tarifs en vigueur des cinq principales banques de détail de la place luxembourgeoise (BCEE, BIL, BGL BNP Paribas, ING et Post), seules deux d’entre elles ont mis en place la gratuité pour les personnes âgées effectuant des opérations au guichet. Ainsi, à partir de 65 ans (et pour certains clients nécessitant une assistance spécifique), la BGL BNP Paribas offre la gratuité des versements sur un compte de tiers et sur les prélèvements au guichet.

Même chose pour la BCEE qui offre, entre autres, la gratuité des frais d’intervention en agence pour les clients de plus de 74 ans et les clients nécessitant une assistance spécifique. Alors que dans les autres banques, aucune mesure de ce type n’a été mise en place. Pourtant, l’ULC affirme que même si cette mesure existe dans certaines banques, c’est au client d’en faire la demande pour en bénéficier. Force est de constater qu’en regardant les tarifs bancaires publiés sur leur site internet, cette mesure est indiquée en très petit et en bas de page.

D’un autre côté, certaines banques comme la BIL n’ont pas de mesures spécifiques mais optent pour une certaine flexibilité selon les clients. Contactée par nos soins, la BIL a ainsi souligné que des gestes commerciaux pouvaient être faits en fonction de la situation des clients : «Les employés du réseau d’agences de la BIL ont une bonne connaissance de leurs clients et sont autonomes pour accorder des gestes commerciaux ou renoncer gracieusement aux frais habituellement appliqués aux opérations courantes. Les frais sont donc appliqués avec une certaine souplesse, qui prend en considération la situation personnelle du client.»

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