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Les entreprises au Luxembourg seront soutenues


Luc Frieden, le président de la Chambre de Commerce, a présenté plusieurs mesures visant à soutenir l'activité économique du pays. (Photo / Editpress)

Consciente des difficultés pour les entreprises d’assurer leurs activités en cette période de crise,  la Chambre de commerce a pris des mesures visant à les soutenir.

Face à la menace que représente le coronavirus pour les entreprises du pays, la Chambre de commerce et le ministre des Classes moyennes et du Tourisme, Lex Delles, ont décidé de prendre des mesures pour soutenir l’activité économique. «C’est une situation exceptionnelle et grave avec de grosses répercussions sur les entreprises», a appuyé le président de la Chambre de commerce, Luc Frieden. Ce dernier a ensuite présenté trois mesures de soutien : une garantie bancaire, une assistance en ligne et une future loi visant à compléter les instruments d’aide pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME).

La première mesure consistera à aider les entreprises en mal de trésorerie et de liquidités. Pour cela, la Chambre de commerce va utiliser sa Mutualité de cautionnement aux entreprises au bénéfice de celles qui, touchées par le coronavirus, ont du mal à payer leurs fournisseurs. Elles pourront demander, à une des banques de la place, une ligne de crédit. Pour favoriser l’octroi de cette rallonge bancaire, la Mutualité de cautionnement la garantira à hauteur de 50 % pour un montant maximum de 250 000 euros. «Il n’y aura pas de critères restrictifs, il faudra remplir un dossier sérieux et normal pour bénéficier de notre mutualité», a souligné Luc Frieden avant d’ajouter : «Afin de garantir une aide rapide aux entreprises qui en feront la demande, une procédure d’analyse des dossiers dans un délai de 48 heures a été mise en place. Encore une fois, nous insistons sur la rapidité et le pragmatisme de cette mesure pour soutenir les entreprises, en complément des instruments existants comme le chômage partiel. Le but est d’assurer la continuité des entreprises en cette période difficile.»

Un régime d’aide aux entreprises

Également président du conseil d’administration de la Banque internationale à Luxembourg (BIL), l’ancien ministre des Finances a assuré s’être entretenu avec les banques de la Place. «C’est aussi dans l’intérêt des banques de jouer le jeu pour soutenir les entreprises.» Une deuxième mesure présentée est la mise en place par la House of Entrepreneurship de la Chambre de commerce d’une nouvelle assistance téléphonique pour aider les entreprises en leur fournissant une information en temps réel. Le numéro pour joindre cette helpline est le 42 39 39-445. Elle fonctionnera à partir de lundi, pendant les jours ouvrés, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h pour répondre aux questions des entreprises touchant à des sujets divers, tels que le chômage partiel et les aides étatiques et publiques mises en place par les autorités et la Chambre de commerce. Il sera également possible d’obtenir des informations par courriel à l’adresse covid19@houseofentrepreneurship.lu. «Ce nouveau service n’aura pas vocation – et ne pourra pas le faire –, à répondre aux questions sanitaires, qui sont elles prises en charge par le ministère de la Santé», a souligné Lex Delles.

À noter que la permanence de la House of Entrepreneurship (HOE) est suspendue. De plus, la structure de la HOE n’accueillera plus de visiteurs et sera uniquement disponible à distance. Enfin, le ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme, Lex Delles, a souligné qu’un projet de loi adopté en Conseil de gouvernement le 11 mars prévoit de nouvelles aides à destination des PME. Le texte introduit un régime d’aide visant à compléter les instruments d’aide pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) qui se trouvent en difficulté financière temporaire à la suite des répercussions d’un évènement exceptionnel et imprévisible d’envergure nationale ou internationale. Lex Delles souligne que l’octroi de l’aide fera l’objet d’une triple condition, à savoir qu’un évènement a été reconnu comme ayant un impact nuisible sur l’activité économique de certaines entreprises au cours d’une période déterminée, que l’entreprise rencontre des difficultés financières temporaires et qu’il existe un lien de causalité entre ces difficultés et l’évènement en question. Toujours est-il que le projet de loi n’est pas encore inscrit à l’ordre du jour de la Chambre… «Nous sommes conscients que le secteur des PME, épine dorsale de l’économie luxembourgeoise, fait face à un défi majeur. Je suis convaincu que grâce au contact étroit et régulier avec les acteurs du secteur privé, nous trouverons conjointement les solutions adéquates et nécessaires dans cette période extraordinaire», a affirmé le ministre.

L’Horeca tremble

L’un des secteurs les plus touchés est celui de l’Horeca. Son secrétaire général, François Koepp, s’est félicité des mesures présentées par la Chambre de commerce : «C’est très important pour rassurer les gens. Les aides seront très précieuses pour le maintien de l’emploi et de l’activité.» Il faut dire que ce secteur tremble après la décision, jeudi soir, de la Belgique de fermer les restaurants et les cafés le week-end. «Actuellement, ce n’est pas à l’ordre du jour», a balayé d’un revers de la main Lex Delles, interrogé sur la possibilité de voir le gouvernement luxembourgeois prendre une décision similaire. Mais le mal est fait et les professionnels de l’Horeca s’inquiètent. «L’inquiétude est présente. La seule chose que je peux conseiller, c’est d’envisager la vente à emporter. Il faut bien aller de l’avant et trouver des solutions», s’emporte François Koepp. Ce dernier va même plus loin en soulignant la nécessité de déjà prévoir l’après-crise. «Il faudra permettre aux entreprises de remplir leurs carnets de commandes. Alors pourquoi ne pas réduire, ponctuellement, de façon importante le taux de TVA dans l’Europe entière? Il faut y penser et permettre aux entreprises de redynamiser leurs activités», a affirmé François Koepp. Toujours selon le représentant de l’Horeca, le secteur hôtelier au Luxembourg connaît en moyenne une chute du chiffre d’affaires de 60 %. Pour la restauration, «cela va d’une chute de 20 % à 100 %», a encore assuré François Koepp. Luc Frieden s’est montré un peu plus prudent en expliquant qu’il «était encore trop tôt pour chiffrer en euros les impacts de la crise sur les entreprises du pays».

Jérémy Zabatta

Un commentaire

  1. Une ligne de crédit ca aide juste a s’endetter encore plus.
    Genre il y a le feu je te donne de l’huile !

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