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La compétitivité avant la lutte contre le changement climatique


Emma Marcegaglia a emmené la délégation de Business Europe qui a rencontré, hier, le Premier ministre, Xavier Bettel. (Photo : François Aussems)

Le message du patronat européen est clair : un accord sur la lutte contre le changement climatique ne devra pas trop lourdement impacter l’économie.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a accueilli hier, dans le cadre de la présidence européenne du Luxembourg, une délégation de Business Europe, l’organisation patronale européenne. La Grèce, le TTIP, mais aussi le climat, ont figuré à l’ordre du jour. La principale préoccupation reste le maintien de la compétitivité des entreprises.

C’est un fameux acte d’équilibriste que s’apprête à devoir réaliser la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. Aujourd’hui et demain, les ministres de l’Environnement de l’UE vont se réunir au Kirchberg pour fixer les premiers jalons en vue d’un accord global et contraignant au mois de décembre à Paris pour relancer la lutte contre le changement climatique. Si une des clés sera de garder unis les 28 pays membres derrière un objectif commun, l’autre sera de convaincre les lobbies économiques de la nécessité d’un accord contraignant.

À la veille de cette première réunion d’importance sur la route vers Paris, l’organisation patronale européenne Business Europe était venue à Luxembourg avec un message clair dans la valise. «On aura besoin d’un bon accord à Paris qui devra respecter la balance entre la compétitivité de nos entreprises et la lutte contre le changement climatique», a ainsi souligné, à la sortie de l’entrevue avec le Premier ministre, Xavier Bettel, la présidente de Business Europe, Emma Marcegaglia. Elle ajoute : «Sans la poursuite des investissements en Europe, il n’y aura pas de nouveaux emplois et de croissance.»

Même s’il s’agit de platitudes, le chef du gouvernement luxembourgeois se dit conscient de ce besoin d’équilibre. Mais Xavier Bettel reste aussi assis entre deux chaises. «En tant qu’Union européenne, il faut qu’on montre le chemin à suivre, sinon, rien ne va bouger. On est dans un moment crucial et la lutte contre le dumping écologique doit être une priorité. Certains pays ne se préoccupent pas du tout des intérêts écologiques. Il faudra trouver la bonne balance», annonce le Premier ministre.

Le TTIP «sorti de sa boîte noire»

La route vers Paris reste donc encore semée d’embûches, mais il ne s’agit pas du seul dossier qui a préoccupé hier les représentants du gouvernement luxembourgeois et de Business Europe. La Grèce n’a évidemment pas manqué à l’ordre du jour. Emma Marcegaglia est notamment revenue sur la difficile situation des entreprises grecques, qui ont durement souffert de la fermeture des banques. «L’accord trouvé par la zone euro n’est pas parfait, mais il s’agit d’un bon accord. Maintenant, il faut s’assurer de le mettre en œuvre en trouvant la bonne balance entre la solidarité et la responsabilité. Il faudra apporter un soutien à la population grecque, mais aussi aux entreprises», indique la présidente de Business Europe. Xavier Bettel et Emma Marcegaglia étaient d’accord, hier, pour souligner qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ne constituait pas une option.

Dernier gros point à l’ordre du jour : le TTIP. «Les négociations pour établir cet accord doivent sortir de la boîte noire dans laquelle elles ont eu lieu jusqu’à présent. Il faut échanger avec toutes les parties. L’acceptation de cet accord ne va pas de soi pour toute une série de pays. Il nous faut mieux comprendre quelles sont les craintes et questions qui existent», a insisté le Premier ministre luxembourgeois, décidé à jouer la carte de la transparence. Emma Marcegaglia a, de son côté, souligné que le TTIP pourrait «avoir des effets bénéfiques sur les PME. Les multinationales n’ont pas besoin de cet accord pour accéder au marché américain.»

David Marques

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